mars 29, 2024

Amityville The Awakening

De : Franck Khalfoun

Avec Jennifer Jason Leigh, Bella Thorne, Cameron Monaghan, Jennifer Morrison

Année : 2017

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Une mère célibataire emménage avec ses 3 enfants dans la célèbre maison hantée sans connaître l’histoire du lieu…

Avis :

Le monde de l’horreur est certainement l’endroit où il y a le plus de sagas cinématographiques. Freddy, Vendredi 13 avec Jason, les Halloween avec Michael Myers, Chucky et tous leurs potes possèdent un nombre presque incalculable de suites, de préquelles et parfois même de spin-off. Et parmi toutes ces sagas, il y en a une qui se démarque pour son grand méchant, puisqu’il s’agit d’une maison, à savoir Amityville. Initiée en 1979 par Stuart Rosenberg et connaissant un franc succès, se basant sur des faits historiques avérés, la licence va ne cesser d’augmenter ses rangs avec des suites plus ou moins dispensables. En 2017, alors que la saga s’était lamentablement vautrée avec un remake en 2005, surgit Amityville The Awakening par Franck Khalfoun, scénariste et metteur en scène français chouchouté par un certain Alexandre Aja. Sauf qu’ici, le fils d’Alexandre Arcady n’est pas présent et c’est Jason Blum qui assure la production de ce film étrange, qui ne nie pas l’existence des autres films, mais qui les prend pour des films. Une mise en abîme qui laisse un sentiment d’incertitude sur le projet et qui va vite montrer ses limites.

Le film ne perd pas de temps et montre de suite une famille qui s’installe dans la fameuse maison qui rend fou. La fille aînée de la famille, un peu gothique sur les bords, va faire la découverte de l’héritage de la maison à cause des brimades de ses camarades qui se foutent royalement de sa gueule. Ce que l’on va découvrir, c’est que cette famille est dysfonctionnelle, avec une seule maman, une petit fille gentille mais surtout, un frère jumeau de la sœur aînée qui est dans un état végétatif et qui survit grâce à tout un tas de machines. Bien évidemment, il sera le ressort horrifique du film, jouant perpétuellement sur son physique amaigri et sur son incapacité à se déplacer correctement. Cameron Monaghan, qui jour le joker dans la série Gotham, profite de son physique élastique pour camper une bonne prestation, même s’il reste un peu trop en retrait. Mais ça, c’est une autre histoire. Déjà, d’un point de vue scénaristique, on sent que l’histoire ne colle pas. Comment habiter dans une maison aussi connue sans en connaître l’histoire ? Pourquoi venir vivre ici ? Bien évidemment, on aurait les réponses à ces questions, mais cela ne tient pas vraiment la route. On aura même droit à certaines dérives du film, qui s’éloigne volontairement de la saga, pensant certainement que c’était plus malin, en montrant clairement que ce n’est pas une suite, puisqu’ici, le Amityville de Stuart Rosenberg est réellement un film et non pas un évènement qui s’est réellement passé, même s’il s’est réellement passé. C’est-à-dire que l’on nous dit clairement que The Awakening ne fait pas partie de la fiction initiée par Stuart Rosenberg, mais un film à part. La façon de faire revient presque à conchier toute la saga et ce n’est pas très respectueux.

D’autant plus que ce film n’apporte très clairement rien de nouveau à la franchise. On reprend les mêmes codes que le premier métrage et on essaye d’en faire une sauce un peu plus récente avec des adolescents et un possédé qui s’avère en situation de handicap, histoire de jouer un peu plus sur le physique disgracieux du malade. C’est simple, beaucoup trop, et surtout, c’est d’une fainéantise honteuse. Franck Khalfoun se repose sur ses lauriers, suit des rails bien tracés et ne va jamais sortir de la route. Pire, il va rendre son film insipide par une mise en scène peu inspirée et qui joue constamment sur des jump scare inutiles et qui ne feront frémir que les pré-pubères biberonnés à Twilight et Chair de Poule. C’est relativement triste, car ce qui marchait avec le premier Amityville, c’était son ambiance et son approche inéluctable du drame qui va toucher cette famille. Ici, rien n’est vraiment construit, les découvertes faites par la fille aînée tombent souvent comme un cheveu sur la soupe et les relations entre les personnages ne sont pas du tout travaillées. Il en résulte donc quelque chose d’insipide et de très ennuyeux. A un tel point que pour réveiller son spectateur, le réalisateur va filmer Bella Thorne en toute petite culotte déambuler dans la maison pour trouver la source d’un bruit bizarre. Pervers ? Un peu !

Pour en revenir aux relations entre les personnages, c’est le vide abyssal. La jeune aînée un peu gothique cache un secret sur l’état de son frère, mais c’est expédié en une scène qui se veut touchante mais qui se révèle être anecdotique pour l’intrigue. Bella Thorne essaye de donner de la matière, mais elle n’offre finalement que son physique de bombe anatomique. Jennifer Jason Leigh essaye de jouer les mères étranges et dérangeantes, mais elle n’apparait que trois fois dans le film. Jennifer Morrison cachetonne et ne sert à rien en tantine médecin. Quant à la petite McKenna Grace, elle passe son temps à chougner avec son doudou sous le bras. Seul Cameron Monaghan essaye de donner de l’épaisseur à son personnage qui devient possédé, mais ça reste une bien maigre prestation, la faute à un personnage inintéressant du début à la fin. Si on rajoute à cela que le film baigne dans une photographie médiocre et des couleurs fades qui prouvent un manque de budget évident, on nage en plein navet des familles.

Au final, Amityville The Awakening est une belle purge comme il en arrive trop souvent dans le monde de l’horreur. Voulant redorer le blason de la saga Amityville qui a bien souffert durant de nombreuses années, Franck Khalfoun ne fait que l’enterrer un peu plus, ne trouvant aucun sujet fort à traiter et surtout aucune personnage intéressant à développer. Bref, un film d’horreur vide de sens, que ce soit sur la forme ou sur le fond et c’est bien triste d’en arriver-là au bout du dixième film…

Note : 02/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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