mars 28, 2024

K-Pax – L’Homme qui Vient de Loin

Titre Original : K-PAX

De : Iain Softley

Avec Kevin Spacey, Jeff Bridges, Mary McCormack, Alfre Woodard

Année: 2002

Pays: Etats-Unis

Genre: Fantastique

Résumé:

Un jour, un homme surgit de nulle part dans la gare centrale de New York. L’air avenant, les yeux dissimulés derrière d’épaisses lunettes noires, cet inconnu prétend être originaire d’une planète lointaine : K-Pax. Sourire aux lèvres, il se laisse embarquer sans résistance par la police, qui le conduit à la clinique psychiatrique de Manhattan.
Le docteur Mark Powell, directeur de l’établissement, est un habitué des cas de dédoublement de personnalité. Mais le patient Prot l’intrigue et il veut en savoir davantage sur cet homme aux affirmations loufoques. Ce dernier s’accroche obstinément à son délire et brosse à qui veut l’entendre un tableau idyllique de K-Pax, ses mœurs pacifiques et son haut niveau culturel. Au fur et à mesure de ses entretiens, le docteur Powell en vient à se demander s’il n’y aurait pas un fond de vérité dans ses histoires d’extraterrestres.

Avis:

Réalisateur anglais pas si connu que cela, Iain Softley est un inclassable, puisque le cinéaste a cette envie de changer de registre à chaque nouveau film. Il débute en 1992, en réalisant « Backfeat« , un film qui narre les débuts de Beatles. Pour son deuxième film, « Hacker« , il se tourne vers le thriller d’anticipation. Pour son troisième film, film qui l’emmènera jusqu’à quatre nominations aux Oscars, il choisit la comédie romantique. Par la suite, le réalisateur passera par la case du film d’Horreur et d’épouvante. Il passera aussi au blockbuster d’aventure fantastique et familial. Bref, Iain Softley est de ces réalisateurs inclassables qui osent, quitte à se planter.

Au milieu de sa filmographie, on trouve un film qui surpasse les autres. Un film qui pourrait être l’un des piliers de la filmographie de Iain Softley, tant celui-ci est à part et surtout, il se trouve être une très belle réussite. Ce film, c’est « K-Pax, l’homme qui vient de loin« . Quatrième long-métrage du cinéaste, sorti en 2002, « K-Pax … » est une œuvre aussi complexe qu’elle est passionnante, car elle ne va pas s’arrêter à une simple lecture. Jouissant d’un très beau travail d’écriture, « K-Pax … » est un film qui ne se livre pas et qui laisse son spectateur finalement seul juge de ce qu’il a envie d’en conclure et réussir ceci n’est pas donné à tous.

Gare centrale de New-York, un jour un homme surgit de nulle part. L’air enfantin, les yeux cachés derrière des lunettes de soleil, il prétend s’appeler Prod et venir d’une planète appelée K-Pax. Amené dans un institut psychiatrique de Manhattan, Prod est alors le patient du docteur Mark Powell. Très vite, le médecin trouve le cas de Prod tout à fait fascinant, car il n’a jamais eu un patient donner autant d’arguments qui peuvent tenir la route, dans sa folie. Alors que le médecin enchaîne les entretiens avec Prod, il finit par douter. Et si Prod venait vraiment de l’espace. Impossible, parfaitement impossible, quoi que…

Quand j’étais adolescent, après avoir découvert « Usual suspect » et « Se7en« , j’avais eu une grande crise de Kevin Spacey et j’avais découvert tout ce que je pouvais avec l’acteur et « K-Pax, l’homme qui vient de loin » avait été une source de fascination à l’époque. Même si mon admiration pour l’acteur américain est toujours-là, je dois dire que je n’avais pas revu le film de Iain Softley depuis très facilement une bonne dizaine d’années et sûrement plus. Si mes souvenirs étaient intacts, à la revoyure, j’avais peur que le film ne soit pas aussi bon que dans mes souvenirs. Heureusement « K-Pax … », à la redécouverte, est resté le même et le film ne fut pas un emballement de jeunesse.

Ce qui est fascinant avec le film de Iain Softley, c’est bien tous les degrés de lecture que cette intrigue peut avoir. Il est vrai que si l’on survole son synopsis, on connaît déjà cette intrigue. Un homme qui se prétend extraterrestre est enfermé dans une clinique et il va falloir l’aider à se sortir de ce mensonge. Même l’idée du doute, s‘il peut être ce qu’il prétend, on la connaît déjà et pourtant, malgré ça, et grâce à un très bon travail dans l’écriture, Iain Softley arrive à garder son intrigue passionnante et à jouer avec le spectateur. « K-Pax … » est un film parfaitement pensé par Softley qui sait très bien où il veut aller et surtout ce qu’il veut laisser à son spectateur. D’entrée de jeu, le cinéaste crée le doute et le scénario qu’il tient entre les mains tient autant d’arguments pour aller dans le sens de son personnage, comme il va très bien dans le sens contraire. Iain Softley joue beaucoup avec la frontière entre ce qui pourrait être, ce qui peut être, et ce qu’on aimerait qu’il soit, mais jamais son film offre la réponse à ce qu’il est… Et c’est là la grande force de cette intrigue, car plus cette dernière avance, plus des éléments contradictoires se mettent en place et plus le film se fait dense, ambigu, et surtout très intriguant. De plus, pour jouer encore plus avec le doute, Iain Softley crée le doute dans sa mise en scène. Une mise en scène qui joue énormément avec les lumières, les faisceaux lumineux, Prod se déplaçant dans ses dires avec la lumière.

Le doute persiste aussi grâce aux très belles performances de ce duo de cinéma, Kevin Spacey et Jeff Bridges. Outre cette affiche de rêve, il faut toutefois saluer la prestation très énigmatique et ambiguë de Spacey qui dans le rôle de Prod est totalement passionnant. Le personnage est d’une grande complexité et l’acteur en tire le meilleur. Il y a quelque chose d’une grande plénitude qui se dégage de lui et l’acteur joue très bien avec la frontière dont je parlais plus haut. A plus d’une reprise, il va nous faire passer d’un camp à l’autre, ce qui est aussi frustrant à la fin, que génial, voire même jouissif, de bout en bout. Bref, l’acteur nous offre une belle leçon d’acting.

« K-Pax, l’homme qui vient de loin » demeure encore et toujours un excellent moment de cinéma donc. Passionnant dans sa façon de jouer avec le doute, Iain Softley réalise peut-être ici son meilleur film. « K-Pax … » est un film dont je ne me lasse pas, c’est un film qui s’avère fascinant, car selon l’humeur, l’état d’esprit, ou simplement l’envie, son final, sa résolution varie. Prod est-il est K-Paxien ou simplement un homme brisé qui s’est inventé une vie, cette question me taraude depuis près de vingt ans, le fait qu’elle trouve une réponse ou non, selon mes humeurs ou mes envies, me fascine et ne serait-ce que pour ça, ce sentiment, on peut aisément dire que « K-Pax, l’homme qui vient de loin » est une belle, voire très grande, réussite.

Note : 17/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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