mars 28, 2024

Yesterday

De : Danny Boyle

Avec Himesh Patel, Lily James, Ed Sheeran, Kate McKinnon

Année: 2019

Pays: Angleterre

Genre: Comédie

Résumé:

Hier tout le monde connaissait les Beatles, mais aujourd’hui seul Jack se souvient de leurs chansons. Il est sur le point de devenir extrêmement célèbre.
Jack Malik est un auteur-compositeur interprète en galère, dont les rêves sont en train de sombrer dans la mer qui borde le petit village où il habite en Angleterre, en dépit des encouragements d’Ellie, sa meilleure amie d’enfance qui n’a jamais cessé de croire en lui. Après un accident avec un bus pendant une étrange panne d’électricité, Jack se réveille dans un monde où il découvre que les Beatles n’ont jamais existé… ce qui va le mettre face à un sérieux cas de conscience.

Avis :

Après avoir réalisé vingt ans plus tard une suite à son culte « Trainspotting« , Danny Boyle a un temps travaillé sur « James Bond 25« , puisqu’il devait le réaliser. Un « James Bond » par Danny Boyle, ça avait de la gueule, malheureusement, ça ne se sera pas fait et on connaît la suite. Danny Boyle s’est donc tourné vers d’autres horizons et c’est en compagnie de Richard Curtis qu’il nous revient.

Quatorzième film pour Danny Boyle, cette fois-ci le réalisateur britannique nous revient avec une petite comédie toute ce qu’il peut y avoir de plus sympathique. Si on sera loin du grand film, « Yesterday » demeure un bon petit moment de cinéma. Amusant, partant sur un concept original, même si ce dernier peut nous faire penser au « Jean-Philippe » de Laurent Tuel, ayant une jolie profondeur quand il touche à la musique, « Yesterday » sera aussi quelque peu décevant dans sa deuxième partie. Une petite déception, car même s, le film tourne à la romance de base, cette dernière est mise en scène par Danny Boyle et le réalisateur offre toujours quelque chose d’intéressant à suivre.

Jack Malik est un jeune homme qui rêve de vivre de la musique, mais malheureusement, cela fait une bonne dizaine d’années qu’il galère, enchaînant les petits boulots afin d’avoir assez de temps libre pour donner des concerts dans des bars, des petits festivals ou des parkings et autres rues de sa ville. Un soir, sans que l’on sache pourquoi, le monde s’arrête pendant douze secondes. Pendant ce temps très court, il va se passer deux choses, Jack va être percuté par un bus, et le monde va oublier l’existence des Beatles. Enfin, tout le monde sauf Jack, qui a alors devant lui un répertoire iconique. Un répertoire qui peut faire de lui une star.

Le réalisateur de « Trance » et de « 28 Jours plus tard » qui s’associe aux scénaristes et réalisateurs de « Il était temps » pour faire un film où tout le monde aurait oublié les mythiques Beatles, franchement, comment ne pas avoir envie de découvrir le nouveau Danny Boyle ? Impossible. Et si « Yesterday » ne fera pas partie des grands Danny Boyle, ce nouveau film demeure un cru intéressant, qui se tient de bout en bout, notamment parce que l’on retrouve Danny Boyle derrière la caméra.

Divisé en deux parties, « Yesterday » est un film qui fonctionne à la perfection dans sa première partie. Boyle présente bien ses personnages, même si très vite les ficelles sont plus qu’évidentes, ce qui aura tendance à quelque peu abîmer la seconde partie, mais ça, j’y reviendrais. L’idée de surnaturel sans aucune explication est bonne, et elle fonctionne bien. Le film est drôle, et l’improbabilité des situations est cool. Comment ça personne ne se souvient des Beatles ? Et sans en révéler, le film s’amuse avec quelques autres oublis. Toujours dans les bons points, on s’amusera pour ce jeune mec qui y voit une porte d’entrée et travaille ses souvenirs des Beatles. Bien entendu, musicalement parlant, c’est le pied, Danny Boyle ayant eu les droits pour une bonne partie du répertoire des Beatles, on prend notre pied pendant deux heures qui passent bien trop vite. On notera que Danny Boyle a tenu à ce que Himesh Patel, jeune acteur qui sort de nulle part et qui trouve là son premier grand rôle, interprète lui-même les chansons des Beatles et surtout qu’il les joue en tournage, sans play-back et le rendu est génial.

Comme je le disais, si « Yesterday » est un bon film dans l’ensemble, il demeure aussi un poil décevant et c’est dans sa deuxième partie que l’originalité et le ton baissent. Alors on aura bien de très bons moments, notamment avec Ed Sheeran qui va faire preuve de beaucoup d’autodérision. On aura bien de bonnes réflexions sur le processus créatif (c’est très drôle l’idée de voir ce que l’industrie musicale peut faire aujourd’hui avec des chefs-d’œuvre entre les mains), ou encore un sentiment d’imposture au final qui est évident, mais bien amené. Le film nous réserve quelques surprises, dont une géniale et logique. Mais voilà, dans cette deuxième partie, le film de Danny Boyle vire aussi à la comédie romantique de base, qui n’a rien de bien originale, et qui ne réserve rien, puisqu’on sait parfaitement comment cela va se finir. Ce côté romcom peut être, dans un sens, logique, mais de la part de Danny Boyle et surtout de Richard Curtis,on attendait bien mieux que cette petite histoire parfois lourde, parfois maladroite. Et si finalement elle fonctionne et finit par toucher, c’est bien parce qu’on trouve Danny Boyle derrière la caméra, qui même s’il fait dans le cliché et le basique, il le fait mieux que d’autres.

Côté casting, outre Himesh Patel excellentissime dans le rôle-titre, il faut surtout noter la composition magique de Kate McKinnon qui est hilarante en productrice hollywoodienne qui n’est motivée que par l’argent. L’actrice donne tout ce qu’elle a, étant possédée par ce personnage. On notera aussi un très bon Joel Fry et une Lily James qui tient un rôle cliché en deuxième partie de film, mais qui demeure impeccable. Puis, il faut noter dans un tout petit rôle la formidable Sarah Lancashire, actrice ô combien grande qu’on ne voit pas assez.

Sur l’ensemble, entre qualités et défauts, ce nouveau Danny Boyle demeure un petit film amusant et touchant. Partant sur une bonne idée, le réalisateur anglais nous livre un bon moment de cinéma. Un moment qui aurait pu être certes plus grand, tant l’association Boyle/Curtis faisait rêver, et c’est dans un sens décevant de n’avoir que ce petit film, mais au final, quand on y pense, le divertissement est chouette, on s’amuse, on est touché, et surtout on en prend plein les oreilles et parfois plein les yeux, car même un petit Danny Boyle comme celui-là est riche en idées.

Note : 14/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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