mars 29, 2024

Festen

De : Thomas Vinterberg

Avec Ulrich Thomsen, Henning Moritzen, Thomas Bo Larsen, Paprika Steen

Année: 1998

Pays: Danemark

Genre: Comédie, Drame

Résumé :

Le patriarche Helge Klingenfelt fait préparer une grande fête pour ses 60 ans. Parmi les convives, Christian, le fils aîné, est chargé par Helge de dire quelques mots au cours du dîner sur sa sœur jumelle Linda, morte un an plus tôt. Personne ne se doute que Christian va profiter de ce petit discours pour révéler de terribles secrets…

Avis :

Réalisateur danois, Thomas Vinterberg est l’un des réalisateurs les plus importants du Danemark. En un peu plus d’une vingtaine d’années de carrière, le réalisateur s’impose sur la scène du cinéma européen et plus encore, sur la scène du cinéma mondial, tournant de temps à autre en dehors du Danemark. Après un premier film sorti en 1996, « Les héros« , il fonde avec Lars Von Trier, Kristian Levring, et Søren Kragh-Jacobsen, le courant cinématographique appelé le « Dogme 95 ». C’est même lui qui ouvre ce courant avec « Festen« .

Thomas Vinterberg est un réalisateur dont j’aime énormément le travail, et pourtant, malgré ça, je n’avais pas encore vu « Festen« , qui est peut-être le film qui l’a fait reconnaître auprès d’un public plus large. Aujourd’hui, c’est chose faite et je dois bien avouer que j’en ressors assez secoué et partagé à la fois, car si « Festen » tient une intrigue des plus prenantes, le style visuel du « Dogme 95 » est terriblement particulier et il faut entrer dans le concept. Il en résulte donc un film intéressant, tenu par un concept certes pas évident, mais qui mérite bel et bien qu’on s’y arrête, tout en sachant évidemment où l’on met les yeux.

Dans la famille Klingenfelt, ce week-end-là, c’est l’anniversaire du patriarche. Ce week-end-là, famille et amis se réunissent dans un manoir qui appartient à la dite famille, afin de fêter les soixante ans du vieil homme. Parmi les enfants du vieil homme, Christian, le fils aîné, est bien décidé à faire un discours des plus particuliers…

« Festen« , le second film de Thomas Vinterberg, est ce qu’on pourrait appeler une sacrée expérience. « Festen » est un film déstabilisant, c’est un film brutal, pris sur le vif. C’est un film qui s’approche d’un réel et qui oublie tout sens d’esthétisme, ou du moins avec un style totalement épuré. Un style qui lance ainsi « Le Dogme 95 ».

L’histoire veut que Thomas Vinterberg eût l’idée de « Festen » en entendant le témoignage d’un anonyme à la radio. « Festen« , c’est un excellent scénario qui tient son intrigue jusqu’au bout de celle-ci. C’est un scénario qui n’empruntera pas quatre chemins pour raconter son intrigue. Puis « Festen« , c’est un scénario qui tient en intérêt jusqu’au bout, avec un suspens parfaitement orchestré. Ici, en permanence Thomas Vinterberg nous pousse à aller plus loin afin d’avoir la conclusion de cette horrible soirée, pleine de crises, de révélations et de « gênance ». Bref, de ce côté-là, « Festen » est parfaitement orchestré, et ça, malgré l’horreur de l’intrigue, le film demeure un véritable plaisir à suivre.

De plus, l’intrigue est encore plus prenante, dans un sens, parce qu’elle est tenue par une tripotée d’acteurs plus vrais que nature. Comment ne pas saluer haut et fort les performances ô combien complexes d’Ulrich Thomsen, Henning Moritzen, Thomas Bo Larsen, Paprika Steen ou encore Trine Dyrholm.

Si le fond est donc prenant, « Festen » est le premier film qui s’inscrit dans le mouvement du Dogme 95 et il faut bien dire que le Dogme 95, c’est un style très particulier. Ici, Thomas Vinterberg épure son film au maximum, tourne avec une caméra « amateur » si l’on peut dire, et les images, le style, l’ambiance donnent quelque chose de très particulier. Quelque chose de pris sur le vif, quelque chose de parfois hystérique, et d’autres fois de déconstruit. Le style est très inhabituel et si ça donne un film très intéressant dans un sens, dans un autre, ça donne un cinéma « fermé » qui, il est sûr, ne plaira pas à tous. Bref, un cinéma dans lequel il faut entrer, mais une chose est certaine, que vous aimez ou pas, que vous entrez dedans ou pas, vous allez le savoir très vite (quoi que je suis parfois encore mitigé moi-même).

« Festen » est donc un film qui m’a convaincu et embarqué dans ce qu’il raconte, c’est un film qui m’a beaucoup dérangé et malgré les horreurs, dans ce sens-là, l’expérience fut très plaisante. Après, comme je le disais, « Festen » est une expérience, et je dois avouer que si l’idée en elle-même m’embarque d’office, le résultat est plus différent. Quoi qu’il en soit, « Festen » demeure un film à découvrir pour ce qu’il raconte, aussi bien que pour son concept. Mais attention, je le répète, il faut savoir aussi où l’on met les yeux.

Note : 15/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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