mars 29, 2024

Soulfly – Ritual

Avis :

Max Cavalera est un nom qui ne laisse pas indifférent quand on se penche un peu sur la musique métal. En effet, alors qu’il approche de la cinquantaine, le guitariste et chanteur est la source même du thrash brésilien, puisqu’il fonde en 1984 le célèbre groupe Sepultura, avec son frère. Il en découlera l’un des plus grands groupes de thrash de la planète, mais douze ans plus tard, c’est la rupture, les deux frères ne se supportant plus. Max décide alors de fonder Soulfly, qui sera presque un sosie de Sepultura, avec néanmoins un aspect plus rythmé et un poil plus lourd. Pour parfaire la richesse de Max Cavalera, il renouera des liens avec son frère en 2007 pour fonder Cavalera Conspiracy. Bref, la famille Cavalera a le métal dans le sang, jusqu’à faire jouer son propre fils dans Soulfly, puisqu’il en est le batteur. Néanmoins, depuis quelques temps déjà, Max Cavalera semblait tourner en rond avec ses différents projets, et il n’avait rien proposé de bien neuf jusqu’à présent, s’enlisant même dans des albums peu percutants et redondants. Avec Ritual, le onzième album de Soulfly, le brésilien retrouve de sa superbe et livre un presque sans-faute avec cet album violent, lourd, nerveux, mais foutrement bien produit et restant toujours dans une veine tribale qui fait du bien.

Pour ne pas déroger à la règle de Soulfly, Ritual débute par des rythmes tribaux rapidement rejoints par des riffs assassins et une lourdeur qui n’a pas son pareil. C’est bien simple, Cavalera et compagnie sont en grande forme et ils nous le prouvent une nouvelle fois. Le morceau est puissant, la voix éraillée de Max fonctionne à plein régime, les breaks donnent une furieuse envie de headbanger et le refrain, à base de gargarisme qui s’incluraient parfaitement dans un rituel satanique, finissent de parfaire cette excellente entame. Avec Dead Behind the Eyes, le groupe attaque une sorte de mutation qui vire plus vers le Métalcore ou le Groove Métal avec la présence de Randy Blythe, chanteur charismatique de Lamb of God. Le titre est ultra incisif, les refrains sont très marqués et dans son ensemble, le morceau marche du tonnerre, montrant une nouvelle facette de Soulfly. Avec The Summoning, Max Cavalera passe à la vitesse supérieure en termes d’introduction et de rythmes effrénés pour un résultat très lourd mais savamment construit pour faire bouger les têtes dans tous les sens. Sans aucun doute, le titre qui fera le plus de mal en concert, entre les Wall of Death et autre Mosh Pit. Tout comme Evil Empowered, surpuissant, accouchant de riffs assassins et poussant le chanteur dans ses retranchements où il se fait plaisir avec sa voix si particulière. Pour clôturer cette première moitié, Under Rapture se fait plus Death, voire Grind par moments, notamment quand le chanteur de Immolation prend le micro, offrant un titre hybride entre Soulfly et Dying Fetus par exemple.

Pour l’entame de la seconde moitié, le groupe s’offre une petite pause dans l’introduction de Demonized. Guitare sèche, petit rythme à tendance hispanique, on pourrait presque croire à un interlude au sein de cet album si dense. Mais il n’en sera rien et passé la minute d’introduction, le groupe renoue avec ses démons pour fournir un titre lourd, assez lent, mais qui dégage une énorme puissance. La sauce est quasiment la même avec Blood on the Street et son début à la flûte, qui s’effacera bien vite pour laisser place à la violence, à la double-pédale et au chant crié si cher à Cavalera. Le titre fonctionne là aussi à plein régime, même s’il reste peut-être un poil moins marquant que d’autres. Mais avec Bite the Bullet, le groupe renoue avec le succès et un titre qui est à 100% Soulfly. Que ce soit dans la rythmique, la vitesse, la violence, tout est fait pour rappeler que le groupe est toujours bien présent et n’a rien perdu de sa superbe. La grosse surprise viendra de Feedback ! qui ressemble à s’y méprendre à un titre de… Motörhead ! Et oui, tout, absolument tout, fait penser au groupe de Lemmy et c’est très étonnant de voir Soulfly dans un tel registre, mais ça marche du feu de Dieu et on regrette presque que le titre soit aussi court. Enfin, pour terminer son album, le groupe livre Soulfly XI, un morceau instrumental à base de guitare sèche et de saxophone, pour calmer un voyage épuisant mais réellement galvanisant.

Au final, Ritual, le dernier album en date de Soulfly, est une véritable bonne surprise. Max Cavalera se sort un peu de ses tergiversations insupportables et livre un album sain, puissant, ressemblant à ce que faisait le groupe avant, tout en y apportant une certaine richesse. Varié, lourd et terriblement attachant (pour qui aime le métal bien entendu), ce onzième signe le retour en force des brésiliens et ça fait vraiment plaisir.

  • Ritual
  • Dead Behind the Eyes
  • The Summoning
  • Evil Empowered
  • Under Rapture
  • Demonized
  • Blood on the Street
  • Bite the Bullet
  • Feedback !
  • Soulfly XI

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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