avril 20, 2024

Saw III

saw3

De : Darren Lynn Bousman

Avec Tobin Bell, Shawnee Smith, Angus Macfadyen, Bahar Soomekh

Année: 2006

Pays: Etats-Unis

Genre: Horreur

Résumé:

Le Tueur au puzzle a mystérieusement échappé à ceux qui pensaient le tenir.
Pendant que la police se démène pour tenter de remettre la main dessus, le génie criminel a décidé de reprendre son jeu terrifiant avec l’aide de sa protégée, Amanda…
Le docteur Lynn Denlon et Jeff ne le savent pas encore, mais ils sont les nouveaux pions de la partie qui va commencer…

Avis:

Il y a beaucoup de choses qui ne servent à rien. Quand on y pense, hormis manger, dormir et chier,  il n’y a pas grand-chose qui serve  quelque chose. Ainsi, tous les loisirs sont du superflu, mais il aide à l’imagination, à la détente et à la culture. Le cinéma est résolument l’outil qui aide le mieux à cela et si on suit une logique implacable, il aide donc à vivre mieux et devient presque indispensable. Seulement, certaines personnes relativement vénales ne pensent pas que cela du cinoche et ils n’y voient qu’une machine à sous qui fait le jackpot sur chaque franchise. Ainsi, après un premier épisode très réussi signé James Wan et un deuxième opus en demi-teinte par Darren Lynn Bousman, voici qu’en 2006 sort le dernier né de la saga, un troisième épisode qui va annoncer la décadence de la franchise et la chute infernale de producteurs véreux qui se foutent de la gueule du spectateur en termes de qualité. Mais pourquoi le film n’est-il pas bon?

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Le chevalet est un piège intéressant, mais avec Michel, ça aurait été pire!

Alors que le premier épisode se concentrait essentiellement sur les souvenirs de deux personnes et sur un seul piège rondement mené, et que le deuxième opus piégeait des truands avec un passif commun dans une baraque piégée (bigger than life quand tu nous tiens), le troisième film de la franchise est un peu plus feignant, car il propose un homme qui doit réussir des épreuves dans une grande baraque, en libérant des gens qui correspondent à un moment difficile de sa vie. Mais voulant faire un film plus long, Darren Lynn Bousman et Leigh Whannel, encore scénariste sur ce coup-là, vont faire une introduction durant trois plombes en faisant des liens entre le premier, le deuxième et le troisième opus. C’est long et gore gratuitement et cela n’apporte franchement rien au film. D’ailleurs, les quelques explications que cela apportent sont superflus. Et c’est cette superficialité qui baigne tout le film et qui sera vraiment dommageable. Ainsi, si l’histoire du père de famille qui veut venger la mort de son fils et qui se retrouve face aux des personnes en lien avec cette mort est intéressante, il n’en découle qu’une morale binaire et parfois fallacieuse pour le père ou pour les victimes de Jigsaw. Bref, le sujet n’est exaltant et n’est qu’une excuse pour mettre du gore et des pièges dans tous les sens.

Niveau ambiance, on pourrait croire que tout cela est glauque et bien sale comme dans les deux premiers. Mais encore une fois c’est la douche froide. Premièrement, on ressort les mêmes ingrédients que les deux premiers sans faire un petit effort pour innover et à la longue cela devient lassant. Les teintes jaunâtres et noires sont toujours présentes, rendant tout cela maladif, mais il n’y a malheureusement aucune surprise et cela ennui. L’autre gros défaut, le creux que l’on ressent dans le scénario est visible aussi dans l’ambiance. Certes c’est gore, mais on ne ressent aucune peur  aucun moment à cause d’effets éculés ou d’un manque flagrant de professionnalisme. Le laboratoire de Jigsaw fait glauque de prime abord, mais si on se penche un petit peu sur l’arrière des décors, on voit des affichettes bien proprettes sur les murs et rien de bien dérangeant. En gros, en surface, c’est pas mal, mais en grattant un peu, c’est plutôt vide. D’ailleurs, vu le faible délai entre les deux films, on sent vite qu’il s’agit là d’une affaire de pognon et pas de qualité.

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Non, mais t’as perdu la tête ou quoi!

Si le premier avait Danny Glover en guest star et le deuxième Donnie Wahlberg, personne n’a voulu signer pour ce troisième épisode. On retrouve donc Tobin Bell dans le rôle de Jigsaw, alias John Kramer, mais cette fois, il est alité et ne fait pas grand-chose, délaissant son rôle de sadique à son apprentie, que l’on a vu dans le deux. Du coup, l’acteur se repose et demeure beaucoup moins charismatique qu’à son habitude, sauf quand il se fait ouvrir le crâne. Shawnee Smith rempile pour incarner Amanda, l’élève de Jigsaw. Et dire qu’elle est mauvaise est un euphémisme. Elle surjoue constamment, à un tel point que tout ce qu’elle fait n’est pas crédible pour un sou et qu’elle saoule grandement le spectateur! Jalouse de la médecin qui doit soigner le tueur, elle est insupportable et on n’espère qu’une chose c’est qu’elle disparaisse rapidement. Au niveau des victimes, ce n’est pas terrible. La médecin est assez crédible, mais ne possède pas vraiment de background et on ne se prendra jamais d’affection pour elle, tout comme son mari qui doit réaliser les épreuves et qui reste assez convaincant mais ne possède pas forcément le background adéquat. Bref, au niveau du casting, tout cela laisse à désirer.

Bon par contre, les amateurs de tripaille et les apprentis bouchers seront ravis, parce que du gore, il y en a à la pelle. Et en plus, ça touche tous les organes. Entre le flic qui se brise le pied pour s’échapper, la nana qui se fait ouvrir le bide avec un corset, le type qui explose alors qu’il est enchainé sur tout le corps, celle qui se fait exploser la tête ou encore l’opération chirurgicale sur le cerveau de Jigsaw, le crade est bien présent. Mais encore une fois, ce gore n’est là que pour attirer le chaland et ne sert finalement à rien. Il y a aussi une tentative pour dégouter le spectateur, avec le broyeur de cochons pourris et le type enchaîné au sol qui risque de mourir étouffé dans le liquide pourri des porcs broyés. Le seul point qui reste efficace, c’est l’ingéniosité des pièges. Entre la nana qui se fait congeler ou encore le chevalet, les pièges sont diaboliques et assez bien fichus. Malheureusement, comme maintenant il n’y a plus d’échappatoire, le film perd en tension et en force dramatique.

Saw

J’ai pas envie de jouer…

Au final, Saw 3 reste un film très décevant surtout après deux opus plutôt sympathiques. Avalanche de gore pour un film creux qui va lancer la mode du torture-porn, film décérébré et sanglant où l’hémoglobine remplace le foutre, Saw 3 n’est rien d’autre qu’un film opportuniste ne servant qu’aux producteurs à tromper le spectateur et  se faire un max de blé. Et dire qu’il y en a encore 4 autres!

Note: 07/20

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Par AqME

ServalNote de Serval: 01/20

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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