novembre 5, 2024

Jamie Foxx – Hollywood a Story of a Dozen Roses

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Avis :

Il est dans l’air du temps d’avoir plusieurs étiquettes dans le milieu culturel. Là où certains se contentaient d’exceller dans l’art qu’ils maîtrisaient le mieux, aujourd’hui, il faut apparaître dans le plus de médias possibles. Ainsi on retrouve des chanteurs ou des sportifs devenus comédiens, puis des comédiens qui s’improvisent chanteurs. L’appât du gain y est forcément pour quelque chose puisque les célébrités sont souvent de redoutables businessmen et se faire voir permet d’accroître de façon exponentielle son nombre de fans. Jamie Foxx n’est pas le premier à se lancer dans la musique et ce ne sera pas le dernier, mais on aurait pu croire que le bonhomme allait nous servir un album entre jazz, r’n’b old school et blues. Mais il n’en est rien, puisqu’il a décidé de s’acoquiner avec les pires chanteurs et producteurs de r’n’b du moment, Chris Brown (vous savez, celui qui fracasse ses femmes sans être inquiété par la justice) et Pharrell Williams. Alors c’est très décevant par rapport à un mec qui a incarné Ray Charles dans un sublime film mais aussi un violoncelliste autiste dans un film sympathique de Joe Wright, Le Soliste. Hollywood, a Story of a Dozen Roses est son cinquième album mine de rien, mais il n’apporte vraiment rien au genre.

Le skeud débute avec une intro qui ressemble à tout ce qui se fait en ce moment dans le r’n’b moderne. Jamie Foxx fait des trémolos avec sa voix, il se la joue lover à deux balles et cela n’augure rien de bon. Et c’est malheureusement la vérité quand on écoute la suite. You Changed Me en duo avec Chris Brown est une catastrophe sur tous les étages. Au niveau de l’instrumentalisation, on frôle le zéro absolu avec des boîtes à rythmes déjà entendues des milliards de fois. Niveau texte, c’est encore des toujours un rapport avec les meufs et le cul, ce qui devient redondant et absolument détestable. Enfin niveau voix, difficile de distinguer quoi que ce soit tant les voix sont passe-partout et sans réel relief. Bref, on s’emmerde sec, ça pue le produit commercial vite torché et la suite du skeud ne fera que confirmer cet état de fait. Like a Drum est dans le même schéma, on a d’ailleurs l’impression d’écouter le même titre que précédemment sauf que la boîte à rythme est encore plus lente que la première. Déjà deux titres et on approche de la léthargie auditive. Mais les trois quarts du reste du skeud sont tout aussi mauvais, à l’image de Text Message aux paroles frôlant l’adolescent pré-pubère qui rêve de se taper une actrice hollywoodienne ou encore Vegas Confessions où l’instru est calamiteuse avec des clappements de main et un autotune dégueulasse. Alors après, on a les chansons de lover, vous savez, celles qui rappellent les Poetic Lovers, le truc bien ringard et rétrograde que seules les plus de quarante ans peuvent aimer (ou les analphabètes). In Love By Now est typiquement ce genre de titre avec un piano bien insistant et des paroles d’une bêtise affligeante qui donne envie de se taper la tête contre les murs. Mais il y aussi Jumping Out the Window, qui est dans le même schéma et qui donne vraiment envie de sauter par la fenêtre. Alors bon, si on habite au rez-de-chaussée, ça passe, mais si on et au dixième étage ou en voiture, c’est carrément dangereux !

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Mais cessons d’être si méchant avec ce pauvre Jamie Foxx qui reste un excellent comédien (malgré des projets récents peu réjouissants, mais ce n’est pas le sujet du papier). Il y a dans le skeud deux/trois titres qui arrivent à sortir du lot. Prenons un exemple tout bête mais Tease avec Pharrell est plutôt bon et intéressant. La raison est toute simple : le morceau est enjouée, l’instru bien qu’essentiellement électro fonctionne et l’ensemble est assez plaisant. Certes cela ne casse pas des briques, mais ça reste potable. Tout comme Baby’s in Love avec Kid Ink qui rappelle les sons électro des années 80 et qui reste assez rafraîchissant. Enfin, on peut citer Hollywood pour la bonne et simple raison que c’est le seul morceau qui est accompagné de vrais instruments en dehors d’un vieux piano croulant, et même si ça reste très stéréotypé, c’est tout de même au-dessus que la majorité des daubes qui baignent l’album.

Au final, Hollywood a Story of a Dozen Roses, le dernier album de Jamie Foxx, est une bonne grosse daube ultra commercial et qui ne sort pas du carcan imposé par les producteurs peu scrupuleux sur la qualité de la musique. C’est codé du début à la fin, sans surprise, avec une instru minimaliste pour des titres que l’on a déjà l’impression d’avoir entendu des milliards de fois. Comme quoi, on peut être un excellent acteur et avoir des gouts musicaux de merde.

  1. Dozen Roses, Pt. 1
  2. You Changed Me feat Chris Brown
  3. Like a Drum feat Wale
  4. Another Dose
  5. Tease feat Pharrell Williams
  6. Baby’s in Love feat Kid Ink
  7. Text Message
  8. Hollywood
  9. Vegas Confessions
  10. Socialite
  11. Dozen Roses, Pt. 2
  12. In Love By Nom
  13. Jumping Out The Window
  14. On The Dot feat Fabolous
  15. Dozen Roses, Pt. 3
  16. Right Now
  17. Pretty Thing
  18. Ain’t My Fault

Note: 02/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=I26EwcssMbY[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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