avril 16, 2024

Forgiven – Du Ré »Joffé »?

Titre Original : The Forgiven

De : Rolland Joffé

Avec Forest Whitaker, Eric Bana, Jeff Gum, Morne Visser

Année: 2019

Pays: Angleterre

Genre: Thriller

Résumé:

En 1994, à la fin de l’Apartheid, Nelson Mandela nomme L’archevêque Desmond Tutu président de la commission Vérité et réconciliation : aveux contre rédemption. Il se heurte le plus souvent au silence d’anciens tortionnaires. Jusqu’au jour où il est mis à l’épreuve par Piet Blomfield, un assassin condamné à perpétuité. Desmond Tutu se bat alors pour retenir un pays qui menace de se déchirer une nouvelle fois…

Avis :

Immense réalisateur qui nous a offert de sacrés bons et beaux moments de cinéma dans les années 80 et 90, Roland Joffé s’est fait peu à peu rare, pour ne pas dire quasi-invisible. Qui savait par exemple que le réalisateur de « La déchirure« , « La cité de la joie » ou encore « Vatel« , avait sorti un film avec Josh Hartnett en 2013 titré  » La Prophétie de l’anneau » ?

Depuis « Vatel« , on attendait le retour de Roland Joffé et après presque dix ans d’absence, on prend en compte quand même son « Captivity« , le réalisateur britannique fait son comeback sur les écrans. Revenant avec un sujet sérieux, un moment d’histoire, Roland Joffé, pour son douzième film, aborde la fin de l’Apartheid et les séances de réconciliation voulues par le Président Nelson Mandela. Si « Forvigen » aura un côté déjà-vu et scolaire, il n’en restera pas moins un film intéressant et efficace. Roland Joffé nous entraîne dans une histoire touchante (et comment ne pas être touché ?), tenue par un duo d’acteurs excellentissime !

1996, voilà deux ans que Nelson Mandela est au pouvoir en Afrique du Sud. L’apartheid a pris fin et Mandela veut ressouder son pays en une seule et unique nation. Pour cela, il a mis en branle des commissions vérités et réconciliations. Ces commissions sont présidées par l’archevêque Desmond Tutu, un homme sage et intègre. Alors que l’archevêque fait tout son possible pour éviter que son pays se déchire de nouveau, un cas particulier retient son attention, celui de Piet Blomfield, un soldat condamné à la perpétuité qui ne connaît pas les mots regrets et remords…

Des films qui abordent de près ou de loin la douloureuse période de l’apartheid et ce qui a suivi, il commence à y en avoir une petite pelletée et il est vrai que sur le papier, avec un synopsis comme celui que tient Roland Joffé, on est amené à se dire qu’on a déjà vu ce genre de film et que l’on connaît ce genre d’histoire. À la découverte de « Forgiven« , ce que l’on croyait alors savoir s’impose, oui, l’intrigue que nous offre Roland Joffé dans ses grandes lignes, on la connaît, mais est-ce que cela empêche « Forgiven » d’être bon ? La réponse est négative, car si le film a ce côté déjà vu, Roland Joffé arrive à nous tenir, nous embarquer, nous intéresser et nous toucher.

Ce qui nous prend ici, c’est bien entendu la qualité et la complexité de son intrigue. Roland Joffé explique très bien ce que « L’Afrique du Sud » a dû faire pour faire bien plus que changer les choses. L’enquête, tout comme les moments où le film s’aventure dans les séances de conciliation sont très bons. Roland Joffé nous raconte cette période sans en faire trop, sans tomber dans le spectaculaire et c’est pour cela que le film, alors convenu, est si prenant et touchant. On sent avec ce film que le réalisateur croit en ce qu’il raconte, il est investi et offre un film intimiste dans un sens. On appréciera aussi beaucoup le côté carcéral du film, puisque « Forgiven » se passe beaucoup dans une prison et l’idée de parler du changement du pays à travers les murs d’une prison ou encore à travers un personnage qui pourrait être l’incarnation du mal, donne un petit quelque chose en plus, qui rehausse encore un peu plus l’intérêt qu’on porte au film, à l’intrigue et à ses personnages. D’ailleurs, de ce côté-là, on retrouvera un Eric Bana impressionnant, dans un rôle fort, tendu et plus complexe qu’il n’en a l’air.

Après, comme je le disais aussi plus haut, « Forgiven » est un film qui peut apparaître comme scolaire, car si Roland Joffé sait nous embarquer dans ses émotions aux côtés de ses personnages, qu’il offre un bon rythme, que l’ensemble a de la cohérence, c’est bien fait, l’émotion est au rendez-vous, tout comme l’intérêt et l’instruction, on ne peut pas dire non plus que le réalisateur ait pris beaucoup de risque pour différencier son film de la masse qui a déjà abordé ces sujets.

Avec « Forgiven« , Roland Joffé réussit son retour au grand écran, et malgré ce côté déjà vu, « Forgiven » mérite qu’on s’y arrête. Le réalisateur n’a pas pris de risque, c’est vrai, mais il offre un film intéressant sur plusieurs points de vue. Puis le film offre aussi un face-à-face terrible entre Forest Whitaker et Eric Bana. Bref, un comeback discret donc, mais réussi.

Note : 14/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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