avril 25, 2024

Saxon – Thunderbolt

Avis :

Le Heavy Metal est un genre particulier qui voit le jour au milieu des années 70 avec des groupes désormais emblématiques comme Iron Maiden et Def Leppard. C’est durant cette décennie que Saxon voit aussi le jour sous l’élan créatif de Biff Byford et Paul Quinn, alors guitariste. Tout comme leurs frères de la même année, le groupe connait un essor fulgurant durant les années 80, faisant même partie de la New Wave of British Heavy Metal aux côtés de groupe comme Motörhead ou encore Judas Priest. En somme, tout est réuni pour que le groupe fasse un carton durant de longues années et demeure l’un des piliers du genre. Malheureusement, tout ne va pas être rose dans la vie de Saxon. A la fin des années 80, le groupe veut conquérir les States et change donc de label. Mais ils se font alors descendre par la presse spécialisée, jugeant leur travail trop commercial. Le groupe annonce alors que leur nouveau label s’axe trop sur les ventes d’album et pas forcément sur la qualité de la musique. S’ensuivra le départ de plusieurs membres du groupe comme le bassiste ou encore le batteur. Fort heureusement, Saxon va réussir à remonter la pente vers la fin des années 2000 et depuis, le groupe n’a de cesse de surprendre et de sortir des skeuds de qualité. Qu’en est-il alors de Thunderbolt, le 22ème album du groupe qui marque aussi plus de quarante ans de carrière ?

Le skeud débute avec Olympus Rising, une introduction symphonique qui peut laisser à penser que Saxon a décidé de changer son fusil d’épaule et de fournir un Heavy qui s’axe vers le Power ou le Prog. Il n’en sera rien avec le vrai premier titre Thunderbolt qui sera dans la veine de ce que propose le groupe depuis maintenant plus de quarante balais. Si le titre est efficace, il est surtout très classique et n’apporte rien de bien neuf au moulin. C’est rapide, nerveux, on trouvera un joli petit solo de gratte, mais le tout s’oublie assez vite, la faute à un classicisme trop exacerbée. On a vraiment la sensation que le groupe stagne et n’arrive pas à renouveler son travail. On aura cette sensation durant une bonne partie de l’album avec des morceaux comme The Secret of Flight, They Played Rock and Roll ou encore Roadie’s Song. Si les morceaux sont globalement bons, techniquement parlant, le groupe est certainement ce qui se fait de mieux dans le domaine, tous ces titres manquent de mordant ou plus précisément d’identité. C’est à cause d’une multitude de titres comme ça que le groupe est toujours resté dans l’ombre d’Iron Maiden par exemple, n’arrivant pas à trouver un axe surprenant ou différent du reste des groupes de Heavy anglais existants.

Fort heureusement, avec cet album, le groupe de Biff Byford va tenter de  nouvelles choses et apporter un style assez différent sur certaines pistes. La plus parlante est bien évidemment Predator. Le groupe s’éloigne un petit peu du Heavy pour proposer un mélange de Death et de Métal basique. Avec l’apport du chanteur d’Amon Amarth et son growl caractéristique, le groupe gagne en épaisseur et propose un titre plaisant et surtout différent du reste de la galette. On pourra aussi se réjouir sur Sons of Odin, un morceau assez classique lui aussi, mais qui est plus structuré, plus long et qui contient une ambiance plus prégnante. On ressentirait presque le froid à travers ce titre. Il faut aussi citer Sniper, un titre ultra rapide, nerveux et qui se dissocie un peu du reste, dans le bon sens du terme. Tout comme Speed Merchants et son bruit de moto au départ, rappelant un film post-apo et qui demeure de bon aloi, notamment grâce à sa rapidité d’exécution. Comme on peut le voir, Saxon essaye des choses et prend des risques, ce qui est un plus non négligeable sur cet album. Cependant, ça reste tout de même assez léger. Si le groupe parvient à garder sa marque de fabrique sur ces morceaux, il manque encore un petit plus pour devenir vraiment marquant. Notamment parce qu’on reste sur ce Heavy parfaitement exécuté mais trop lisse, trop propre.

Au final, Thunderbolt, le dernier album de Saxon, est un bon album. On ne peut pas dire que le groupe se fourvoie dans quelque chose de mauvais. Le problème avec ce groupe, c’est que même s’il est très bon techniquement, il ne sort pas de la masse des autres groupes de Heavy et qu’il n’essaye pas forcément d’en sortir. Là, on voit des efforts, on devine des tests, mais c’est assez peu finalement. Reste peut-être Nosferatu qui à la base devait être un morceau pour un film d’horreur et qui possède un semblant d’ambiance. Bref, Saxon ne se repose pas sur ses lauriers, mais il mérite tout de même mieux que ça.

  1. Olympus Rising
  2. Thunderbolt
  3. The Secret of Flight
  4. Nosferatu (The Vampires Waltz)
  5. They Played Rock and Roll
  6. Predator
  7. Sons of Odin
  8. Sniper
  9. A Wizard’s Tale
  10. Speed Merchants
  11. Roadie’s Song
  12. Nosferatu (Raw Version)

Note : 14/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=BXhXjKigrW0[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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