mars 29, 2024

Dying Fetus – Wrong One to Fuck With

Avis :

Le Death Métal est un genre qui reste encore mal vu de nos jours et c’est bien dommage, car il se décline en une infinité de sous-genres qui sont plus ou moins écoutables par le commun des mortels. On a droit à du Death mélodique, du Deathcore ou encore du brutal Death. Bien évidemment, tous ces sous-genres se ressemblent un peu, mais certains commencent vraiment à être durs à écouter tranquillement en sirotant un petit thé. Si en plus de cela vous mélangez un soupçon de Grindcore à l’intérieur grâce à une voix gutturale qui impose des gargarismes bien gras, on obtient un genre particulier qui ne plaira pas à tout le monde. Et pourtant, Dying Fetus est un maître en la matière, survivant contre vents et marées depuis 1991. Après l’auto-édition, après les changements intempestifs de line-up, le groupe de Death originaire du Maryland a su braver tous les éléments pour résister et arriver en 2017 avec un huitième album, Wrong One to Fuch With. Alors oui, quand on jette un œil à la joyeuse jaquette, au titre de l’album et même aux titres des morceaux, on se doute bien que ce n’est pas un opéra de verdi que l’on va se mettre derrière les oreilles, mais plutôt un son bien gras qui envoie sévère. Mais les habitués de Dying Fetus le savent bien, derrière cette violence se cache souvent un album concept et après la presque jovial Reign Supreme de 2012, que nous réserve le groupe ?

On ne va pas y aller par quatre chemins, Wrong One to Fuck With est un album sans concession qui envoie du lourd dès le départ et qui fait passer le batteur pour un poulpe géant avec huit bras et autant de jambes. Beaucoup plus dark que le précédent, cet album ne fait pas dans la dentelle et il faut un certain temps d’adaptation pour vraiment rentrer dedans. Ce disque est un vrai défouloir musical. Ça blaste à tout va, ça contient des riffs à la fois rageurs et rapides et l’ensemble forme une symphonie que l’on pourrait trouver lors d’une apocalypse. Fixated on Devastation, qui débute l’album, est une belle synthèse de ce que sera tout l’album. C’est ultra violent, notamment au niveau du chant, la batterie tabasse à tout va et la guitare est tout simplement monstrueuse, arrivant à faire des solos dantesques avant d’enchaîner avec du taping de folie. Ce sera d’ailleurs la même chose avec Panic Amongst the Herd, qui commence vite, mais affiche par la suite un rythme plus lourd, plus lent, avant d’entamer un chant guttural profond et dense qui ne peut laisser indifférent. Le groupe livrera d’ailleurs quelques titres bien sales, comme Reveling in the Abyss, Seething With Disdain ou encore le très lourd Weaken the Structure. Le problème, c’est qu’à la longue, c’est un poil redondant et que toute cette violence accumulée peut fatiguer.

Pour autant, avec cet album, Dying Fetus arrive à faire quelque chose que peu de groupe arrive, c’est de rendre accessible ce genre très underground qu’est le Grindcore. En effet, malgré la violence, malgré la vitesse d’exécution, le groupe n’oublie jamais la mélodie et propose des compositions riches, denses, et assez variés au sein même du titre. On peut par exemple citer Die With Integrity et son début qui pose une ambiance pesante avant d’entamer un rythme endiablé et complètement ravageur avec des riffs très lourds. On peut aussi parler de Fallacy, qui lâche un solo dantesque en milieu de morceau, permettant de souffler un poil avant de reprendre les hostilités avec une batterie qui blaste à tout va. C’est ça qui permet au groupe de survivre, proposer des titres très bien construits, souvent longs, puisque la majorité des morceaux dépassent les cinq minutes, et qui ne laissent pas indifférents grâce à leur richesse. Avec Wrong One to Fuck With, le groupe prouve une fois de plus qu’il est le taulier dans ce sous-genre et qu’il faut se lever tôt pour les concurrencer. Il suffit d’écouter Induce Terror pour s’en rendre, malgré des moments terriblement bourrins, à la limite de la vraie mélodie, préférant hurler et poser des riffs nihilistes au possible.

Au final, Wrong One to Fuck With, le dernier album en date de Dying Fetus, est une belle réussite, si on peut associer l’adjectif belle à un tel monument de violence et de rage. Délaissant le côté presque jovial du précédent skeud, le groupe américain propose une ambiance bien plus sombre, bien plus violent, mais n’oublie pas de rendre le tout audible en mettant en avant des mélodies palpables et une technique hors pair. Bref, ça fracasse bien, mais entre des variations porteuses au sein des titres et une qualité musicale qui claque, on ne peut que reprocher une production un peu en deçà de l’album précédent, mais c’est si peu de chose.

  1. Fixated on Devastation
  2. Panic Amongst the Herd
  3. Die With Integrity
  4. Reveling in the Abyss
  5. Seething With Disdain
  6. Ideological Subjugation
  7. Weaken the Structure
  8. Fallacy
  9. Unmitigated Detestation
  10. Wrong One to Fuck With
  11. Induce Terror

Note : 16/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=-LkZ872_rXI[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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