avril 25, 2024

Theory – The Art of Evil

Avis :

Le Power Métal est un genre assez complexe à mettre en avant tant il possède ses cadors et tant les autres groupes qui suivent derrière ont du mal à exploser, ne reprenant finalement que les codes instaurés par les groupes plus anciens. Bien évidemment, on pense tout d’abord à DragonForce, qui a vu sa popularité grimper en flèche suite au succès du jeu Guitar Hero où la chanson Through the Fire and Flames était la plus dure à terminer, mais il y a aussi toute une flopée de formations plus ou moins influentes. Theory est un nouveau venu sur la scène du Power Métal, et The Art of Evil est leur premier album après un EP sorti en 2012. Et le groupe danois le sait, s’il veut se démarquer rapidement, il faut trouver un son novateur, qui lui permette de sortir d’un genre sclérosé et de marquer des points auprès des fans du genre. Le contrat est-il rempli avec ce premier album ? La réponse est un grand oui, car avec ce premier effort, le groupe propose un savant mélange de Power, de Prog, avec parfois des fulgurances qui iront chercher du côté du Djent ou encore du Core. Un mélange qui peut sembler indigeste de prime abord et qui pourtant ne l’est absolument pas.

Le skeud débute avec une introduction tout ce qu’il y a de plus classique. Awakening évoque le réveille d’une bestiole ou d’un mal ancien et cela n’est présent que pour peaufiner une ambiance un peu apocalyptique. Mais rapidement, le groupe dévoile le titre éponyme de l’album, et ça défouraille dès le départ. Les riffs sont secs, lourds, rapides et la double pédale joue son petit rôle pour accentuer un rythme déjà entrainant. A ce moment-là, le groupe peut faire quasiment ce qu’il veut au niveau de la voix, faire du growl ou du chant clair, on se doute bien que tout passera. Theory fait alors le choix du chant clair, s’appuyant sur un bel organe de la part de Nicklas Sonne. Le chanteur s’en donne à cœur joie, s’octroyant même le plaisir d’un peu de growl pour annoncer un break d’une puissance phénoménale qui montre que le groupe peut tout faire, même quelques élans bien Core au milieu d’un maelstrom Prog et Power. Bref, un premier titre qui envoie du lourd et qui montre que Theory n’est pas là pour faire dans la dentelle, même si la complexité des morceaux et la technicité des musiciens offrent un travail d’orfèvre. Sea of Damnation ne fera que confirmer tout le bien que l’on pensait de ce nouveau groupe, affichant encore une fois des riffs brutaux qui font immédiatement penser à du Djent et du Core, tout en y apportant un élan Power qui n’est vraiment pas désagréable. Ça envoie du lourd et le tout est parfaitement maîtrisé en plus d’être justement équilibré.

D’autant plus que le groupe ne tombe pas le piège de la surenchère ou du grandiloquent pour peu de choses. En effet, il sait faire preuve d’humilité quand il le faut, comme le prouve le très Heavy Demon’s Domain avec son refrain qui rentre immédiatement en tête et donne une furieuse envie de headbanger à chaque riff. On peut aussi parler rapidement de ce The Escape et son début tonitruant qui fait penser à du Death bien gras avant d’entamer les festivités avec une voix claire tout simplement parfaite. En fait, l’album est quasiment parfait et arrive à se renouveler constamment, sur chaque titre. Néanmoins, on peut y trouver deux petits défauts, qui n’entachent en rien la qualité intrinsèque de l’album, mais tout de même. Il y a tout d’abord le morceau Frozen. Alors non, il ne s’agit absolument pas d’une reprise de la chanson de Madonna, mais d’un pur morceau Prog et il y a une sorte de désaccord entre le chant et la rythmique des instruments. Cela crée un petit dimorphisme assez gênant, et même si le titre est puissant et fort plaisant, il perd un peu en intensité. Ensuite, on a vraiment que le groupe se force un peu pour rentrer dans un cahier des charges, avec l’interlude Liquid Order et la ballade plus ou moins forcée avec Our Journey. Alors heureusement que ces deux titres sont extrêmement bons, mais c’est presque dommage de rentrer dans un schéma aussi classique. Néanmoins, ne boudons pas notre plaisir devant autant de qualité et maestria.

Au final, The Art of Evil, le premier album de Theory, groupe danois encore trop méconnu, est une réelle réussite et un véritable coup de cœur. Entre Power, Prog, Core ou encore Djent et Heavy, le groupe mélange toutes ses références pour créer un ensemble ahurissant de maîtrise et d’énergie, le tout dans un écrin d’une rage folle. Avec ce premier essai, le groupe montre qu’il risque fort de compter d’ici quelques années sur la scène métal et on attend avec une grande impatience un second opus.

  1. Awakening
  2. The Art of Evil
  3. Sea of Damnation
  4. Demon’s Domain
  5. Strangers Descent
  6. Frozen
  7. Liquid Order
  8. The Escape
  9. In Silence We Ride
  10. Catch-22
  11. Our Journey
  12. Skies are Falling

Note : 19/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=RTRbtSmHRtI[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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