novembre 14, 2024

Korn – Requiem – Le Plein de Vie

Avis :

Nous avions laissé Korn il y a trois ans de cela, avec l’album The Nothing. Un effort fait dans la douleur, avec un Jonathan Davis en deuil, puisqu’il venait de perdre sa femme. Si l’album fut décrié par quelques personnes, on y ressentait vraiment toute la peine du frontman et sa situation délicate vis-à-vis du décès de sa bien-aimée. Regret, incapacité à l’aider, les thèmes de The Nothing étaient durs et entendre les larmes d’un Jonathan Davis à fleur de peau était très touchant. Aujourd’hui, les américains reviennent avec Requiem, un nouvel effort qui, d’entrée de jeu, surprend de par sa très courte durée, à peine une demi-heure pour neuf titres. Mais on le sait, ce n’est pas la durée qui fait la qualité d’un album. Plus apaisé, plus aérien sans pour autant renier ses racines lourdes, Korn nous revient en pleine forme, répondant à son précédent effort.

La voie de la guérison

Le premier morceau nous en envoie plein la tronche dès le départ. Les riffs lourds sont de sortie, et on reconnait de suite le son propre d’un Korn, qui revient à des choses frontales et percutantes. Forgotten ne laisse pas indifférent et on peut même dire que le morceau évoque la belle époque de Untouchables, autant par ses riffs brutaux, que par son refrain catchy et ses couplets entêtants. Let the Dark do the Rest ira un peu plus loin dans le délire, arpentant un démarrage à la Issues, avant de délivrer un déluge dans notre tronche. Jonathan Davis calme vite le jeu avec sa voix aérienne et une colère contenue. Colère que l’on retrouvera sur la fin des refrains, dans des « you make me sick » ultra puissants. En abordant Start the Healing, on arrive à un autre statut du groupe.

Plus moderne, plus surprenant dans sa démarche artistique, on trouve là un autre Korn. Un Korn sur la voie de la guérison, qui semble avoir fait le deuil commencé sur The Nothing et qui tente une évolution de ses sonorités. Cela se caractérise donc par ce titre, qui trouve un équilibre précaire mais stable entre l’ancien et le nouveau. On trouve aussi de ce mélange avec My Confession, qui garde l’identité originelle du groupe, avec des riffs reconnaissables entre tous, mais qui arrive à trouver un autre chemin, plus tortueux, plus organique. Et c’est l’une des grandes forces de cet album, qui arrive à concilier deux mondes, l’ombre et la lumière, tout en gardant une continuité « historique ». On sent le chanteur plus apaisé, libéré de ses souffrances, et qui peut voir un nouvel avenir avec son groupe.

Machine à hits

Si c’est l’album le plus court de la carrière de Korn, c’est peut-être aussi celui qui possède le plus de hits en puissance. En termes de composition, les américains n’ont pas construit de morceaux très complexes, et on retrouve souvent une alternance classique de couplets/refrains. Pour autant, cela ne dénature pas le travail et surtout, cela ne crée par de redondance. On doit cela à des rythmes différents et une énergie qui change d’un titre à l’autre. Lost in the Grandeur contient par exemple un riff addictif au possible, qui peut parfois faire écho à cela de Gojira. Hopeless and Beaten part très loin, lorgnant par moments à un Death pur jus, où le chanteur se laisse aller à un growl maîtrisé. La rythmique est lourde et plus lente que pour le reste. Penance to Sorrow va taper plus fort et plus vite, tout en gardant une ambiance sombre.

Une ambiance qui, sur certains points, peut faire penser à du Fear Factory dans le chant. Est-ce renier pour autant ses origines ? Non, et on retrouve tous les tics de Jonathan Davis dans certains titres, dont le plus éloquent est Worst is on its Way. Gardant son chant aérien pour les couplets, poussant un peu plus dans les refrains, c’est surtout sur le pont que le chanteur va se faire plaisir, retrouvant son scat si caractéristique, rappelant la belle époque de Freak on a Leash. C’est assez plaisant de retrouver de l’ancien dans du nouveau et de créer une vraie osmose entre plusieurs éléments, prouvant la grande forme du groupe et son inventivité.

Au final, Requiem, le dernier album en date de Korn, est une belle réussite. Sans jamais renier ses origines et son attrait pour un Métal toujours virulent et des riffs lourds et puissants, les américains recherchent pour autant une sorte de quiétude salvatrice. Délaissant la mort et le vide, le groupe opte pour un plein de vie vif et instantané qui ravira les fans, anciens comme newbies. Le seul bémol serait peut-être la durée de l’album, car c’est trop court. Mais ne vaut-il pas mieux un album court et plein, que long et instable ?

  • Forgotten
  • Let the Dark do the Rest
  • Start the Healing
  • Lost in the Grandeur
  • Disconnect
  • Hopeless and Beaten
  • Penance to Sorrow
  • My Confession
  • Worst is on its Way

Note : 18/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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