mars 29, 2024

A Perfect Circle – Eat the Elephant

Avis :

Billy Howerdel est un guitariste de renom qui a participé à bien des albums pour des groupes mythiques comme Smashing Pumpkins, Nine Inch Nails ou encore Guns n’Roses et Tool. Mais ce n’est pas seulement un musicien qui travaille pour les autres. En effet, durant les années 90, ils composent plusieurs morceaux qui vont plaire au chanteur de Tool, Maynard James Keenan. Ensemble, ils décident donc de créer en 1999 A Perfect Circle. Entouré de plusieurs autres musiciens venant d’horizons divers et variés, le groupe va sortir un premier album qui aura un succès retentissant Mer de Noms. C’est trois ans plus tard que le groupe va sortir coup sur coup deux albums, Thirteen Step et Emotive, qui montreront définitivement tout le talent du groupe. Seulement, chacun ayant d’autres projets, le groupe va faire une pause. Une longue pause qui sera clairsemée de quelques concerts, d’une tournée et de titres épars de-ci de-là. Il faudra donc attendre quatorze ans avant de revoir un album studio complet de A Perfect Circle. Alors comment dire que Eat the Elephant était plus qu’attendu au tournant par les fans ? Le seul problème après une attente si longue, c’est que les personnalités évoluent et que bien souvent, les groupes décident de changer de direction, au risque de décevoir les fans de la première heure. Et c’est exactement ce qu’il va se passer ici.

Le skeud débute d’ailleurs de façon très étonnante pour le groupe. Avec Eat the Elephant, le groupe marque le pas et décide de montrer directement son changement de direction artistique. Le titre est long, plutôt simple, avec un piano et une batterie et surtout, il aura des petits airs jazz, chose assez inhabituelle pour le groupe. Cependant, il va être difficile de dire si c’est bon ou mauvais, et cela pour plusieurs raisons. Tout d’abord, c’est savamment fait. Le titre est mélancolique, lancinant, la voix du chanteur est divine et il y a une sorte d’osmose qui se passe. C’est à la fois beau et tendre, apaisant en quelque sorte. Alors il est vrai que lorsque l’on tend l’oreille sur A Perfect Circle, on s’entend à un peu plus de complexité et de nerfs, mais la magie opère, et finalement, malgré ce premier constat surprenant, ça marche. Mais cette mélancolie qui va baigner tout l’album, ne sera pas forcément tout le temps excellente. En effet, si Disillusioned qui est le deuxième morceau est un poil plus pêchu, on reste dans quelque chose de très posé et qui se sauve par la voix du chanteur qui arrive à moduler sa voix et à faire des effets très intéressants et très doux. Ce ne sera pas le cas par contre de Get the Lead Out qui clôture l’album et qui reste une grosse déception, entre rock prog et expérimentation étrange. D’autres titres seront assez transparents comme Feathers malgré sa douce beauté ou encore DLB, sorte d’interlude là encore très mélancolique.

Fort heureusement pour nous, A Perfect Circle ne va pas qu’être rock calme et pépère pour cinquantenaire cardiaque. Le groupe va trouver des ressources intéressantes, que ce soit avec l’organe incroyable du chanteur (je parle de sa voix bien entendu) ou encore d’un mélange des genres assez salvateur. Là où Maynard James Keenan explose, c’est sur By and Down the River, un très joli titre, un peu classique, mais qui montre toute l’étendue vocale du chanteur qui, avec quelques tremolos, fait passer un nombre incalculable d’émotions. La formation trouve aussi une énergie qui fait plaisir à attendre sur The Doomed tout d’abord, qui fonctionne relativement malgré une introduction qui traine un peu en longueur, puis ensuite avec Talk Talk, résolument le morceau le plus « Hard » de l’album, avec quelques passages un peu plus gutturaux pour le chanteur et des saturations un poil plus présentes. On peut aussi évoquer, dans une moindre mesure, Delicious, ou encore Hourglass qui fait office d’outsider dans cet album, puisque c’est le seul titre qui possède un gros côté Métal Industriel. Avec ces quelques titres, le groupe se sauve d’un naufrage, ou plutôt d’une déception accrue par l’attente désespérée d’un nouvel album. Et ce n’est pas des morceaux comme So Long, and Thanks for All the Fish ou encore The Contrarian qui vont nous réconcilier avec cette incommensurable attente.

Au final, Eat the Elephant, le dernier album de A Perfect Circle, souffle clairement le chaud et le froid et peut décontenancer lors d’une première écoute. Changeant de cap, testant de nouveaux formats, essayant de sortir de sa zone de confort, le groupe réussit autant qu’il échoue par moments et cela se ressent fortement sur l’homogénéité de l’album. Loin d’être mauvais, il n’en demeure pas moins peu remarquable et interpelle sur les prestations scéniques à venir, car peu, voire pas, de morceaux semblent taillés pour la scène. Mais ça, seul l’avenir nous le dira…

  1. Eat the Elephant
  2. Disillusioned
  3. The Contrarian
  4. The Doomed
  5. So Long, and Thanks for All the Fish
  6. Talk Talk
  7. By and Down the River
  8. Delicious
  9. DLB
  10. Hourglass
  11. Feathers
  12. Get the Lead Out

Note: 13/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=BIsH686xWl0[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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