De : Fred Walton
Avec Deborah Foreman, Ken Olandt, Amy Steel, Jay Baker
Année: 1986
Pays: Etats-Unis
Genre: Horreur
Résumé:
Pour son anniversaire, Muffy St John, une étudiante, invite toute sa bande en week-end dans une maison isolée sur une île. Au programme : danse et alcool. Mais les amis disparaissent mystérieusement un par un…
Avis:
Il y a quelque chose d’important dans le cinéma de genre qui commence à dater (notamment celui-ci qui date de 1986, bientôt 30 ans), c’est la recontextualisation. Il faut replacer un film, un livre ou toute œuvre dans son contexte historique et situationniste. En effet, certaines personnes risquent fort de trouver un film ancien culte complètement mauvais pour la bonne et simple raison que le temps passe (qui en doute encore?) et que l’évolution du cinéma est telle que certains film semblent désuets car en décalage par rapport au cinéma actuel. On peut trouver des films plus lents, ou déjà-vu, ou en total décalage avec la société actuelle. Mais si l’on remet le film dans son contexte, on peut parvenir à toucher des cordes sensibles et à retrouver les bases du cinéma que l’on chérit aujourd’hui. Ainsi, Week-end de Terreur peut sembler mou, chiant voir même mauvais, reprenant les bases d’un slasher, mais c’est le premier film à jouer avec les sens du spectateur et à donner un twist final très intéressant. Alors tenter par l’expérience? Allons faire un tour sur cette île isolée.
La mauvaise troupe sur le départ!
Le scénario du s’articule autour de ce qui se fait de plus simple dans le domaine du slasher. Une jeune fille invite des amis à venir faire la fête chez elle, dans une grande maison isolée au milieu d’une île. Comme il s’agit du premier avril, les jeunes gens s’amusent à se faire des blagues, parfois de mauvais gout, comme la simulation d’une mort, avant de se rendre sur la dite île. Arrivés sur place, les jeunes prennent possession des lieux, bien préparés par la maîtresse de cérémonie, Muffy. Seulement, entre les chaises qui se cassent, les poignées qui restent dans les mains et les verres piégés, les jeunes disparaissent les uns après les autres. Et quand on commence à voir des cadavres, la joie cède la place à la panique. Voilà le pitch de départ du film, qui reprend toutes les bases du slasher. On a un meurtrier mystère, auquel on ne voit que les pieds, quelques meurtres que l’on ne verra pas et une découverte sur l’hypothétique meurtrier qui se révèle vers la fin. Mais finalement, le but de Fred Walton, c’est de reprendre tous ces poncifs pour mieux tromper le spectateur avec un twist final, qui, pour l’époque, était très original. Le problème, c’est que le film accuse des affres du temps et demeure assez mou du genou et plutôt consensuel en rapport avec les films du genre de maintenant. D’ailleurs, on peut voir que le film était interdit au moins de 16 ans, alors qu’il y a très peu de sang et très peu de sexe. Du coup, avec nos yeux d’aujourd’hui, le film perd vraiment de son impact, contrairement à un Black Christmas par exemple. Au niveau de la réalisation, c’est assez propre, et Fred Walton propose un schéma narratif simple et essaye de surprendre en montrant des cadavres entre des lattes de bois ou alors dans un vieux puits. Certes, encore une fois il n’y a rien de neuf, mais cela reste assez efficace.
Le plus gros défaut du film vient certainement des personnages. Ils sont peu attachants, un peu trop nombreux, et même s’ils ressemblent à n’importe quel jeune de notre société, ils demeurent tous transparents. Et puis on rentre dans les pires clichés, entre le crétin qui sort des vannes pourries, la bête qui essaye désespérément de baiser, l’intello insupportable, la fille facile, etc…. Bref, si tout cela peut facilement aider à la projection, à l’identification, il faut avouer qu’aucun ne dégage de charisme particulier. Du coup, on se moque du sort qu’ils vont subir et surtout, on s’en fout du dernier couple avec le gars complexé parce qu’il a raté son concours de médecine. Mais il y a quelque chose de bizarre dans ce métrage, c’est que l’on voit facilement le tueur. Il faut dire qu’il y a un tel changement de comportement parmi l’un des personnages que cela en devient flagrant. Mais il semble que seul le spectateur soit témoin de ce changement d’état et cela nuit grandement au métrage. Pour un film interdit au moins de 16 ans, il y a très eu de scènes gores. Les maquillages d’époque sont assez grossiers et l’on n’y croit pas une seule seconde. Alors certaines scènes sont assez efficaces, notamment celle du puits qui montre des têtes flottantes et une nana qui tombe à l’intérieur, mais encore une vue, c’est quelque chose de déjà vu et revu. La véritable surprise vient de la fin, lançant la mode du twist final pour surprendre. Alors pour l’époque (oui, encore une fois!), cela a dû être une grande surprise pour le spectateur, seulement, l’avant-dernière scène, où la dernière victime recule, on sait que quelque chose va arriver car elle recule vers une porte à double battant et du coup, on se doute bien de quelque chose. La surprise a été amoindrie pour ma part, car j’ai vu le pseudo remake Avril Sanglant, qui est très très mauvais et qui finit de la même manière.
Sacré canicule!
Au final, Week-end de Terreur, connu aussi sous le nom de April Fools Day, n’est pas un mauvais film en soi, mais il souffre vraiment d’un gros coup de vieux. Plutôt édulcoré et sans grande surprise, le film fait passer un bon moment, mais ne va pas chercher plus loin et on a fait beaucoup mieux depuis dans le domaine du slasher. A voir pour sa culture et pour la fausse réputation sulfureuse qui poursuit un petit peu ce film.
Note: 10/20
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Par AqME
Note de Serval: 12/20 April fool’s day » titre original qui en dit long. Un film qui se joue de son spectateur de manière intéressante, reprenant toute une machinerie classique pour servir un sous-texte sympathique, de bien meilleur manière et 11ans avant, qu’un Scream arrogant (et ses suites …), avec une fin qui va en rebuter plus d’un alors qu’elle est dans la logique du métrage.