mars 19, 2024

Massacre à la Tronçonneuse – Le Commencement

Titre Original : The Texas Chainsaw Massacre : The Beginning

De: Jonathan Liebesman

Avec Jordana Brewster, Matt Bomer, Taylord Handley, Diora Baird

Année: 2007

Pays: Etats-Unis

Genre: Horreur

Résumé:

1969, en pleine guerre du Vietnam. Dean a été tiré au sort pour partir se battre et son frère aîné, tout juste rentré du front, est prêt à y retourner pour le protéger. Avant l’échéance fatidique, les deux frères et leurs petites amies, Bailey et Chrissie, se retrouvent en virée au Texas, décidés à prendre du bon temps.
Lorsqu’un motard les agresse, leur vie bascule. Pris en chasse, ils tentent de s’enfuir, mais la course finit en accident. Chrissie est éjectée du véhicule. De loin, elle assiste à la tentative de vol du motard sur les siens et à l’arrivée salvatrice du shérif Hoyt.
Pourtant, elle ne tarde pas à découvrir que derrière ce sauveur se cache un bourreau. Celui qui était censé venir en aide à ses amis va les conduire droit en enfer. Les autres membres de la terrifiante famille Hewitt n’habitent pas loin. Face à l’horreur, Chrissie est le dernier espoir de ceux qu’elle aime.

Avis:

Il y a certains films d’horreur qui ont marqué à jamais le septième art. Que ce soit de par leur volonté de choquer le spectateur ou de fournir un roller coaster émotionnel important, le genre horrifique se pare de quelques chefs d’œuvre durant les années 70. On pense bien évidemment à L’Exorciste de William Friedkin, mais aussi au Massacre à la Tronçonneuse de Tobe Hooper en 1974. Un succès mérité quand on regarde la qualité du film, et qui aura droit à des suites plus ou moins bancales. C’est en 2003 que surgit l’idée d’en faire un remake. L’association de Michael Bay et Marcus Nispel avait de quoi faire froid dans le dos, mais pas de la meilleure des manières. On imagine mal un Leatherface trucider de la donzelle avec des explosions à tout va. Mais contre toute attente, le film fut un succès critique et commercial, et il n’en fallait pas plus pour vouloir en faire une suite. Qui prendra la forme d’une préquelle avec Le Commencement. On garde les mêmes et on recommence pourrait être un bon adage, même si derrière la caméra, c’est Jonathan Liebesman qui prend les rênes et que Jordana Brewster remplace Jessica Biel. Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse. Mais avons-nous eu la gueule de bois devant ce film ?

C’est assez complexe de critiquer ce film puisqu’il s’appuie sur des axes différents du premier film de Tobe Hooper, et qu’il essaye de moderniser le tout en surfant sur la vague trash gore du milieu des années 2000, voulant un peu faire comme Alexandre Aja avec le remake de La Colline a des Yeux. On retrouvera d’ailleurs des teintes jaunâtres assez similaires qui renforceront deux choses : la chaleur moite du Texas et l’aspect maladif de la pellicule, trainant dans un décor délabré, au plus près des chairs qui se détériorent au soleil. Jonathan Liebesman va alors couper la poire en deux dans son métrage, essayant d’être fidèle à l’aspect craspec de la licence des Massacre à la Tronçonneuse (rappelons que l’on parle de cannibales travaillant dans un abattoir au fin fond du Texas) tout en y apportant des éléments de modernité, comme de jeunes bleus qui vont se faire fragmenter la tronche. Du coup, on fait face à un film intéressant dans sa démarche, mais qui ne surprendra guère le plus aguerri des fans d’horreur.

Le plus judicieux dans le film reste cette volonté de faire du gore et donc de mettre en place un film à licence horrifique dans une lignée interdite au moins de seize ans. Là où beaucoup aseptise leurs images pour pouvoir faire des entrées en salles, Michael Bay et Jonathan Liebesman ne lésinent pas sur l’aspect sale de la chose, n’hésitant jamais à filmer au plus près la viande, le sang chaud ou encore les sévices corporels. Les moments les plus tendus étant lorsque Leatherface ôte la peau du visage d’un des personnages les plus attachants, ou encore lorsqu’il coupe en deux un biker alors allongé sur sa tronçonneuse. C’est crade, c’est parfois complètement fou, et le tout est accentué par une image jaune et des décors bien glauques. Même la famille demeure fidèle à elle-même, avec ce patriarche complètement frappé joué avec délice par R. Lee Ermey ou encore ce pauvre oncle qui va en prendre plein les jambes gratuitement, lorsqu’une séquence dégueulasse mais dotée d’un humour noir jouissif. Très clairement, le film ne fait pas dans la dentelle et ça fait du bien de voir quelque chose d’un peu rentre-dedans qui n’épargne personne.

Cependant, tout n’est pas réussi dans ce métrage. Si l’on s’en tient au scénario et aux personnages, on remarquera que toute la clique de jeunes n’est pas très attachante. On aura les mêmes schémas que dans n’importe quel film d’horreur, avec les deux frères ayant un différend mais s’aidant mutuellement, la bonnasse que l’on a vu en sous-vêtements qui va mourir la première, l’héroïne qui se révèle et devient bad ass ou encore les seconds couteaux (ici des bikers méchants) qui servent de chair à canon. On aura du mal à sentir de l’empathie pour eux car les présentations seront sommaires. Certes, le frère militaire qui doit repartir au Vietnam est un peu plus creusé et est joué à la perfection par Matt Bomer, mais c’est bien tout. Du coup, on s’en fout un peu de ce qui leur arrivent à tous ces jeunes gens et le film contiendra quelques moments un peu longuets. Et puis il y a des soucis de réalisation. Jonathan Liebesman use dans les moments nerveux de la shaky cam et de ce fait, on ne comprend plus rien à rien et c’est bien dommage. Il manque aussi des plans vraiment iconique de Leatherface, cette icône du cinéma d’horreur. On aura bien un petit quelque chose sur la fin, mais c’est bien trop peu. Enfin, comment le pas voir que le film, dans son fond, est complètement vain, n’apportant aucun élément supplémentaire sur la mythologie de ce monstre du cinéma.

Au final, Massacre à la Tronçonneuse Le Commencement est un film qui reste très ancré dans sa période de sortie. Voulant d’un côté s’affranchir des slasher pour ados en prônant le gore et la violence, il retombe dans les défauts qu’il voulait éviter en mettant en avant une bande de personnages fonctions peu attachants, voire inutiles. Néanmoins, le film reste bien plaisant dix ans après sa sortie et peut s’avérer être un plaisir coupable pout tout amateur de gore et de violence graphique sur une pellicule bien craspec.

Note : 14/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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