De : Michel Ocelot
Année : 2018
Pays : France
Genre : Animation
Résumé :
Dans le Paris de la Belle Époque, en compagnie d’un jeune livreur en triporteur, la petite kanake Dilili mène une enquête sur des enlèvements mystérieux de fillettes. Elle rencontre des hommes et des femmes extraordinaires, qui lui donnent des indices. Elle découvre sous terre des méchants très particuliers, les Mâles-Maîtres. Les deux amis lutteront avec entrain pour une vie active dans la lumière et le vivre-ensemble…
Avis :
Michel Ocelot, c’est une légende du cinéma d’animation. Ayant un style reconnaissable entre tous, le réalisateur s’est imposé dans le domaine, au point que chaque nouveau projet du cinéaste français est un évènement en soi. Il faut dire que Michel Ocelot a su offrir des spectacles tout à fait bluffants qui nous ont évadé. Six ans après avoir réalisé une nouvelle histoire de son désormais culte « Kirikou« , voici que Michel Ocelot est de retour sur nos écrans et cette fois-ci, c’est dans les rues de Paris que le cinéaste nous entraîne pour une nouvelle intrigue.
Je me faisais une joie de découvrir la nouvelle animation de Michel Ocelot et après la séance, je dois dire que j’en suis sérieusement revenu. Irritant, agaçant, répétitif, sans fond, allant même jusqu’à l’insupportable (« – Je suis enchanté de faire votre connaissance », ceux qui ont vu comprendront), « Dilili à Paris« , c’est bien plus qu’une déception. Moi qui pensais passer une séance enchanteresse, j’ai finalement passé mon temps à attendre que le générique me délivre…
Dilili est une jeune fille métisse qui réside à Paris dans les années 1900. La capitale est troublée dans sa belle époque par de mystérieuses disparitions. Un groupe nommé les Mâles-Maîtres enlève des petites filles et personne n’arrive à les retrouver. Dilili, aidé d’un livreur parisien et d’une castafiore, vont alors mener l’enquête et découvrir un complot bien plus grand et dangereux qu’il ne le laissait paraître…
« Dilili à Paris » ou la très amère déception de cette rentrée 2018. Une déception d’autant plus grande que cette enquête en plein Paris de la belle époque réunissait beaucoup de bons et beaux arguments pour elle.
Avec « Dilili à Paris« , on voyait déjà une enquête policière portée avec courage et bravoure par une petite fille, affrontant par la même occasion le regard et le jugement des autres. Une idée pareille portée par Michel Ocelot aurait dû automatiquement donner une œuvre aussi belle que forte et poétique. Bref, Michel Ocelot, c’est un gage de qualité, et « Dilili à Paris« , c’est tout un tas de promesses qui sont faites. Mais rapidement, les promesses ne sont pas tenues. Le spectacle visuel est bel et bien au rendez-vous. On retrouve la pâte du Michel Ocelot qu’on aime tant et la visite du Paris de cette belle époque est incroyable. Mais ce visuel est bien tout ce qui nous enchantera sur « Dilili à Paris« , à croire que le réalisateur, pour ce film, s’est juste reposé sur son style et son visuel. Mais non, Monsieur Ocelot, malgré toute l’admiration que votre nom génère, un style et un visuel ne font pas tout et « Dilili à Paris » en est malheureusement et tristement le parfait exemple.
On commencera par l’intrigue, qui finalement ne rime à rien, et est incohérente. Certes, des fillettes disparaissent et certes le film va nous entraîner dans une enquête, mais au final, ça ne va nulle part, c’est incohérent, c’est mal fichu et parfois certaines déductions sont incompréhensibles. Sans fin et sans logique, si ce n’est offrir une carte postale d’un Paris qui n’existe plus ainsi qu’en cours d’histoire sur les grandes figures de l’époque et tout le monde y passe ! Sur son chemin, notre petite héroïne insupportable rencontrera Pierre et Marie Curie, Gustave Eiffel, Rodin, Picasso, Sarah Bernard, Monet… Etc. C’est bien simple, ça n’arrête pas une seconde et finalement chaque indice n’est que prétexte à de nouvelles et prestigieuses rencontres. En plus de ne pas vraiment tenir la route, cette intrigue se fait bien plus que longuette et comme les personnages, à grand coup de « – Je suis heureuse de faire votre connaissance » (c’est un cours d’éducation et de bonnes manières), elle en devient insupportable, finalement, on voit plus que le temps passer. Aucune empathie n’est requise, aucune émotion, même certains évènements sont font aussi noirs que l’enfer dans leurs idées. Rien n’y fait, on reste inactif, scotché par la déception et l’ennui.
Entre une intrigue vide et je le répète sans aucune fin, puisque les méchants, finalement, ne sont pas arrêtés, des personnages plus agaçants qu’autre chose, cette enquête répétitive et cette visite de Paris n’arrive pas à ne serait-ce qu’intéresser. « Dilili à Paris » laisse l’impression que Michel Ocelot s’est tout simplement reposé sur son spectacle visuel, qui comme toujours est incroyable. Incroyable certes, mais très loin d’être suffisant pour intéresser.
Bref, la visite de Paris fut belle, mais « Dilili à Paris« , marquera 2018 comme étant l’une des plus grandes déceptions de cette année.
Note : 07/20
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Par Cinéted