avril 19, 2024

Lake Placid Vs Anaconda

De : A.B. Stone

Avec Corin Nemec, Yancy Butler, Robert Englund, Jeffrey Beach

Année : 2015

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Un crocodile géant se promène avec un anaconda. Le shérif de la ville doit trouver une solution pour détruire les deux animaux avant qu’ils ne tuent tous les habitants de la ville.

Avis :

Le cinéma d’horreur est divisé en plusieurs sous-genres dont le survival animalier fait partie intégrante. Porté par des films cultes comme Les Dents de la Mer, Grizzly ou encore Cujo, le genre prospère désormais dans la catégorie des nanars pixélisés. Il faut dire qu’il est assez difficile de faire peur avec de grosses bestioles, surtout quand on a décidé de tout montrer et que l’on n’a pas le budget nécessaire pour faire des effets spéciaux convaincants. Du coup, le survival animalier se porte assez bien dans les bacs de DVD à 1 euro, mais il déchante lorsqu’il s’agit de grosses productions. Cependant, durant les années 90, deux licences vont faire leurs apparitions grâce à deux premiers films plutôt réussis, à savoir Lake Placid de Steve Miner mettant en scène un gros crocodile, et Anaconda de Luis Llosa qui lâche du gros serpent. Après plusieurs épisodes de chaque licence, sombrant petit à petit dans le n’importe quoi, certains producteurs ont cru bon de faire un crossover des deux produits. Et la résultant est catastrophique, un peu comme si on mélangeait des fraises avec des saucisses Knacki.

Le pitch de départ est absolument stupide. On retrouve une paire de scientifiques dans un gros camion qui manipulent du sang de crocodile géant afin de féconder une grosse femelle anaconda pour le compte d’une entreprise pharmaceutique. Bien évidemment, tout se passe mal, les bestioles s’enfuient et arrivent même à passer une brèche leur permettant de sortir de leur zone naturelle, histoire de becqueter de la greluche en maillot de bain. Bref, dès le départ, on sent que le film est très fainéant. Les effets spéciaux sont ridicules et prennent vraiment le spectateur pour un imbécile. C’est-à-dire que l’on peut comprendre que pour faire un énorme crocodile, on use d’images de synthèse, mais pour mettre un anaconda dans un terrarium, c’est plus que limite, d’autant plus que les effets spéciaux coûtent plus chers qu’un vrai serpent. Bref, c’est vraiment un point qui choque dès le départ et qui se gâtera par la suite. A aucun moment un effort n’est consenti pour améliorer les effets. Au lieu de jouer avec le hors-champs ou des animatronics pour tromper le spectateur, le réalisateur a cru bon de mettre des CGI de partout, quitte à ce que son film soit ridicule.

Mais le constat alarmant ne s’arrête pas là. Le scénario est complètement stupide et même s’il fait des raccords avec les autres films des deux licences, et notamment sur l’orchidée de sang de la saga Anaconda, on reste sur des enjeux crétins et qui ne sont là que pour fournir de la chasse aux monstres en pixels. On va vite identifier la grande méchante du film, qui n’est autre qu’une patronne véreuse ne souhaitant que récupérer son serpent en dépit des différentes morts, et les gentils ne seront là que pour réguler un petit peu la prolifération de reptiles dans le coin. C’est très binaire, et même si certains personnages se rendent compte de la folie de la grande méchante, ils seront vite appâtés par le gain. Encore une fois, on reste dans quelque chose de très balisé, qui essaye de parler des salauds de patron et de l’argent salement gagné, mais rien n’y fait, ça reste bête, gratuit et complètement stupide. Et puis dans les faits, ce film n’est qu’un aller-retour dans une zone dangereuse où personne n’a vraiment envie d’aller, hormis le garde-forestier pour sauver sa fille et la patronne pour sauver son serpent.

La présence d’acteurs comme Robert Englund (les Griffes de la Nuit), Corin Nemec (Parker Lewis ne Perd Jamais) ou encore Yancy Butler (Kick-Ass) aurait pu rassurer sur la qualité du film, ou tout du moins sur la qualité du jeu des acteurs. Là encore, c’est la douche froide, puisque personne n’est réellement crédible hormis Corin Nemec, mais cela est dû à son personnage. En effet, c’est le seul protagoniste pour lequel on aura de l’empathie, car il est simple et veut quelque chose de simple. Pour le reste, tout est à jeter, à commencer, et ça fait mal de la dire, par Robert Englund qui n’est que l’ombre de lui-même. Son rôle est insupportable et inutile, et on ne comprend pas bien pourquoi la méchante refait appel à ses services durant le film. Mais le pire dans ce petit monde, c’est bien toutes les teenagers en maillot ou seins nus qui se trémoussent devant la caméra. Non seulement on participe à un voyeurisme gênant et machiste, mais en plus de cela, toutes sont de très mauvaises actrices. Et en plus d’être insupportables, elles seront aussi stupides dans leur réaction, se faisant bouffer comme des connes. Il serait d’ailleurs bien de dire qu’en général, quand on se fait dévorer la tronche par un crocodile, on meurt directement, et on ne doit pas entendre les cris de détresse de la jeune femme. Bref, tout le monde est détestable et ce n’est pas les quelques effusions de sang qui vont rendre le film plus sympathique, essayant d’être gore mais ne parvenant qu’à faire des giclures hors-champs, faute de budget.

Au final, Lake Placid Vs Anaconda est une purge infâme qui n’a même pas lieu d’exister. En plus d’être mou et inintéressant, le film est mal joué, mal filmé et les effets spéciaux sont imbuvables. On aurait pu croire à un vrai nanar, mais tout semble tellement volontaire là-dedans, un peu à l’image des Sharknado, où le vide prévaut sur tout le reste. Baignant dans un humour douteux (les deux gentils se balancent des vannes alors que l’un des deux ne sait pas si sa fille est toujours vivante) et tenant plus du produit marketing que de la vraie tentative de faire un film d’épouvante, Lake Placid Vs Anaconda est un attrape-nigaud animalier comme il en sort à la pelle à la télé.

Note : 03/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=u_AIV9c0FWc[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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