avril 18, 2024

Sharknado 3 – Oh Hell No!

De : Anthony C. Ferrante

Avec Ian Ziering, Tara Reid, Cassie Scerbo, Frankie Muniz

Année : 2015

Pays : Etats-Unis

Genre : Nanar

Résumé :

Fin et April passent leurs vacances d’été en Floride. Pas de chance ! Cet état, habituellement ensoleillé, est détrempé par la pluie. Mais il y a pire : un Sharknado s’annonce… C’est toute la côte Est, d’Orlando à Washington, qui cette fois-ci sert de garde-manger aux requins volants. Fin et April vont devoir, une fois de plus, sortir le grand jeu…

Avis :

Faire un nanar n’est pas donné à tout le monde. La raison est bien simple, c’est que pour faire un bon nanar, il faut d’abord croire en son film et le faire de façon sérieuse. Un nanar, c’est un mauvais film mais qui n’a pas fait exprès d’être naze. C’est d’ailleurs ce qui donne tout le sel d’un nanar et le différencie d’un navet, qui est tout simplement un mauvais film, soit parce que c’est un blockbuster au scénario anémique, soit parce que c’est fait volontairement, pour faire rire. Et c’est exactement ce qu’il se passe avec la licence des Sharknado. Le premier était un effet de surprise. On se demandait bien comment des scénaristes ont eu l’idée folle de faire une tornade avec des requins dedans. Totalement débile et WTF jusqu’au bout, le film était nul mais il avait pour lui une certaine fraîcheur. C’est alors que sont apparus les premiers biftons suite au succès inédit de ce film, et les producteurs ont cru bon d’en faire une licence à part entière et de fournir des suites. Entreprise pleine de cynisme et de foutage de gueule, Sharknado n’a alors fait que descendre dans l’estime de certaines personnes. Et ce troisième opus commence vraiment à rendre nerveux.

C’est à partir de ce film que l’on sent que les scénaristes n’en ont clairement plus rien à foutre et ils vont partir d’un état de fait, les Sharknado sont devenus des catastrophes naturelles. Plus besoin d’aller piocher des requins dans l’océan, le Potomac semble en détenir et les tornades se forment d’un coup au milieu de la ville. Bien évidemment, ce ressort débile va juste être la façon de placer l’intrigue dans des endroits plus improbables, comme la Maison Blanche par exemple. D’entrée de jeu, le film nous plonge donc dans les tornades et mes requins vont rentrer dans toutes les salles, dévorant à tout va. Le problème, c’est que le film s’en fout tellement de la cohérence, qu’il n’y a même plus besoin d’eau et de vent pour faire venir les requins. Et ils seront placés un peu n’importe où, que ce soit dans les maisons, mais aussi les grands huit d’un parc d’attractions et même dans l’espace. On comprend bien que pour satisfaire un spectateur qu’il faut croire de plus en plus stupide, les producteurs et scénaristes ont cru bon de faire n’importe quoi, mais il faut qu’il y ait un minimum de cohérence entre les séquences, ce qui n’est pas le cas. On pourrait presque voir le film comme une œuvre punk, mais comme c’est fait volontairement dans un but mercantile, ce n’est pas le cas.

Et que dire des réactions des personnages qui sont toutes plus connes les unes que les autres. Il y a des requins dans une cage d’escaliers, pas de problème, on surfe sur des tableaux. Il y a des requins qui arrivent par le toit, on se jette au sol et on tire en l’air n’importe comment avec deux fusils d’assaut en plastique avant de courir dans l’autre sens. Bref, c’est à chaque fois le même train-train et les mêmes séquences que l’on a déjà vu dans les deux premiers métrages. Les seules différences que l’on peut voir, c’est la relation qui évolue entre Ian Ziering et Tara Reid, puisque cette dernière est enceinte (ce qui donnera lieu à la pire scène de tous les temps) et ne peut pas faire grand-chose, et les multiples références à des films plus sérieux. On pense à Twister, mais aussi à Armageddon et bien d’autres métrages qui seront pillés sans vergogne. Mais le pire dans tout ça, c’est qu’il est difficile de ne pas voir ce métrage comme un coup commercial, car si on fait attention, pendant la diffusion du métrage, on se retrouve avec des # à mettre sur twitter pour commenter le film. Comment peut-on être concentré sur un métrage et en même aller sur les réseaux sociaux ? Et comment ne pas y voir une volonté de plus de faire le buzz avec un film volontairement naze ?

Enfin, très rapidement, parlons des comédiens. Ian Ziering y croit dur comme fer et joue son personnage comme si sa carrière en dépendait (ce qui est un peu le cas). Malheureusement, il n’y aura que très peu de second degré, l’acteur se prenant trop au sérieux malgré quelques situations débiles. Tara Reid ne sert à rien, une fois n’est pas coutume. Et il reste les guests. Alors pour le coup, Bo Derek est inutile et joue la mère de Tara Reid. Frankie Muniz cachetonne pour quelques secondes d’écran, mais comme il est atteint d’une maladie qui affecte sa mémoire, il doit déjà avoir oublié ce rôle. Et que dire de David Hasselhoff, qui se ridiculise une fois de plus, égalant son cynisme de Piranhas 3DD, continuant de se cracher à la gueule et de batifoler dans la médiocrité. Bref, c’est un festival et personne ne trouve le ton juste pour jouer dans un tel navet.

Au final, Sharknado 3 – Oh Hell No ! est une purge catastrophique. Véritable produit marketing sans âme, les producteurs ne semblent pas avoir compris que pour faire un nanar, il ne faut pas le faire volontairement. La démarche est tout de même étrange de se dire que l’on va faire un mauvais film pour faire un mauvais film et que cela va plaire… Bref, cette licence commence à prendre les gens pour de vrais cons et baigne dans un cynisme qui fait trop de mal au monde du nanar pour être jugée comme tel.

Note : 01/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=mAmYUt1-5Rg[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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