Titre Original : Gun-Ham-Do
De : Ryoo Seung-Wan
Avec Joong-Ki Song, Soo-An Kim, Jung-Min Hwang, So Ji-Sub
Année: 2017
Pays: Corée du Sud
Genre: Action, Drame, Historique
Résumé :
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, plusieurs centaines de coréens sont emmenés de force sur l’île d’Hashima par les forces coloniales japonaises. L’île est un camp de travail où les prisonniers sont envoyés à la mine. Un résistant infiltré sur l’île élabore un plan d’évasion géant, afin sauver le plus grand nombre de prisonniers possibles…
Avis :
Si son nom n’est pas plus connu que ça chez nous en dehors des admiratifs du cinéma coréen, Ryoo Seung-wan est dans son pays un réalisateur de très grande renommée et en un peu plus de dix ans, le réalisateur a livré pas moins de dix films, dont certains furent de véritables succès aussi bien critiques que publics. Son dernier film en date, « The battleship island« , est le plus gros succès de cet été dernier avec pas moins de six millions d’entrées.
Dixième long-métrage de Ryoo Seung-wan, « The battleship island » est l’une des très grosses claques de ce festival du film coréen, peut-être même la meilleure. Avec ce film, le réalisateur revient avec un sujet dont le cinéma n’a quasi jamais abordé, l’occupation de la Corée par les Japonais, et parmi tous les évènements liés à ceci et à la Seconde Guerre mondiale, le réalisateur va faire un focus sur la mine de l’île japonaise d’Hashima, qui durant la guerre a enrôlé et contraint des coréens au travail forcé pour participer à l’effort de guerre. Au programme de ces deux heures et demie que dure le film, de l’histoire, de l’émotion, des révoltes et des trahisons et le tout servi avec une leçon de cinéma qui mettra tout le monde K.O. à la fin de la projection !
Pendant la Seconde Guerre mondiale, plusieurs centaines de coréens sont envoyés de force sur l’île d’Hashima qui devient alors un camp de travail. Les « ouvriers » sont envoyés à la mine afin d’en extraire le charbon qui se trouve à plus de mille mètres sous le niveau de la mer. Toute tentative d’évasion est vaine, mais alors que la guerre touche à sa fin, puisque nous sommes en Juillet 1945, un espion, aidé de plusieurs coréens sur place, monte une évasion de grande envergure.
« The battleship island » ou la future bombe qui va être lâchée en 2018, puisque si nous n’avons pas encore de date de sortie, le film jouira d’une sortie sur les écrans chez nous et inutile de vous dire qu’il sera l’un des immanquables de l’année prochaine.
Historique, bouleversant et épique, avec ce film, Ryoo Seung-wan bouleverse nos émotions et nos habitudes de cinéma. « The battleship island » est, comme vous l’avez compris, le drame des coréens contraints et forcés, au péril de leur vie, à descendre dans la mine d’Hashima. Parfait ou presque en tout point, Ryoo Seung-wan nous fait entrer en enfer par le biais de personnages on ne peut plus attachants, puisqu’il nous propose de suivre le destin d’un père et de sa fille trompés qui échoueront sur l’île, alors qu’ils pensent partir pour le Japon, afin d’y donner une série de spectacles. C’est donc à travers les yeux de ce père et cette gamine qu’on découvre l’horreur de la mine. Son dangereux quotidien, les maltraitances, l’asservissement, les conditions de travail ignobles, le racisme anti-coréen, les viols des femmes contraintes à la prostitution, la pédophilie aussi… Ryoo Seung-wan n’épargne rien et montre au plus près l’horreur de ce que les Japonais ont imposé pour l’effort de guerre.
La mise en scène est puissante (son ouverture de film est tout bonnement incroyable) et ne fait pas dans la demie mesure. Si on peut lui reprocher un côté manichéen, avec d’un côté les gentils coréens et de l’autre les méchants Japonais, finalement ce n’est pas bien grave, puisque le film nous emporte avec perte et fracas.
Le récit que nous fait donc le réalisateur est tristement passionnant et à aucun moment on ne voit le temps passer. Tour à tour film dramatique qui tient pourtant une jolie touche d’humour, comme on l’adore dans les films coréens, film historique qui nous instruit et qui nous montre la Seconde Guerre mondiale comme on ne l’avait peu vu, film d’action, film de révolte et film guerre, contenant des scènes palpitantes, percutantes, violentes, surprenantes, qui sauront nous tenir sous pression, attentif aux moindres détails, craignant tout le temps pour ses personnages, auxquels le réalisateur ne fera pas de cadeaux. Bref, cette révolte ne manque pas d’arguments pour nous faire vibrer, surtout que le tout fait instinctivement penser au chef-d’œuvre de Roberto Benigni, « La vie est belle« , dont le film emprunte de grandes lignes, en proposant le parcours de ce père et sa fillette.
Bouleversant et attachant, le film l’est aussi grâce à son prodigieux casting, peuplé de grands noms du cinéma coréen. Tenu en grande partie par Hwang Jung-min (le chaman de « The stranger » entre autres), le comédien est ici immense et nous bouleversera au plus profond. Sa fille est quant à elle jouée par Kim Su-an qu’on avait déjà trouvé éblouissante dans le « Dernier train pour Busan » et qui confirme ici encore une fois tous ses talents. Excellent rôle aussi pour So Ji-seob (« A compagny Man« ) ou encore la chanteuse pop électro coréenne Lee Jung-hyun.
Puissante surprise, « The battleship island » est une véritable claque aussi bien émotionnelle que visuelle, on ressort de la salle épuisé et révolté. Ryoo Seung-wan nous emporte, nous fait vibrer, nous tient en haleine et ne nous lâche pas jusqu’à ce final, tout aussi incroyable que sa scène d’ouverture… Bref, du très grand cinéma, historique et divertissant, on tient là un chef-d’œuvre et l’on a qu’une envie, c’est de s’y replonger quand il arrivera sur nos écrans.
Note : 20/20
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Par Cinéted