novembre 2, 2024

Westworld Saison 1

D’Après une Idée de : Jonathan Nolan et Lisa Joy

Avec Evan Rachel Wood, Thandie Newton, Jeffrey Wright, Ed Harris, Anthony Hopkins

Pays: Etats-Unis

Nombre d’Episodes: 10

Genre: Science-Fiction

Résumé:

A Westworld, un parc d’attractions dernier cri, les visiteurs paient des fortunes pour revivre le frisson de la conquête de l’Ouest. Dolores, Teddy et bien d’autres sont des androïdes à apparence humaine créés pour donner l’illusion et offrir du dépaysement aux clients. Pour ces derniers, Westworld est l’occasion de laisser libre-cours à leurs fantasmes. Cet univers bien huilé est mis en péril lorsqu’à la suite d’une mise à jour, quelques robots comment à adopter des comportements imprévisibles, voire erratiques. En coulisses, l’équipe, qui tire les ficelles de ce monde alternatif, s’inquiète de ces incidents de plus en plus nombreux. Les enjeux du programme Westworld étant énormes, la Direction ne peut se permettre une mauvaise publicité qui ferait fuir ses clients. Que se passe-t-il réellement avec les androïdes ré-encodés ?

Avis:

Petit à petit, pourrait-on dire que les séries télé deviennent plus novatrices et culottées par rapport au cinéma. Alors que le septième art devient de plus en plus redondant, misant beaucoup trop sur des blockbusters stéréotypés, le petit écran commence à avoir un catalogue conséquent avec des séries qui bousculent les codes comme Game of Thrones, Banshee, Sons of Anarchy, The Walking Dead, ou encore Westworld. Il faut dire que cette dernière série a de quoi soulever des émois, puisque non seulement le sujet est délicat (l’intelligence artificielle, l’émancipation, le créationnisme), mais en plus de cela, elle possède une ambition hors normes, voulant un scénario à rallonge idéal pour le format télé avec une mise en scène digne du cinéma. Succès incroyable pour HBO en 2016, Westworld semble tellement lourd à écrire, qu’il faudra patienter 2018 pour avoir droit à une deuxième saison. Mais est-ce que cette série mérite-t-elle autant d’encre ?

Aborder l’intelligence artificielle est très délicat, non seulement parce que c’est un sujet pointu, mais aussi parce qu’il faut réussir à créer de l’empathie avec des êtres qui ne sont pas faits de chair et d’os. Si Spielberg y était arrivé avec I.A. Intelligence Artificielle, ce ne fut pas le cas pour tout le monde. En fait, Westworld n’essaye pas de créer de l’empathie avec ses personnages, et la série demeure très froide pour rester raccord avec l’inhumanité des personnages principaux, à savoir des robots. C’est assez malin de faire cela car finalement, tout est cohérent, montrant à quel point il peut être froid de travailler avec des robots, malgré leur faciès humain. Une froideur que l’on retrouve dans les décors du laboratoire, cliniques, gris, fades et dont le sol est jonché de cadavres de robots à l’aspect humain. En ce sens, la série est très bien faite et se veut intelligente, notamment dans ses premiers épisodes qui montre une ambition démesurée, voulant installer petit à petit un suspens concernant l’évolution des robots, leur prise de conscience et leur lente montée vers un humanisme exacerbé.

L’autre point très positif de Westworld, c’est sa mise en scène et son casting. Le premier point est à la hauteur du scénario, c’est-à-dire que les décors sont gigantesques, certains plans complètement démesurés et on se croirait presque au cinéma. Cette série fait partie de celles qui font bouger les choses sur le petit écran, au même titre que Game of Thrones, hissant le format série à un niveau égal du cinéma. Et le casting est absolument bluffant. Evan Rachel Wood est sublime, Ed Harris, le visage buriné et les traits marqués, est excellent, Anthony Hopkins est étonnant et machiavélique, Jeffrey Wright est très bon, tout comme Thandie Newton, même si elle en fait des tonnes dans son rôle de bad girl sur la fin. Et on ne cite même pas James Marsden, Ben Barnes ou encore Clifton Collins Jr. Bref, nous sommes face à un casting luxueux, digne d’un grand film hollywoodien et les showrunners ne se sont pas trompés en faisant appel à eux.

Mais en dehors d’une belle mise en scène, de bons acteurs et d’un scénario tarabiscoté, Westworld oublie quelque chose de primordial dans le domaine du divertissement, l’empathie. C’est bien simple, si c’est beau et volontairement trop compliqué, c’est aussi vide d’émotions et les personnages sont tous détestables, que ce soit la pauvre victime robotique ou le créateur se prenant pour Dieu. Dans cette série, il est impossible de s’attacher à qui que ce soit. On ne ressent rien pour les personnages, on ne craint pas pour eux car on ne les aime pas. Evan Rachel Wood est bien mignonne, mais ses larmes de crocodile ne servent à rien, car même si elle meurt, elle revient et refait les mêmes erreurs malgré ses sautes de conscience. Ed Harris est détestable dès le départ quand il abuse un robot. James Marsden a un QI de poulpe et ne sert à rien. Anthony Hopkins est un salopard de première. Et tous les autres personnages gravitant autour de la société sont des gens orgueilleux, vaniteux et ne voulant qu’une chose, la place du patron. Tout est cela est complètement désincarné et de ce fait, on se fout de qui va mourir ou de qui va survivre.

Alors il reste l’intrigue, l’accès à la conscience des robots, et de voir que jouer à Dieu a toujours un revers de médaille. Le problème, c’est que le départ, on se doute bien d’une révolte, on sait bien que la série va volontairement mettre un twist final et quand on connait le principal instigateur du scénario, à savoir Jonathan Nolan, on sait qu’il y aura encore un retournement temporel, ce qui semble l’obséder grandement. Et d’ailleurs, cette volonté de proposer des personnages pénibles, froids, hermétiques, au profit d’un scénario alambiqué pour pas grand-chose est sa marque de fabrique et c’est dommage de ne pas vouloir toucher le spectateur, mais seulement de le diriger dans une direction pour mieux le tromper sur la fin. On est proche d’une déshumanisation de l’écriture.

Au final, Westworld n’est pas la claque attendue même si on ne passe pas un moment désagréable devant. Si les ambitions de proposer un show grandiloquent sont plutôt bonnes et remplies, on restera de marbre devant un résultat trop froid, où on ne s’attache à aucun personnage, délaissant volontairement l’émotion. Bref, une série de mathématiciens pour des mathématiciens ou des informaticiens.

Note : 12/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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