avril 20, 2024

Arch Enemy – Will to Power

Avis :

La Suède, comme ses voisins scandinaves, est une terre de métal. On ne compte plus les groupes issus de ces pays nordiques et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont réussi à envahir le monde, s’exportant jusqu’au States, étant maintenant des valeurs sûres. Arch Enemy possède tout de même un statut particulier. En effet, si l’ensemble du groupe est suédois, ce n’est pas le cas de la chanteuse actuelle, Alissa White-Gluz, qui est canadienne, et ce n’était pas le cas avec l’ancienne chanteuse, Angela Gossow, qui est allemande. On peut donc aisément dire que Arch Enemy est un groupe cosmopolite et cela lui donne une certaine envergure. Notamment depuis le départ de Gossow et le recrutement de White-Gluz, qui profite d’une bonne expérience avec son précédent groupe, The Agonist. Will to Power est le dixième album de la formation, qui fut effectuée en 1995, et depuis, le groupe livre de façon constante des skeuds d’une belle qualité. Et après un sympathique War Eternal, cet album est un peu celui de la maturité pour la chanteuse, ou tout du moins celui où elle doit confirmer sa présence et sa prestance. Le défi est-il relevé ? On peut dire que oui.

L’album débute avec Set Flame to the Night, et il s’agit d’une introduction, qui va rapidement mettre dans l’ambiance. En effet, on ne badine pas avec Arch Enemy et les riffs se font rapidement agressifs, démontrant une volonté de faire un album brut de décoffrage, qui ne laisse rien au hasard. Cela sera confirmé avec The Race, malgré son détachement assez marqué avec l’introduction. Les deux morceaux ne se collent pas et c’est assez étrange de commencer un skeud de cette manière. Néanmoins, le morceau est très nerveux, avec notamment une rapidité d’exécution qui ne laisse aucune place à la lenteur. C’est dense, rapide et ça beugle dans tous les sens. On retrouvera donc une chanteuse au meilleur de sa forme, chose qui se confirme sur des titres comme The World is Yours et son break redoutable avec une voix très basse, ou encore sur The Eagle Flies Alone et ses couplets destructeurs qui permettent une certaine envolée un peu plus légère sur les refrains. Ce que l’on note sur cet album, c’est une certaine propension à la violence et à des titres très agressifs mais qui fonctionnent parfaitement comme pour Murder Scene et sa ligne de basse mortelle au démarrage, se rapprochant par la suite à un titre de Thrash métal ultra rapide. On peut aussi citer First Day in Hell qui envoie du bois et hisse la chanteuse parmi les meilleures growleuses du monde.

Cependant, on trouve dans cet album quelques petits changements non négligeables, comme la présence de chant clair et quelques moments plus doux. La première chanson qui frappe, c’est Reason to Believe, qui attaque avec une guitare toute calme et un chant clair parfaitement maîtrisé. Alors certes, c’est joli, mais on pourrait presque croire que le groupe s’est mis à la ballade mièvre. Mais ce ne sera pas longtemps le cas, notamment avec un refrain bien gras. Ce qui compense le rythme très lent du morceau, lui donnant un cachet assez mélancolique et offrant une petite pause dans le tourbillon de l’album. On retrouvera cette ambiance un peu aérienne et plus calme que le reste avec d’autres morceaux, comme l’introduction de Dreams of Retribution et ses chœurs féminins, nous laissant croire que nous nous trouvons dans le chœur d’une église, avant d’entamer des riffs d’une rapidité dont seul Arch Enemy a le secret. Et même si le titre est très puissant, il arrive à faire intervenir quelques bribes de claviers afin de le rendre plus profond que ce qu’il en a l’air, donnant du coup une autre dimension au groupe, s’ouvrant à divers styles et permettant ainsi d’être plus « accessible ». Alors oui, le mot fait bondir les métalleux, ceux qui pensent que cette musique doit rester underground, presque secrète, sauf que parfois, les groupes arrivent à arrivent à trouver un bon compromis entre métal et commercial, et les petits insertions d’Arch Enemy sont tout simplement parfaites. Et on retrouvera cela dans les violons du début de A Fight I Must Win, un titre quasi parfait, qui rentre rapidement en tête pour ne plus nous lâcher.

Au final, Will to Power, le dernier album d’Arch Enemy, est encore une fois une très très bonne galette. Alissa White-Gluz est étincellante et prouve que le groupe a bien fait de lui faire confiance, les riffs sont techniquement irréprochables et le groupe propose même quelques variations au sein d‘un album dense, rapide et quasiment sans fautes. Reste à savoir ce que cela va donner sur scène, mais on peut faire confiance au groupe qui reste une valeur sûre du death mélodique.

  1. Set Flame to the Night
  2. The Race
  3. Blood in the Water
  4. The World is Yours
  5. The Eagle Flies Alone
  6. Reason to Believe
  7. Murder Scene
  8. First Day in Hell
  9. Saturnine
  10. Dreams of Retribution
  11. My Shadow and I
  12. A Fight I Must Win

Note : 17/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=mjF1rmSV1dM[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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