Auteurs : Capcom et Naoki Serizawa
Editeur : Kurokawa
Genre : Horreur
Résumé :
Située non loin de Singapour et réputée pour son enseignement d’excellence, l’école Marhawa accueille sur ses bancs la future élite mondiale triée sur le volet. Mais depuis quelques jours, certains de ces élèves semblent atteints d’une « rage » inexplicable et incontrôlable. Doug Wright, professeur éminent en biotechnologies est appelé en urgence par la mystérieuse direction de l’établissement pour venir enquêter dans le plus grand secret sur ces étranges symptômes. Soupçonnant un danger biologique de grande ampleur, il contacte discrètement Chris Redfield, agent du B.S.A.A. luttant contre le bioterrorisme… Ce qu’ils vont découvrir sur place, bouleversera à jamais le cours de la saga Resident Evil.
Avis :
Parmi les sagas les plus connues dans le domaine du zombie, Resident Evil s’impose comme une référence, ou tout du moins l’une des licences les plus juteuses. Tout d’abord jeu vidéo dans le monde du survival horror, la licence prend une tournure différente à partir du quatrième épisode, allant plutôt vers le jeu d’action à tendance horrifique. Si les jeux vidéo se sont vendus en masse, la licence s’est déclinée en romans, films et même mangas. Deux séries se distinguent d’ailleurs dans ce dernier format, Marahawa Desire et Heavenly Island. La première série à sortir, Marhawa Desire, se compose de cinq tomes et veut être un pont entre les cinquièmes et sixièmes jeux vidéo, proposant une sorte d’entracte avec une intrigue étrange se déroulant dans une école. Est-ce que cela vaut le coup de lecture ?
Oui et non. Il faut dire que les premiers tomes ne sont pas très engageants. On se retrouve auprès d’un professeur en biologie, expert en bioterrorisme, qui est appelé dans une école très fermée, formant l’élite du monde, l’école Marhawa. Il est mandaté car il connait personnellement la directrice de l’école, mère Gracia, et parce qu’elle veut étouffer une affaire de zombie. Il amène avec lui son neveu, Ricky, afin de l’utiliser comme stagiaire. La personnification des personnages est anecdotique. Si le duo est assez sympathique, on n’aura que peu d’éléments pour s’attacher à eux, et Ricky, qui sera l’adolescent de base, deviendra même agaçant par moments. Mais ce n’est pas tout. L’enquête avance à petits pas, les élèves sont insupportables et le pire de tout, c’est le personnage de mère Gracia, qui est une sorte de gourou détestable, dont on n’aura deux/trois bribes sur le passé, mais qui ne justifieront en rien son comportement. Et il faudra passer outre les aspects très puérils des étudiantes, notamment quand elles voient Ricky. Les réflexions sont aberrantes de bêtise et les zombies sont relayés au second plan.
Alors le manga essaye de ménager son suspens avec un personnage encapuchonné qui est la cause de l’apparition des zombies. On ne saura jamais vraiment de qui il s’agit et le scénario, pour relancer l’attention, va placer des personnages que l’on ne connaissait pas avant comme deus ex machina, mais cela ne change pas grand-chose. On notera du coup, la maigreur de certains personnages qui bénéficient d’une rapide présentation sous forme de pancarte, mais qui vont se faire bouffer au bout de deux ou trois pages. L’intérêt est plus que minime. Alors bien évidemment, entre un début poussif et des personnages pour qui on ne ressent aucune empathie, il faut se faire violence pour continuer la lecture. Et voir apparaitre des personnages plus intéressants et surtout, ce que l’on attend d’un nouveau Resident Evil, de l’action et du sang.
A partir du troisième tome, les choses commencent à changer un petit peu. On retrouve le personnage de Chris Redfield, accompagné de deux acolytes, et le manga se fait plus nerveux. L’apparition de deux bestioles énormes fait que le manga reprend des couleurs. C’est dynamique, c’est gore, il commence à y avoir un fond d’histoire et d’explication sur les raisons de l’invasion zombie au sein de cette école et pour le coup, on n’accroche plus. D’autant plus que les dessins sont sublimes, malgré quelques insertions numériques pour rajouter des motifs sur les vêtements ou du sang qui sont dispensables. Le revers de la médaille, c’est que finalement, tout cela se lit très vite. Il y a peu de dialogues, le peu présent est très cliché, et surtout, l’intrigue n’avance pas d’un iota. On aura une sombre histoire de revanche à se mettre sous la dent, mais c’est bien peu de chose et finalement, on ne peut que voir cette série comme une note d’intention pour les fans. D’ailleurs, à la toute fin du dernier tome, on nous dit que la suite se fait dans le sixième épisode des Resident Evil.
Au final, Resident Evil Marhawa Desire est une mini saga assez dispensable et qui déçoit plus qu’elle ne subjugue. Les personnages sont inintéressants et l’intrigue demeure d’une simplicité déconcertante, ce qui fait que l’on se raccroche à ce que l’on peut, à savoir du gore, quelques monstres dégueulasses et de l’action virulente, qui tardera à venir. Alors les fans de la saga seront peut-être heureux d’avoir un nouveau format à se mettre sous la dent, mais en l’état, ce manga ne reste qu’un pur produit marketing qui n’apporte pas grand-chose, ni à la saga vidéoludique, ni à l’univers étendu du zombie.
Note : 09/20
Par AqME