Titre Original : Lorelei
De : Shinji Higuchi
Avec Shingo Tsurumi, Yu Kashii, Jun Kunimura, Kôji Yakusho
Année : 2005
Pays : Japon
Genre : Guerre
Résumé :
6 août 1945. La première bombe atomique vient tout juste d’embraser le sol et le ciel japonais. A l’initiative du capitaine Asakura, les autorités militaires dépêchent le rebelle Shinichi Masami pour supprimer le navire américain qui abrite le B-29 ayant pour mission de lâcher la deuxième bombe. Masami avait été mis à pied parce qu’il refusait de diriger les missions kamikaze or il se retrouve à présent confronté à un dilemme : le sous-marin I-507 qui lui a été confié abrite un mini sous-marin furtif offert par les Allemands, qui semble destiné à participer à un commando suicide. Son nom de code : « Lorelei ».
Avis :
Shinji Higuchi est un total inconnu chez nous. Il faut dire que ses films ont très rarement franchi nos frontières. Quand on jette un œil sur sa filmographie, qui compte pourtant déjà treize films, il se pourrait bien même que « Lorelei, la sorcière du Pacifique« , soit son seul film à être arrivé jusqu’à chez nous.
Pour trouver le nom de Shinji Higuchi, il faut alors chercher autre part, puisque l’homme a œuvré pendant longtemps dans le domaine des effets spéciaux sur des séries ou des films comme « Pokemon« , « Evangelion« , ou encore « Gamera » et ses suites.
Après avoir réalisé pour la télé, sur des téléfilms ou des séries, Shinji Higuchi est alors passé aux salles de cinéma. « Lorelei, la sorcière du Pacifique » est son second long-métrage et c’est quelque part entre la Seconde Guerre mondiale, le fantastique et le huis-clos sous-marin que le réalisateur va nous livrer un film qui a de sacrées idées visuelles, mais qui malheureusement n’arrive jamais à prendre avec son histoire bourrée d’incohérences et surtout tirée par les cheveux.
06 Aout 1945, les Américains viennent de lâcher leur première bombe atomique sur Hiroshima. Face à cette nouvelle menace, les autorités japonaises, aidées des Allemands, envoient alors un sous-marin détruire l’avion qui lancera une nouvelle bombe sur Nagashaki et Tokyo. Le commandent et son équipage vont devoir tout affronter, même le plus étrange, afin de sauver des milliers de vies japonaises.
« Lorelei, la sorcière du Pacifique » est un film pour le moins spécial et la sensation qu’on en a, à sa sortie, va l’être toute autant. Sur le papier, et même dans ses grandes lignes, « Lorelei … » est un film qui s’annonce très bien et l’on a tendance à être attentif, tant il fait de belles promesses. Bourré d’idées, partant avec une intrigue plutôt originale, le tout bloqué dans un huis-clos sous-marin… Bref, on salivait d’avance. Et comme je le disais, dans ses grandes lignes, « Lorelei … » est loin de se « rater ». On lui laissera donc d’excellentes idées de mise en scène avec des images si, certes ont vieillit et offrent des effets spéciaux assez grossiers, laissent aussi deviner une belle ambition et une démesure de la part de son réalisateur. On appréciera même toutes les scènes apocalyptiques que le film détient.
On appréciera aussi les quelques scènes de batailles navales qui jalonnent le film. Là encore, certains plans sont grossiers, mais dans l’ensemble, le cœur à l’ouvrage et la recherche de spectacle se fait sentir et l’on a envie de pardonner au film et à son réalisateur ses petits défauts.
Mais voilà, malheureusement pour lui, « Lorelei, la sorcière du Pacifique » n’a pas que des défauts attendrissants. Non, il en détient bien d’autres qui font que très vite, le mauvais va gagner sur « le bon » et le plus grand drame de ce film, c’est son intrigue. Faire de la science-fiction autour de la Seconde Guerre mondiale, pourquoi pas, on est ouvert à tout, surtout si c’est bien écrit et que ça se tient, mais là, c’est très loin d’être le cas.
« Lorelei … » est un film qui m’a ni queue ni tête et entre deux pouffements de bêtise, on se demande comment et surtout pourquoi.
Le réalisateur hésite entre le fantastique ou le réalisme et finalement, à force de ne pas arriver à trancher, il finit par accoucher d’un film bâtard qui ne va vraiment ni dans l’un, ni dans l’autre. De plus, l’intrigue est truffée d’incohérences et fait que l’on doit tout accepter sans sourciller, alors que le tout ne fonctionne pas. Et parfois même, on a bien du mal à comprendre ce qui se passe, tant les éléments fournis ne sont que survolés et lâchés là comme ça, sans explication.
On ajoutera à cela que s’il y a de l’idée dans la mise en scène, elle reste toutefois molasse, et l’on sent les deux heures que le film dure. Sans rythme, sans ambiance et sans implication, on finit par se ficher de ce qui peut arriver aux personnages et comme le scénario nous offre une histoire abracadabrantesque, plus le film avance et plus on reste sceptique et distant.
« Lorelei, la sorcière du Pacifique » avait donc de beaux arguments de départ, mais malheureusement pour elle, plus le film avance et moins la sauce prend pour finalement regarder le film de biais, attendant que ça se passe. Et ce constat est d’autant plus difficile, parce qu’en cours de chemin, le film de Shinji Higuchi a des moments qui sont visuellement très sympas et ils laissent imaginer ce que « Lorelei, la sorcière du Pacifique » aurait pu donner s’il avait été mieux travaillé.
Note : 08/20
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Par Cinéted