avril 18, 2024

Gotham Saison 3

D’Après une Idée de : Bruno Heller

Avec Ben McKenzie, Donal Logue, David Mazouz, Jada Pinkett Smith

Pays : Etats-Unis

Genre : Thriller

Nombre d’Episodes : 22

Résumé :

Tout le monde connaît le Commissaire Gordon, valeureux adversaire des plus dangereux criminels, un homme dont la réputation rime avec « loi » et « ordre ». Mais que sait-on de son histoire ? De son ascension dans une institution corrompue, qui gangrène une ville comme Gotham, terrain fertile des méchants les plus emblématiques ? Comment sont nées ces figures du crime, ces personnages hors du commun que sont Catwoman, le Pingouin, l’Homme-mystère, Double-Face et le Joker ?

Avis :

L’univers de Batman est très riche. Mais ce n’est pas pour autant qu’il est facile d’inventer des histoires en son sein. D’une part parce qu’il ne suffit pas de présenter un simple méchant dans une ville gothique pour susciter de l’intérêt, et d’autre part, la mythologie installée est si dense que l’on ne peut pas (ou plus) se permettre de faire n’importa quoi avec n’importe qui. Gotham avait donc toutes les chances de se vautrer lamentablement en ne survolant que des personnages afin de présenter toutes les gueules de vilains de l’univers du Dark Knight. Mais depuis la première saison, les choix furent assez judicieux, préférant se focaliser sur le commissaire Gordon et la jeunesse d’un Bruce Wayne qui va petit à petit devenir le justicier que l’on connait. Cependant, tenir sur plus de vingt épisodes n’est pas donné à tout le monde, et il semblerait que Bruno Heller, créateur de la série, commence à tourner en rond, malgré de nombreuses références et un univers toujours maîtrisé.

Très clairement, cette troisième saison de Gotham est divisée en deux parties majeures qui se réunissent pour former l’arc Mad City. Après le soulèvement des vilains, Gotham propose de mettre en avant trois des principaux méchants de l’univers du Dark Knight, à savoir le Joker dans un premier temps, puis le Pingouin et l’Homme-Mystère dans un second temps. Et on voit nettement la différence entre les deux parties. Le premier segment est complètement fou, à l’image de son vilain, et la série se permet parfois de partir dans des délires gores du plus bel effet. En effet, le Joker se pare d’un magnifique masque de peau humaine et l’acteur est totalement investi dans son rôle. En ce sens, la série se démarque largement des autres productions estampillées DC que sont Flash, Arrow, Legends of Tomorrow et Supergirl.

Le seconde partie de la saison sera un peu en deçà malgré la présence de nombreux super-vilains comme Le Pingouin, Le Sphinx (ou Homme-Mystère), Poison Ivy, Mister Freeze ou encore Hugo Strange. La série va beaucoup trop s’appesantir sur la relation étrange et fusionnelle entre Oswald et Nygma, allant parfois dans la romance gay, pour fournir sur la fin un jeu du chat et de la souris qui n’a pas vraiment d’intérêt et qui a tendance à tourner en rond au fur et à mesure des épisodes. Alors on pourra se réjouir du recrutement de quelques méchants, comme pour Firefly, Freeze ou encore Ivy, mais malheureusement, tous ces personnages sont complètement sous-exploités au profit des deux vilains sur lesquels la série s’arrête. On pourra aussi être déçu par l’apparition, presque fugitive, de la Cour des Hiboux, cette secte qui agira dans l’ombre pour finalement représenter une bien faible menace. Et c’est là tout le problème de Gotham. Si certains personnages sont bien traités, si quelques séquences valent le coup d’œil, la série n’arrive pas à gérer tous ses personnages et certains seront même imbuvables, à l’image de Barbara (Erin Richards parfaitement insupportable), Butch ou encore Fish Mooney (Jada Pinkett Smith) qui sont vraiment des protagonistes bouche-trous qui en font des caisses et qui ne servent strictement à rien.

Reste ensuite Jim Gordon et le cas des gentils comme Alfred ou Bruce Wayne. Là, c’est la douche froide car les différentes évolutions seront très décevantes. Si on retrouve une relation paternelle entre Alfred et le jeune Bruce Wayne, elle sera mise à mal par un certain Ra’s Al Ghul, mais elle sera vite retrouvée au cours de deux épisodes. Un retournement trop rapide pour tout le suspens installé. Quant à l’acteur David Mazouz, qui joue Bruce Wayne, il est tout juste supportable et continue ses mimiques et son surjeu pour essayer de faire passer de la tension. Alors il reste le commissaire Gordon (Ben McKenzie) et ce n’est pas fameux. Son personnage ne s’épaissit pas vraiment et la seule chose qui restera, c’est son histoire d’amour trouble avec le docteur Lee (Morena Baccarin) puisqu’il tuera son futur mari, atteint d’un virus et redeviendra amoureux le temps de trois épisodes sur la fin, qui ne sont pas vraiment intéressants. On sent bien que cette saison se focalise exclusivement sur trois méchants et c’est bien dommage de laisser d’autres personnages intéressants sur le carreau.

Enfin, la série possède une tare affligeante et qui est finalement l’adage de toutes les séries de « super-héros », c’est la longueur des saisons. 22 épisodes, c’est beaucoup trop et on a souvent tendance à voir la série piétiner dans son intrigue. Les relations tournent en rond, les méchants jouent constamment au jeu du chat et de la souris et le spectateur finit par se lasser. Une lassitude qui se ressent dès le dixième épisode et il faudrait vraiment songer à raccourcir les saisons d’une bonne dizaine d’épisodes, afin de construire de façon plus lucide les relations et d’arrêter de revenir sur les mêmes moments. C’est-à-dire que la guerre entre Le Pingouin et Le Sphinx dure trois plombes et c’est tout le temps la même chose, Le Sphinx arrive là où se trouve le Pingouin, ce dernier s’échappe et Nygma se met en colère. Bref, on sent bien que parfois, les scénaristes font du remplissage et c’est dommage.

Au final, la saison trois de Gotham demeure en demi-teinte. Si certaines choses sont réellement plaisantes comme la relation ambiguë du Pingouin et du Sphinx ou encore l’avènement du Joker dans un délire assez glauque, la déception prédomine, la faute à un trop grand nombre d’épisodes et à certains éléments qui tournent en rond, desservant l’intrigue et le fil rouge et n’arrivant jamais à rattraper le spectateur, malgré son côté Freak Show assumé. On espère que la quatrième saison sera plus addictive et corrigera quelques aspects, comme cette redondance scénaristique.

Note : 12/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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