avril 20, 2024

Vers l’Autre Rive

Titre Original : Kishibe no Tabi

De : Kiyoshi Kurosawa

Avec Eri Fukatsu, Tadanobu Asano, Yû Aoi, Akira Emoto

Année : 2015

Pays : Japon, France

Genre : Romance

Résumé :

Au cœur du Japon, Yusuke convie sa compagne Mizuki à un périple à travers les villages et les rizières. A la rencontre de ceux qu’il a croisés sur sa route depuis ces trois dernières années, depuis ce moment où il s’est noyé en mer, depuis ce jour où il est mort. Pourquoi être revenu ?

Avis :

S’il porte le même nom et pour éclaircir les choses, Kiyoshi Kurosawa n’a aucun lien de parenté avec l’immense Akira Kurosawa. Malgré tout, Kiyoshi Kurosawa est l’un des réalisateurs les plus influents du renouveau du cinéma japonais. Cela fait plus de trente ans maintenant que le réalisateur parcourt les écrans dans des genres bien différents.

Poétique et onirique, « Vers l’autre rive » est un joli film qui parle à merveille de la vie et de la mort. Dans une douceur asiatique, Kiyoshi Kurosawa nous entraîne dans une intrigue qui se situe quelque part entre le drame humain et le film fantastique. On sera alors touché par la sincérité de ses personnages et des sentiments qu’ils se portent, mais dans un autre sens, on ne peut pas passer à côté de la « contemplativité » du film. S’il reste beau, il demeure aussi lent, long, trop long et finalement, ce rythme finit par entacher quelque peu la poésie des sentiments.

Quelque part au Japon, cela fait trois ans que Mizuki pleure la mort de son mari, qu’il a trouvé en se noyant. Mais un soir, elle voit son mari revenir dans sa vie. Si ce dernier est bel et bien mort, il ne peut partir en paix car il a encore des choses à accomplir. Yusuke convie donc Mizuki à l’accompagner et l’aider. Ensemble, ils vont alors faire le chemin à l’envers et partir à la rencontre de ceux que Yusuke a croisés ou aidés pendant ces trois ans d’errance.

Petit avis mitigé à la découverte de « Vers l’autre rive« , cru 2015 de Kiyoshi Kurosawa. Avec ce film, le cinéaste nippon aborde la vie au travers de la mort et nous emmène dans un voyage sublime et superbe dans un Japon à la frontière de l’onirisme. Si l’on est séduit et touché par le film, il est même difficile de ne pas l’être, si l’intrigue est intéressante à tout moment et offre de belles réflexions sur les sujets qu’elle aborde (Pourquoi revenir ? Dans quel but ? L’amour entre deux êtres, ou encore et tout simplement la peur de la mort, ou de la vie) on sera touché par la réflexion qu’apporte le film sur le côté « post-mortem » ou ce que l’on peut découvrir sur l’autre. « Vers l’autre rive« , s’il est un film qui déborde d’amour, il est aussi un film qui déborde de regrets et de remords.

On appréciera la touche inexpliquée de fantastique que le film détient. Un fantastique bienvenu et bien vu au milieu de ce drame. Un fantastique qui change de ce que l’on a l’habitude de voir, puisqu’ici, les fantômes sont traités comme des humains vivants et ce choix pourrait même jeter un petit doute sur ce que l’on est en train de regarder. Puis ce fantastique se manifeste de manière assez inattendue et plusieurs scènes sont même sublimes dans leur visuel, aussi bien que par ce qu’elles nous racontent. On pense directement à une scène dans une forêt entre deux couples, qui est un petit bijou d’émotion.

« Vers l’autre rive« , c’est aussi un film magnifique à découvrir ne serait-ce que pour ses paysages, et toute la culture japonaise qu’on y trouve. Kiyoshi Kurosawa nous invite dans son pays et c’est beau. Plans, séquences, couleurs et idées sont beaux et intéressants.

Mais voilà, si comme vous pouvez le constater, le film a de très belles qualités qui font de lui un bon et beau film, « Vers l’autre rive » est aussi un film qui avance au ralenti. C’est un film où, un peu comme la mort, s’est arrêté. Sur un rythme qui a tendance à accumuler les longueurs, malgré les émotions et l’attachement qu’on peut ressentir envers les personnages, finalement « Vers l’autre rive » est aussi un film où l’on s’ennuie. Trop contemplatif, truffé de longueurs, le choix de Kiyoshi Kurosawa d’offrir une réalisation presque sans vie, alors que le film ne fait qu’en parler, finit par entacher quelque peu la très belle photo qu’on regarde.

Cette première immersion dans le cinéma de Kiyoshi Kurosawa est donc une belle découverte. Une découverte qui est certes imparfaite et qui a tendance à se faire longue à la fin, mais malgré tout, elle n’en demeure pas moins belle et touchante et menée par d’excellents comédiens qui sont tous autant de belles découvertes.

Note : 12/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=39cWIeF5FfE[/youtube]

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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