décembre 10, 2024

Oh Lucy! – L’Amour Hors Frontières

De : Atsuko Hirayanagi

Avec Shinobu Terajima, Josh Hartnett, Kaho Minami, Koji Yakusho

Année: 2018

Pays: Japon, Etats-Unis

Genre: Comédie, Drame

Résumé :

Setsuko mène une vie solitaire et sans saveur à Tokyo entre son travail et son appartement, jusqu’à ce que sa nièce Mika la persuade de prendre sa place à des cours d’anglais très singuliers. Cette expérience agit comme un électrochoc sur Setsuko. Affublée d’une perruque blonde, elle s’appelle désormais Lucy et s’éprend de John son professeur ! Alors, quand Mika et John disparaissent, Setsuko envoie tout balader et embarque sa sœur, dans une quête qui les mène de Tokyo au sud californien. La folle virée des deux sœurs, qui tourne aux règlements de compte, permettra-t-elle à Setsuko de trouver l’amour ?

Avis :

Encore inconnue, Atsuko Hirayanagi est une jeune réalisatrice dont « Oh Lucy ! » est le premier film. Après avoir étudié les beaux-arts, Atsuko Hirayanagi réalise plusieurs courts-métrages, dont « Oh Lucy ! » qui sera son quatrième. Un petit court comme un autre qui à la surprise générale, trouvera un véritable succès à travers les festivals du monde entier, au point que ce court et sa réalisatrice sont les heureux vainqueurs de pas moins d’une trentaine de prix. Un succès qui ouvrir alors à Atsuko Hirayanagi les portes d’un premier long-métrage.

Exclusivité totale pratiquement, la France est le premier pays dans le monde, en dehors du Japon, à distribuer le premier film d’Atsuko Hirayanagi. Présenté en avant-première en présence de sa réalisatrice et son acteur principal, Josh Hartnett, « Oh Lucy ! » est une comédie dramatique aussi drôle que triste et lumineuse. Bercé entre le Japon et les Etats-Unis, ce premier film dresse le portrait d’une femme triste et seule à travers un joli road-trip. Bourré de naturelle, de charme et de spontanéité, « Oh Lucy ! » est un vrai petit régal, qui en plus d’être un bon film, met en lumière une réalisatrice et deux actrices magnifiques.

Setsuko est seule dans sa vie et son existence se résume au triste métro, boulot, dodo. Un jour, sa nièce, qui est serveuse, lui propose de racheter son année de cours d’anglais, car elle ne peut plus venir, son travail empiétant sur ses heures de cours. Setsuko accepte et fait la rencontre de John, un professeur américain aux méthodes pour le moins étranges. Ces cours d’anglais, où Setsuko s’appelle désormais Lucy, lui ouvre l’esprit et les émotions. Si Setsuko est une femme terne, presque sans vie, Lucy rayonne. Alors que John retourne vivre sans prévenir aux Etats-Unis et qu’en plus, il part avec la nièce de Setsuko, cette dernière décide de prendre un congé et de partir avec sa sœur, à la recherche de sa nièce et son amoureux.

Il y a des films comme ça, qu’on n’attendait absolument pas et qui se révèle être de véritables surprises.

Beau, simple, empreint d’émotions, d’aventures et de liberté, « Oh Lucy ! » est un très joli drame devant lequel on passe du rire aux larmes et le tout avec arrêt, apesanteur et retenu. Il y a quelque chose de très pure qui se dégage de ce film. Quelque chose qui se trouve entre la solitude et l’espoir. On est tenu et touché par ce personnage et son parcours qui résonne comme un parcours initiatique finalement, (même s’il réserve peu de surprise dans son schéma), et il fait du bien au moral.

« Oh Lucy ! » est un film riche, qui se divise en plusieurs petits films à l’intérieur de lui-même. Ainsi, « Oh Lucy !« , comme vous l’aurez compris, c’est la renaissance d’une femme à travers un personnage qu’elle n’avait pas prévu de s’inventer, mais c’est aussi une critique de la société japonaise. Avec un regard sans méchanceté, sans jugement, Atsuko Hirayanagi filme les relations entre les hommes et les femmes, les relations de travail, la population dans les rues, les métros, et elle en tire quelque chose de très vif, de très spontané et simple. Et bien entendu, la mise en scène de la cinéaste va dans ce sens, allant chercher au plus juste, au plus vrai, naviguant entre un côté documentaire, tout en n’oubliant pas d’offrir une fiction. On retiendra également l’excellente photographie, qui selon où l’intrigue se trouve, Japon ou Etats-Unis, s’adapte entre la grisaille des villes et l’éclatant soleil californien.

« Oh Lucy !« , c’est aussi une actrice épatante, Shinobu Terajima, véritable petit bijou d’humour, de tendresse, de solitude et d’émotion. On aime la suivre dans son parcours, on aime la voir tomber amoureuse, douter, ou être excessive. Si le film peut se vanter d’avoir un excellent casting, peuplé d’acteurs incroyables, Josh Hartnett est terrible et se débrouille bien en japonais, Koji Yakusho est magnifique et marquant, alors qu’il ne tient qu’un petit rôle, Kaho Minami est géniale en sœur rancunière et mère inquiète, il est vrai que Shinobu Terajima illumine et traverse ce film avec une grâce incroyable. La réalisatrice ne voulait qu’elle et on comprend pourquoi.

« Oh Lucy ! » est donc un excellent premier film, doublé d’une très belle surprise. Triste et plein de lumière, nous faisant passer du rire aux larmes, nous tenant de par son intrigue, ses personnages ou encore son émotion… Bref, on passe un excellent moment et l’on ressort de la salle étrangement léger, alors même que le film est d’une grande tristesse, ce qui est un tour de force.

Note : 15/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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