De : Mathieu Kassovitz
Avec Jean Reno, Vincent Cassel, Nadia Farès, Dominique Sanda
Année : 2000
Pays : France
Genre : Thriller
Résumé :
Le même jour, à trois cents kilomètres de distance, deux flics se voient confier deux affaires singulières.
Le commissaire Pierre Niémans, homme d’expérience et ex-gloire de l’anti-gang, possède un instinct sans faille mais cache de douloureuses angoisses. Il se rend à Guernon, une ville universitaire des Alpes, sur les lieux d’un meurtre avec mutilation.
Max Kerkérian, ex-voleur de voitures vif et solitaire, a intégré les rangs de la police par amour de la nuit et du danger. Il enquête à Sarzac sur la profanation d’une tombe, celle d’une enfant disparue en 1982.
Bientôt, les deux enquêtes se rejoignent et les meurtres se multiplient.
La vérité dépassera l’imagination des deux policiers et les emmènera en haute altitude, aux portes de la mort et de la glace.
Avis :
Dans les années 90, Mathieu Kassovitz a été l’un des meilleurs espoirs pour le cinéma français. D’abord comédien, il recevra un César en 1995, puis en tant que réalisateur. C’est même derrière la caméra qu’il éclate littéralement avec le désormais intégré au patrimoine français « La haine« . Mathieu Kassovitz concluera les années 90 avec le polémique « Assassin(s)« .
Pour entrer dans le nouveau millénaire comme il se doit, Mathieu Kassovitz s’attaque cette fois-ci au polar et pour cela, il va adapter un roman de Jean-Christophe Grangé et ainsi offrir une nouvelle réussite. « Les rivières pourpres« , même s’il est imparfait, demeure un excellent film doublé d’une excellente enquête et savoureusement interprété par un duo de flics au top. Bref, pour son quatrième film, Mathieu Kassovitz frappe encore une fois dans le culte !
Ce matin, deux flics qui ne se connaissaient pas sont affectés à deux cents kilomètres de distance, sur une enquête chacun.
Le commissaire Pierre Niémans vient directement de Paris pour enquêter sur un meurtre ultra violent qui va se révéler être un jeu de piste.
Max Kerkérian, lui, est inspecteur et est appelé sur la vandalisation d’un cimetière et un cambriolage dans une école primaire.
Les deux affaires n’ont l’air de rien avoir en commun et pourtant, chacun des deux hommes va relever des indices qui les amèneront tous les deux à se rencontrer et coopérer afin de trouver où les rivières pourpres peuvent les emmener.
« Les rivières pourpres » est un excellent thriller qui réunit beaucoup d’ingrédients. Une intrigue palpitante, un mystère bien caché que l’intrigue nous révèle peu à peu, des rebondissements qui nous tiennent attentifs, une ambiance bien glauque, pile comme le cinéma français sait en faire et un duo de flics prenant qui est interprété par un duo d’acteurs indémodable pour ce film.
Mathieu Kassovitz a su créer un film qui attise notre intérêt en permanence. Livré sans temps mort, tenant un rythme effréné, « Les rivières pourpres« , c’est une mécanique qui s’est mise en branle et qui ne s’arrête pas avant de nous avoir emportés là où l’on devait aller.
Ce qui est particulièrement bon avec ce film, c’est bien entendu son enquête et surtout le pourquoi des meurtres. Le film garde ce pourquoi jusqu’au bout ou presque, dévoilant peu à peu les pièces de son puzzle, car oui « Les rivières pourpres » est un puzzle aussi plaisant pour le spectateur que casse-tête pour ses personnages.
« Les rivières pourpres« , c’est un beau travail sur l’ambiance que ce genre d’enquête doit avoir. Sombre, glauque, et même un brin malsaine, Mathieu Kassovitz livre un petit bijou en son genre. On notera que les FX sur les corps, les blessures et les meurtres eux-mêmes sont excellents et dix-sept ans plus tard tiennent encore bien la route. Pour ajouter un peu plus de profondeur à ce glauque et nous tenir en haleine, il y a Bruno Coulais pour habiller le film et le compositeur livre une BO sublimement inquiétante.
« Les rivières pourpres« , c’est aussi le plaisir de trouver Jean Reno et Vincent Cassel dans un duo attachant et explosif. S’il est vrai qu’on a l’impression que les personnages peuvent être survolés, puisqu’on a des éléments sur eux qui mériteraient d’être approfondis, il n’en reste pas moins qu’on adore ces personnages et que les acteurs choisis sont géniaux. D’ailleurs, tout le casting est terrible et fait plaisir à voir, Nadia Farès, Jean-Pierre Cassel, Didier Flamand, Philippe Nahon, François Levantal …
Enfin, et c’est peut-être là où l’on trouve quelques réserves, c’est dans la mise en scène, qui demeure parfois extraordinaire, même la plupart du temps avec des scènes superbes et un sens de l’action génial, offrant un cachet et un visuel flamboyant au film. Mais qui d’autres fois a quelque peu vieilli, avec une avalanche par exemple, ou ce qui se passe par la suite qui a tendance à être un peu trop exagéré, et d’autres encore se trouvent hors sujet, comme la baston entre Cassel et les skinheads, qui ne fonctionne pas du tout.
« Les rivières pourpres » demeure donc un excellent thriller. Un thriller qui a certes ses défauts, mais qui dans son ensemble est prenant, efficace, et reste toujours aussi palpitant et surprenant dans son intrigue des années après sa sortie.
Note : 17/20
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Par Cinéted