avril 25, 2024

Dillinger

De : John Milius

Avec Warren Oates, Ben Johnson, Michelle Phillips, Cloris Leachman

Année : 1973

Pays : Etats-Unis

Genre : Policier

Résumé :

Le gangster John Dillinger devient la cible du FBI de Kansas City après avoir participé au meurtre de cinq agents. A force de témérité, il s’attire la sympathie du public et devient vite l’ennemi public n°1…

Avis :

Réalisateur culte et scénariste de grand talent, John Millius, commence d’abord le cinéma avec  les scénarios de « L’inspecteur Harry« , de « Jeremiah Johnson« , ou encore bien plus tard, « Apocalypse Now« , « Les dents de la mer » ou encore « 1941 » de Spielberg. C’est en 1967 que John Milius commence sa carrière de réalisateur avec un concours de films étudiants, avec lequel il va gagner le premier prix.

Mais c’est six ans plus tard que John Milius arrive avec son premier long métrage. Pour ce premier film, le jeune réalisateur se lance dans un film de gangsters aux allures de biopic, puisqu’il va retracer deux destins, celui de John Dillinger, gangster immensément connu aux Etats-Unis et celui de l’agent du FBI Melvin Purvis qui a tué le gangster.

Si le film reste très classique, il n’en sera pas moins très efficace, voire redoutable. Braquages spectaculaires, fuites encore plus spectaculaires, grande dépression des années 30, et tout le gratin des scélérats de l’Amérique est présent. Avec ce premier film, John Milius laisse entrevoir un réalisateur capable de porter et d’aboutir de gros projets et ça, dès son premier film.

Amérique, début des années 30, l’ennemi numéro un, c’est John Dillinger, gangster de haut vol, qui ne se refuse aucune banque. J. Edgar Hoover a donné carte blanche pour l’avoir et c’est bien ce que compte faire l’agent du FBI Melvin Purvis, qui attend, tapi dans l’ombre, que Dillinger face une fausse note.

John Milius, pour beaucoup, c’est avant tout « Conan » avec notre Schwarzy adoré. C’est aussi « L’aube rouge« , film d’anticipation qui imagine la troisième guerre mondiale. Mais John Milius, ce n’est pas que ça. Scénariste hors pair, il est aussi l’heureux réalisateur d’une dizaine de films, qui ont fini par être oubliés (à tort) au travers des années.

Aujourd’hui, c’est la découverte de ce premier film et on peut dire que le jeune réalisateur (même pas trente piges à l’époque) réussit tout à fait l’exercice.

En plongeant dans les dernières années de cavale et de vie d’un des plus célèbres des gangsters, John Milius livre un bon film de gangsters, pile comme on les aime.

Si le film a bien vieilli un peu, cela n’empêchera pas le plaisir de la découverte. Très bien romancé, allant même jusqu’à ajouter quelque chose de romanesque dans son film, le réalisateur nous plonge directement dans l’Amérique des années 30. Car si le film raconte la vie et la mort de Dillinger, si le film raconte la frustration et l’espoir permanent de l’agent qui l’a abattu, le film de John MIlius est plus profond que ça. Car à travers les méfaits de Dillinger, à travers l’impact qu’il a sur la société, sa façon de séduire la presse, de se donner en spectacle et finalement d’être aimé du public, le réalisateur démontre les sentiments confus d’une époque toute aussi confuse. John Milius livre un constat sur une Amérique perdue, en manque de héros, et le portrait est excellent.

Le scénario développe très bien aussi son personnage principal, nous le montrant très égocentrique, se payant parfois des sorties d’ego assez pharaoniques, élément intéressant que l’on ne voit pas vraiment dans d’autres films sur Dillinger.

Dans sa mise en scène, on appréciera beaucoup le fait que le réalisateur joue avec une relation inexistante entre les deux hommes. À travers une voix off particulièrement bien vue, on entre dans les pensées de cet agent qui nous raconte ce qui va arriver, et finalement, de par certaines tournures, cette intonation, John Milius laisse planer un sentiment de regret, plus que de victoire. Ce parti pris n’était pas évident, car très subtil, mais dans tous les cas, ça donne une force en plus au film.

Pour le reste, « Dillinger« , ce n’est que du bon et offre pile ce que l’on est venu chercher. Cambriolages de hauts vols, évasions géniales, relations ambiguës, machisme, courses poursuites et fusillades de folie, cascades parfois surprenantes, de l’hémoglobine, des gangsters qui ont de la gueule et de la classe… Et le tout fait avec crédibilité, suspens, alors même qu’on connaît l’histoire et son final.

Gros plaisir aussi face au casting de ce film. Un film où John Milius nous a réuni Warren Oates, Ben Johnson, Harry Dean Stanton et Richard Dreyfuss. Comment ne pas apprécier, surtout que chacun tient un rôle sur mesure et taillé pour l’acteur qu’il est. Mention à Harry Dean Stanton qui arrive même à être drôle.

Ce premier film pour John Milius laisse donc entrevoir un certain talent chez son réalisateur qui arrive à tenir un premier film aussi spectaculaire que son histoire est bien racontée de chaque point de vue. On comprend avec ce film que très vite, John Milius a pu réaliser un deuxième film et l’on a hâte de le découvrir.

Note : 14,5/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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