avril 26, 2024

Django – Unchained Melody

De : Etienne Comar

Avec Reda Kateb, Cécile de France, Beata Palya, Bimbam Merstein

Année : 2017

Pays : France

Genre : Biopic

Résumé :

En 1943 pendant l’occupation allemande, le tsigane Django Reinhardt, véritable “guitare héros”, est au sommet de son art. Chaque soir il fait vibrer le tout Paris aux Folies Bergères avec sa musique swing alors qu’en Europe, ses frères sont pourchassés et massacrés. Lorsque la propagande allemande veut l’envoyer à Berlin pour une série de concerts, il sent le danger et décide de s’évader en Suisse aidé par une de ses admiratrices, Louise de Klerk. Pour passer, il se rend à Thonon-les-Bains, sur les bords du lac Léman, avec sa femme enceinte, Naguine et sa mère Negros. Mais l’évasion est plus compliquée que prévue, Django et ses proches se retrouvent plongés dans la guerre. Pendant cette période dramatique, il n’en demeure pas moins un musicien exceptionnel qui résiste avec sa musique, son humour, et qui cherche à approcher la perfection musicale…

Avis :

Producteur et scénariste, notamment de films comme « Des hommes et des dieux » et « La Rançon de la Gloire » de Xavier Beauvois, ou bien du « Mon Roi » de Maiwenn, Etienne Comar navigue dans les arrières du cinéma depuis le tout début des années 90, quand il produisait alors des courts-métrages.

Après s’être essayé à la production, aux dialogues et aux scénarios, Etienne Comar nous arrive cette année avec « Django« , un film biopic sur le célèbre Django Reinhardt, film qui a fait l’ouverture du Festival de Berlin en début d’année.

Avec « Django« , Etienne Comar s’attaque à un film difficile, et le résultat est tout à fait satisfaisant. Si le film apparaît comme académique et n’arrive jamais vraiment à nous emporter dans l’émotion pure, Etienne Comar nous offre une belle reconstruction et surtout un film qui mérite, de par son ambition, son personnage et ce moment-là de l’histoire qu’il traite, d’être vu.

Paris, 1943, la capitale est occupée par les Allemands. Django Reinhardt est un guitariste de génie qui est alors au sommet de son art. Tsigane, il est pourtant courtisé par les plus hauts dignitaires du Reich pour venir faire une tournée en Allemagne afin de remonter le moral des troupes qui vont repartir sur le front. Réfractaire, particulièrement parce que les Allemands ont une discipline artistique très stricte, Django se laisse convaincre par une amie/admiratrice et résistante, appelée Louise, de fuir vers la Suisse, car sa vie est en danger à Paris et plus encore si, par folie, il devait partir pour sa tournée allemande.

« Django » ou le biopic qui fait musicalement du bien. Pour son premier film, Etienne Comar a décidé de mettre en images la fuite de Paris du célèbre guitariste. Moment crucial, deux années avant la fin de la guerre. Sur le papier, le film est impeccable, et même important, car plus que la fuite de Django Reinhardt, le réalisateur mettra en lumière les persécussions de l’armée allemande sur le peuplé Tsigane qui est souvent oublié dans l’hécatombe de la Seconde Guerre mondiale. D’ailleurs, le film leur est dédié.

Dans les faits, Etienne Comar nous offre un film intéressant qui se suit avec intérêt. Du Paris dansant, malgré les interdictions, au lac Léman et tous les dangers qui l’entourent, « Django » est un film bien construit sous toutes ses formes. Esthétique poussée, reconstitution parfaite, des personnages intéressants, et puis une BO remarquable. Bon, il y a bien peut-être des ellipses un peu maladroites, mais pour le reste, « Django » est un bon film qu’on suit avec intérêt.

De plus, on ne peut passer à côté du talent incroyable d’un Reda Kateb excellent et particulièrement crédible dans le rôle du musicien aux trois doigts.

On appréciera le film, même s’il est évident que le réalisateur s’attarde sur le musicien et l’artiste face à la bêtise d’une dictature qui veut restreindre les libertés de création. La première partie du film insiste bien dessus en grossissant le trait pour mieux dénoncer et se moquer des obligations. Une scène, vers la fin, sera aussi tout à fait équivoque de la bêtise de l’être humain.

Bien entendu, le film abordera beaucoup de sujets auxquels on s’attend. Restriction de liberté, résistance, dissimulations, et bien sûr toutes les propagandes puantes nazies vont être au programme.

Mais voilà, même si le film est bon, et qu’il n’a que peu de fausses notes, il lui manque quelque chose pour qu’il soit passionnant. Tout se suit avec intérêt, mais pourtant cet intérêt ne se transcende jamais. « Django » est un beau film, mais qui reste lisse, académique et sans grande surprise. Peu, voire pas de suspens, peu de crainte pour les personnages, même si on est attaché à eux, car finalement, on sait bien comment cela va se finir. Etienne Comar a oublié de prendre son spectateur avec un film brut et soutenu. Avec « Django« , le vrai plaisir se fait à l’oreille plus qu’à l’image et c’est dommage, car je le redis, dans les faits, tout est bien et bon, il lui manque simplement du souffle.

Après, le film est tout de même à découvrir, ne serait-ce que pour l’artiste, ou l’hommage rendu au peuple tsigane qui est bien trop souvent l’oublié de cette guerre.

« Django » est aussi un premier long métrage et au vu du résultat, et malgré le fait qu’il manque de souffle et qu’il soit très lisse, il met en lumière un réalisateur qui, en apprenant de ses maladresses, pourrait bien offrir du très bon cinéma par la suite.

Note : 13/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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