avril 19, 2024

Le Parrain 3

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Titre Original: The Godfather Part 3

De : Francis Ford Coppola

Avec Al Pacino, Diane Keaton, Andy Garcia, Talia Shire, Sofia Coppola

Année: 1990

Pays: Etats-Unis

Genre: Drame, Policier

Résumé :

Atteignant la soixantaine, Michael Corleone désire à la fois renouer avec les siens et se réhabiliter aux yeux de la société, surtout de l’Eglise. Il arrivera presque a ses fins, mais sa vie passée et ses anciens ennemis le rattraperont plus vite.
Michael Corleone est fatigué. Il veut prendre ses distances avec les activités mafieuses de sa famille. Il veut convertir ces activités en affaires légales. Kay, son ex-femme, lui fait même accepter que leur fils devienne un chanteur d’opéra et ne reprenne pas les activités familiales.
Pendant ce temps, la fille de Michael, Mary, et son neveu, le fils de Sonny, Vincent, nouent une idylle qui n’est pas la bienvenue dans la famille.
Il décide d’aider le Vatican à renflouer ses caisses et reçoit en échange le contrôle d’une entreprise immobilière leur appartenant. Attisant la jalousie de ses pairs, Michael échappe de justesse à un attentat commis par l’un d’eux. Vincent se propose alors pour reprendre les affaires de la famille en main.

Avis :

Alors que l’on pensait que le Parrain allait se finir avec un deuxième épisode sombre et très dur, ce n’est que 16 ans plus tard que sort sur les écrans le troisième opus de la famille Corleone. Toujours réalisé par Francis Ford Coppola et avec Al Pacino dans le rôle titre, il fallait imaginer quelque chose de neuf, tout en restant dans l’air du temps et avec un univers très réaliste dans le domaine de la mafia quelle soit américaine ou sicilienne. Mais encore une fois, on est bien de nos années, où l’on ne pense qu’à faire des remakes ou des préquelles pour tirer sur une corde usée, le scénariste et réalisateur continue avec ses personnages selon une évolution logique et juste, allant chercher dans les mœurs siciliennes et dans les doutes de l’Homme. Mais cette suite vaut-elle le coup ? Cela n’est-il pas trop redondant de mettre en avant des complots entre familles mafieuses ? La réponse est bien entendu non, car ce film va au-delà des complots et il n’est que la partie émergée de l’iceberg, cachant une histoire riche bien que moins dense que les deux premiers. Allons voir ça de plus près !

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T’es pas si mal que ça pour une femme ménopausée !

Alors que le premier film s’attachait à nous montrer les relations familiales du parrain ainsi que la dangerosité de son métier pour lui comme pour sa famille, et que le deuxième opus s’attachait plus à la jeunesse du père et à l’ascension de Michael Corleone au sein de sa famille mais aussi aux yeux des autres familles mafieuses, le troisième opus va s’attacher à montrer la rédemption de ce cher Michael, ainsi que son rapprochement auprès de son ex-femme, pour qu’elle puisse mieux le comprendre. On va aussi y voir une passation de pouvoir plus que forcée et qui risque de mener la famille à sa perte. Moins sombre que les deux premiers opus, la troisième partie du Parrain va essayer de montrer le côté humain de ces mafieux et l’impétuosité de la jeunesse face à l’expérience et la sagesse. Et c’est dans ces moments-là que l’on voit que Francis Ford Coppola a tout compris, car plutôt que de ressasser une histoire de complots ou un récit historique, il va essayer dresser un tableau de famille un peu décadent et surtout, il va dépeindre une rédemption au gout amer qui montre que ce que l’on fait dans le passé ne s’efface pas et que l’on paye bien souvent pour le mal que l’on a fait. Si le début est encore un modèle de présentation des personnages, lors de grandes festivités, où l’on va voir le rapport ambigu entre Vincent et sa cousine, la fille de Michael, il demeure tout de même un peu identique aux autres fresques et cela commence à bien faire. Néanmoins, cette entrée chorale va montrer les personnages plus vieux, plus sages, face à une jeunesse plus impulsive et surement plus dangereuse, comme en témoigne le personnage de Vincent, mais aussi ses rapports avec un mafieux local. Dans ce film, le réalisateur nous emmène aussi dans les méandres du Vatican et de la religion, montrant l’importance de la papauté au sein de la mafia italienne et aussi les magouilles financières du clergé. Cela amène un côté mystique et baroque au métrage, chose qui était absente lors des précédents opus. En ce sens, le scénario est meilleur. Mais malheureusement, certaines longueurs viennent plomber le métrage et certaines magouilles demeurent peu compréhensibles et le nombre impressionnant de personnages peut être rédhibitoire. Par contre, la fin demeure vraiment dantesque et c’est dans le paysage sicilien que Francis Ford Coppola semble le plus inspiré. Ainsi, on va voir un père aimant ses enfants et essayant par tous les moyens de les protéger, jusqu’à séparer sa fille de son amour, qui n’est autre que son cousin. Tout cela est savamment pensé et la séquence du théâtre montre un paroxysme de tension.

Au niveau des acteurs, on retrouve encore le charismatique Al Pacino dans le rôle du parrain, celui de Michael Corleone. S’il n’a pas le niveau d’un Marlon Brando, il reste tout de même plus humain et change complètement de registre avec sa prestation précédente, rendant son personnage plus agréable, moins froid et plus proche de sa famille. Néanmoins les absences de Robert Duvall et de John Cazale se font sentir, car le reste du casting est assez fade. Si Andy Garcia a bel et bien une tête de mafieux sicilien et même de petite frappe, son personnage demeure plutôt agaçant, recevant un piston de par son nom et étant aussi stupide que l’était son père. Néanmoins, son histoire d’amour avec sa cousine semble sincère et le bougre joue plutôt bien son rôle de beau gosse gominé. Sofia Coppola joue la fille de Michael Corleone et elle s’en sort plutôt bien, même si elle demeure aussi agaçante que son cousin avec qui elle aime tant rouler les gnocchis. Sa prestation demeure assez juste sans être très profonde, mais offrant une dimension tragique au film. On félicitera tout de même Diane Keaton, dans un registre sobre et très juste et qui s’en sort à merveille. Talia Shire, jouant la sœur de Michael, tient un rôle plus important et, tout comme le versant Corleone version obscure et ambitieuse, elle demeure énervante et parvient parfaitement à faire sentir cette petite haine au spectateur. Enfin, on aimera détester le vieux comploteur (Eli Wallach) qui finit par mourir en bouffant des sucreries, avec sa vieille tête de lapin fripée et qui est un vrai salopard. Enfin, comment ne pas souligner la présence de Joe Mantegna, le David Rossi de Esprits Criminels, qui incarne Joey Zasa, une petite frappe qui va faire mal. Bref, le casting, même s’il demeure en deçà des autres productions, possèdent tout de même quelques gueules intéressantes.

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Je suis ta cousine et j’ai envie de niquer !

Au final, Le Parrain 3 est tout de même une réussite même s’il demeure en dessous des deux premiers. Moins sombre mais plus baroque et exigeant, avec une histoire religieuse intéressante, le film demeure complexe et riche. On regrettera peut-être l’absence de certains personnages avec des gueules et le côté un peu plus mainstream de l’œuvre, sauf pour la fin qui reste grandiose. Cette fois, c’est sûr, il sera bien plus difficile de faire une suite à ce genre de métrage.

Note : 16/20

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par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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