décembre 9, 2024

C’est Beau la Vie Quand on y Pense – Et Parfois Simple

De : Gérard Jugnot

Avec Gérard Jugnot, François Deblock, Isabelle Mergault, Gaïa Weiss

Année : 2017

Pays : France

Genre : Comédie

Résumé :

Loïc Le Tallec ne s’est jamais vraiment occupé de son fils. Quand ce dernier disparaît dans un accident de la route, Loïc est dévasté. Il n’a plus qu’une idée en tête : retrouver celui qui vit désormais avec le cœur de son fils. Il va tomber sur Hugo, un jeune que ce cœur tout neuf rend totalement déraisonnable et incontrôlable. Leur rencontre promet d’être explosive.

Avis :

Acteur, réalisateur, Gérard Jugnot est le petit bonhomme qu’on aime tous un peu. Comédien culte de la troupe du Splendid, cela fait maintenant plus de quarante ans que Gérard Jugnot traîne sa bonne humeur de films en films. Comédien touche-à-tout, Gérard Jugnot a tenu tous les rôles et toutes les émotions. Réalisateur, Gérard Jugnot a su offrir un regard sensible à travers onze films depuis le début des années 80.

Il n’avait plus réalisé depuis l’échec de « Rose & noir« , film sorti en 2009. Gérard Jugnot a donc pris son temps pour revenir derrière la caméra et après huit années d’absence, il nous revient avec une petite comédie douce et tendre. Un film qui est loin d’être incroyable. Un film qu’on dira même classique, mais qui fait du bien de par son optimisme. Un film plein de vie, d’humour et d’amour, malgré un sujet dur.

Bref, un film qui ressemble à son réalisateur, ou du moins l’idée qu’on se fait de lui, et même s’il ne marquera peut-être pas les esprits, il reste un bon petit moment de cinéma.

Loïc ne s’est jamais occupé de son fils et aujourd’hui, il est trop tard, à vingt ans, le jeune s’est tué dans un accident de voiture. La vie de Loïc s’écroule avec la disparition de son fils. Donneur d’organes, Loïc sait que le cœur de son fils a été greffé. Arrivant à convaincre un ami médecin, Loïc arrive à savoir le nom et l’endroit où habite le jeune homme qui a reçu le cœur de son fils. Loïc part donc à la rencontre de ce jeune homme afin de vérifier que le cœur de son fils bat dans la poitrine de quelqu’un de bien. Mais à sa grande surprise, Loïc va découvrir Hugo, un jeune homme plein de vie et en totale roue libre qui a tendance à faire n’importe quoi…

La vie est jolie à travers le regard de Gérard Jugnot. Avec son nouveau film, « C’est beau la vie quand y pense« , le réalisateur nous renvient tout en douceur avec un film simple, plein de beaux sentiments et une histoire qui réserve des drôleries, des facilités et un beau duo.

Si l’on peut reprocher à Gérard Jugnot de ne pas prendre de risque et de faire un film qui ressemble à son créateur. Si l’on peut lui reprocher « la simplicité » des évènements de son histoire, le scénario est cousu de fil blanc et peu de surprises seront à prévoir, car beaucoup trop prévisible, il n’empêchera qu’on se laissera prendre au jeu et que finalement, malgré ces reproches, on passe un bon moment devant ce nouveau cru.

Cette petite réussite vient du fait que le réalisateur a parfaitement su doser l’humour et le drame. Gérard Jugnot s’empare avec tendresse de son intrigue et ses personnages, comme de ses sujets. Des sujets qui sont loin d’être simples, c’est d’ailleurs là le vrai risque de ce film. Le deuil d’un fils, l’affecte que cela provoque et le don d’organe, l’envie de savoir à qui est revenu l’organe, retrouver un peu de son fils, l’espoir d’un pardon, d’une rédemption… Autant de sujets qui sont encore plus difficiles d’accès si l’on veut en faire une comédie et faire sourire le public. Pourquoi pas même l’amuser… Et pourtant, malgré la dureté des sujets, le réalisateur arrive à nous emporter dans son film et l’on en ressort amusé, touché, avec la sensation d’avoir vu un petit film très sympathique.

Ce qui amuse aussi avec ce film, c’est le fait que Gérard Jugnot pousse un peu plus loin son film. Plaçant son intrigue en Bretagne, le réalisateur s’amuse des clichés et sans trop en faire, on est bien obligé d’admettre que tout y passe et parfois, c’est très drôle. Gérard Jugnot caricature, mais ne tombe jamais dans le vulgaire ou la méchanceté.

D’ailleurs, en parlant de la Bretagne, c’est entre trois averses que Gérard Jugnot filme très bien la région. Les paysages choisis changent un peu de ce que l’on a l’habitude de voir et on se dépayse un peu, aussi bien visuellement que culturellement, ce qui est bien venu.

S’il y a de bons moments, si le film est beau, bien filmé, si toutes les meilleures intentions du monde sont réunies, si on passe un bon moment, on ne peut pas dire que « C’est beau la vie quand on y pense » marquera l’année. On va passer un bon moment de cinéma, on va prendre plaisir à suivre Gérard Jugnot en père en quête de rédemption, on va prendre plaisir à découvrir François Deblock qui est une belle révélation, mais malheureusement, malgré tout ça, le classicisme du film, ce ton qui finalement ressemble à tant d’autres films, ne le fera pas sortir du lot.

On retrouve donc ce que l’on a toujours aimé dans le cinéma de Gérard Jugnot. On s’amuse, on est touché, bref, la vie est belle et paisible à travers la caméra du réalisateur, et même si « C’est beau la vie quand on y pense » ne changera pas la carrière du cinéaste, ce plein de tendresse, de mélancolie et de douceur, vaut le coup qu’on s’y intéresse et qu’on s’y déplace.

Note : 11,5/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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