Titre Original : The Secret
De : Vincent Perez
Avec David Duchovny, Olivia Thirlby, Lili Taylor, Brendan Sexton III
Année : 2007
Pays : France
Genre : Drame
Résumé :
Benjamin et Hannah forment un couple modèle, uni depuis plusieurs années par un amour solide et profond. Ensemble, ils ont une fille de 16 ans : Samantha.
Sensible à la crise que semble traverser sa fille, Hannah décide de partir quelques jours en tête à tête avec elle. Mais au détour d’un virage, leur voiture quitte la route. Aussitôt appelé au chevet de sa famille, Benjamin doit affronter l’indicible : sa femme et sa fille ont toutes deux sombré dans un profond coma. Hannah ne reprend conscience que quelques instants, le temps de serrer une dernière fois la main de sa fille. Au moment même où celle-ci ouvre enfin les yeux, Hannah s’éteint.
Déchiré entre la douleur d’avoir perdu sa femme et la joie de retrouver sa fille, Benjamin s’aperçoit bientôt que l’esprit d’Hannah semble s’être glissé dans le corps de Samantha …
Avis :
Vincent Perez est un acteur et surtout un réalisateur au parcours étonnant. Si on le connaît très bien devant la caméra, Vincent Perez s’adonne de temps à autre à la réalisation et il arrive bien souvent là où l’on ne l’attend pas. Après un premier film français, « Peau d’ange« , sorti en 2002, le réalisateur s’est exporté pour ses deux autres réalisations. S’essayant au fantastique ou à la Seconde Guerre Mondiale avec le joli « Seul dans le Berlin » sorti en 2016, Vincent Perez a le mérite de surprendre et de tester.
Aujourd’hui, on revient sur son deuxième film. Ici, Vincent Perez s’aventure en terre américaine avec David Duchovny dans le domaine du film fantastique, autant que sur la route du drame familial. Partant d’une idée aussi intéressante qu’on la connaît déjà, un transfert d’âme dans un autre corps, Vincent Perez livre un film faiblard et bien trop classique pour une idée comme celle-ci. Résultat, « Si j’étais toi » se suit comme n’importe quel autre film, mais à aucun moment on ne peut dire qu’on soit bousculé, pris et surpris par l’intrigue que Vincent Perez nous raconte.
Ben et Hannah forment le couple parfait. Unis depuis le lycée, ils s’aiment plus que tout. Ensemble, ils ont eu une fille, Sam, qui a aujourd’hui seize ans et comme tout ado, la jeune fille est en pleine crise d’adolescence. Un matin, elle part en weekend avec sa mère, mais sur la route, les deux femmes ont un terrible accident de voiture. À l’hôpital, peu après leur arrivée, les deux femmes font un arrêt cardiaque et seule Hannah sera réanimée. Le souci, c’est que quand Hannah ouvre les yeux, elle se rend compte qu’elle est emprisonnée dans le corps de sa fille. Comment cela est-il possible et que s’est-il passé et surtout comment réussir à faire comprendre et accepter à Ben que sa femme est bien dans le corps de sa fille, lui qui est déchiré entre le fait d’avoir perdu sa femme et le bonheur de savoir sa fille vivante ?
« Si j’étais toi« , malgré le fait qu’on ait déjà vu des films qui abordent le même sujet, avait de quoi être très intéressant, surtout qu’ici, Vinent Perez a décidé de nous raconter cette intrigue de manière très sérieuse. On s’attendait donc à trouver un film prenant, parfois dérangeant et peut être même bouleversant dans le dilemme qui allait hanter le personnage incarné par David Duchovny. Si le film a bien des idées qui seront très plaisantes, comme la découverte de sa fille par sa mère, malheureusement, à aucun moment Vincent Perez va arriver à nous entraîner dans son film. On suit « Si J’étais toi » avec une certaine distance et surtout sans émotion.
Le problème avec ce film, c’est qu’il reste bien trop classique, convenu et il n’ose pas aller à fond dans son sujet. Ici tout est fade, on ne trouve que peu de relief et finalement, on sait déjà ce que va nous raconter le réalisateur et comment il va nous le raconter.
Pourtant, l’histoire et les dilemmes sont présents, mais que ce soit dans la mise en scène ou le jeu de David Duchovny ou la jeune Olivia Thirlby, « Si j’étais toi » manque d’implication, de profondeur et d’émotion. Et le tout est mal géré, car à aucun moment, on ne ressent le bouleversement des parents. À aucun moment, le doute ou l’ambiguïté se fait vraiment ressentir. Les personnages acceptent bien vite les conditions et l’état de fait et le scénario creuse mal du côté des questionnements des personnages. Il y aura même de grands moments de facilités, un peu comme si le scénariste ne savait pas trop quoi faire de l’état de ses personnages et surtout comment amener sa résolution finale.
Comme le film est pris avec un ton sérieux, on s’attendait à ce qu’il pose de belles questions sur l’âme, la mort, la réincarnation peut-être, ou encore l’amour, mais là encore, il n’arrive pas à prendre son spectateur. N’apportant pas grande chose de neuf, il reste encore une fois sans saveur. En fait, plus on y pense, et plus on a la sensation que Vincent Perez a pris un bon sujet, qui était bien trop lourd pour lui et qu’il ne sait trop quoi faire de son film. Et ce sentiment se ressent aussi devant les comédiens de talent que Vincent Perez a choisi et qui étrangement n’arrivent pas à ressortir. Le film ne détient même pas de personnage marquant quand on y pense.
C’est donc une petite chronique pour un petit film sans saveur, très vite oubliable. Alors que son idée de départ était bonne, « Si j’étais toi » n’arrive jamais à nous embarquer aussi bien dans son ambiance que dans ses émotions. En fait, ce film laisse la sensation qu’il n’est pas exploité, il y avait beaucoup d’éléments réunis pour faire un excellent film, profond, sombre et bouleversant et finalement, Vincent Perez en tire un film lambda et c’est vraiment dommage…
Note : 07/20
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Par Cinéted