De : James Gray
Avec Charlie Hunnam, Robert Pattinson, Sienna Miller, Tom Holland
Année : 2017
Pays : Etats-Unis
Genre : Aventure
Résumé :
L’histoire vraie de Percival Harrison Fawcett, un des plus grands explorateurs du XXe siècle.
Percy Fawcett est un colonel britannique reconnu et un mari aimant. En 1906, alors qu’il s’apprête à devenir père, la Société géographique royale d’Angleterre lui propose de partir en Amazonie afin de cartographier les frontières entre le Brésil et la Bolivie. Sur place, l’homme se prend de passion pour l’exploration et découvre des traces de ce qu’il pense être une cité perdue très ancienne. De retour en Angleterre, Fawcett n’a de cesse de penser à cette mystérieuse civilisation, tiraillé entre son amour pour sa famille et sa soif d’exploration et de gloire…
Avis :
Sur les vingt dernières années, James Gray est un réalisateur qui a su sortir du lot. Tenu par un cinéma de qualité et passionnant, le réalisateur new-yorkais a démontré qu’il savait filmer et raconter des histoires. Six films, seulement six films, et tout autant d’expériences de cinéma à retenir, même s’il avait quelque peu déçu avec « The Immigrant« , son cru précédent.
Après quatre années de silence, James Gray nous revient avec « The Lost City Of Z« , un projet qui tenait à cœur au réalisateur et qu’il n’a pas arrêté de repousser pendant presque dix ans. Allant de déconvenue en déconvenue, « The Lost City Of Z » s’est fait attendre, mais on peut dire aisément que l’attente valait le coup, car le nouveau film de James Gray une petite merveille, aussi belle qu’ambitieuse et loin des chemins traditionnels du grand Hollywood.
Angleterre, 1905, Percival Harrison Fawcett est un militaire ambitieux, mais qui ne voit que peu d’avenir glorieux devant lui, car son père a sali le nom de la famille. Alors qu’il s’apprête à devenir père, sa hiérarchie le « mute » à la Société géographique royale d’Angleterre. Cette dernière souhaite l’engager pour une mission à très haut risque. Il devra cartographier les régions inconnues de l’Amazonie. Au départ réticent mais voyant une opportunité de racheter son nom, il embarque alors pour la jungle amazonienne. Sur place, Fawcett se prend de passion pour le pays, pour la condition de ces peuples asservis et surtout pour les mystères de ce pays. Et plus particulièrement l’un d’entre eux, qui dirait que quelque part, au milieu de la jungle, se trouverait une cité perdue. Une cité qui pourrait être l’un des berceaux de l’humanité et prouverait aux yeux du monde que les peuples indigènes ne sont pas de simples primitifs. Sa quête va alors durer toute sa vie et plus encore…
James Gray qui réalise un film d’aventure, il était évident que l’on avait envie de voir ça et c’est avec surprise et immersion que l’on va trouver un film diablement différent de celui auquel on s’attendait et c’est bien mieux.
James Gray adapte donc « La citée perdue de Z » de David Grann qui raconte l’histoire véridique de Percy Fawcett, explorateur connu et reconnu du début du siècle dernier. Si vous cherchiez un film d’aventure à la « Indiana Jones » par exemple, alors passez votre chemin, car le film de James Gray est à mille lieux de ceci.
« The Lost City Of Z » est plutôt une quête en forme d’odyssée de vie. Une quête passionnante qui va se dérouler sur une vingtaine d’années.
Magnifiquement écrit, pointilleux, riche, ambigu et tendu, James Gray nous immerge totalement dans son film et une fois commencé, même si parfois l’on pourra en ressentir quelques petites longueurs, à aucun moment le réalisateur ne nous abandonne et c’est avec autant d’intrigue que de fascination que l’on va suivre ce personnage jusqu’aux abords de la folie. Et c’est là le cœur même de « The Lost City Of Z« , cette passion inattendue que cet homme va rencontrer et qui va être racontée de manière incroyable. James Gray livre une odyssée qui aura son lot d’émerveillements, de suspens, de dangers, de rencontres, d’espoirs, et même de mysticisme, avec un final aussi onirique qu’énigmatique, qui va rendre le film encore plus fascinant.
Puis, c’est intelligemment que dans des sous-textes, James Gray aborde la traite des peuples indigènes par l’homme blanc. « The Lost City Of Z » est un film qui aborde énormément les peuples de la jungle et c’est à travers le regard de cet explorateur qu’on les découvre.
Un explorateur ô combien fascinant, car James Gray a particulièrement soigné son personnage. C’est un personnage en désir de reconnaissance que l’on trouve ici. Un personnage en avance sur son temps, un personnage visionnaire quand il parle d’égalité des « races » ou des sexes, mais qui sera aussi se poser en mâle dominant chez lui, même s’il apprécié le côté « suffragette » de sa femme par exemple. Ce portrait que dresse James Gray s’étend avec lui sur la société ou les sociétés de l’époque, que le réalisateur analyse ainsi.
Comme dit plus haut, « The Lost City Of Z » est un film loin des clichés hollywoodiens et ça se ressent aussi dans le visuel.
Pour rendre son film plus immersif et plus juste, comme s’il avait réussi à capturer un passé, James Gray a choisi de tourner en pellicule et le rendu est splendide. L’immersion est totale et c’est quelque part entre l’œil de Terrence Malick, le regard de Roland Joffé et la froideur de Werner Herzog que James Gray a posé sa caméra. « The Lost City Of Z » a une atmosphère particulière et cette jungle que les personnages découvrent est loin d’être comme on la connaît dans d’autres films. Aussi belle que terne, alors qu’on aurait pu s’attendre à avoir le cliché de sa moiteur, de ses fauves cachés ou de sa luxuriance paradisiaque, James Gray la rend magnifique dans sa normalité et sa dangerosité cachée. C’est beau, c’est prenant et ça change.
« The Lost City Of Z » est donc un film ambitieux et un pari réussi. Et même si parfois, il détient des longueurs (il fait quand même deux heures vingt), James Gray arrive toujours à nous rattraper et nous plonger avec intrigue et fascination auprès de cet homme, de sa passion et du mystère qui les entourent.
Un film hautement recommandable, qu’il serait dommage de rater sur le grand écran.
Note : 16/20
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Par Cinéted