Avis :
Au début des années 80, le thrash métal n’en est encore qu’à ses prémices. Il faut dire que le genre est assez violent et que même s’il ravit les fans de musique underground, les ventes ne sont pas là et les grandes majors ne sont pas encore prêtes à signer. Parmi tous ces groupes émergeants, on retrouve bien entendu le Big Four (Anthrax, Metallica, Megadeth et Slayer) mais aussi une flopée de groupes qui veulent aussi une part du lion. Et parmi ces « petits » groupes, on retrouve Kreator, Exodus, Testament, mais aussi Overkill. Le groupe de thrash a toujours évolué dans l’ombre de ses pairs, mais a toujours su séduire un public de plus en plus large. Après plus de trente ans de carrière et trois ans après leur dernier album White Devil Armory, le groupe américain revient sur le devant de la scène et ne compte pas laisser sa place aux plus jeunes, qui semblent avoir de plus en plus de mal à convaincre dans un genre qui ne s’essouffle pourtant pas.
The Grinding Wheel ne marquera pas un tournant dans l’histoire du groupe, mais on commence à être habitué avec Overkill. Fort d’une sonorité reconnaissable entre mille, la formation originaire du New Jersey se complait à rendre des albums propres, souvent débordant d’énergie, mais qui sont structurés un peu de la même manière. A titre comparatif, mais dans un autre genre, Sabaton ou Hatebreed sont dans la même veine, à savoir, on sait à quoi s’attendre quand on glisse un skeud dans la fente. Et si la surprise n’est pas présente, le plaisir est bel et bien là, ce qui est l’essentiel quand on écoute un groupe qui berce nos oreilles depuis maintenant belle lurette.
Le skeud débute avec l’une des pièces maîtresses de l’album, Mean, Green, Killing Machine. A grands renforts de riffs lourds et d’une batterie qui bat la mesure, le groupe entame fort et montre toute sa fougue dans un morceau thrash pure souche qui envoie du bois d’entrée de jeu. C’est rapide, maîtrisé, long sans jamais ennuyer et surtout, la rythmique est parfaite, donner immédiatement envie de bouger et de headbanger. C’est solide, les solos sont parfaits et ce premier titre montre toute la technicité du groupe qui mérite bien plus que ce statut d’éternel second. D’ailleurs, les trois premiers morceaux sont du même acabit, montrant toute la puissance du groupe et asseyant ainsi une certaine cohésion au sein de l’album. Ces trois premiers titres rassurent et assurent, à l’image de Goddamn Trouble et de ses chœurs ultra énergiques ou encore de Our Finest Hour et son refrain ultra catchy qui rentre rapidement en tête pour ne plus jamais en sortir. Avec ces trois premiers titres, le groupe montre une stabilité et surtout permet au fan de ne pas être déçu.
Cependant, le groupe amorce quelques petits changements par la suite, tout en restant dans un thrash bien spécifique. Shine On est un titre intéressant par sa rythmique plus scandée mais aussi et surtout par son refrain plus hard que métal et qui fait penser à du Speed ou du Power métal. Chose que l’on retrouvera dans le dernier titre, Emerald, qui laisse libre cours à une instrumentalisation de folie. Le groupe fera aussi dans un genre plus calme comme le heavy métal avec son titre Come Heavy, qui s’avère plaisant à plus d’un titre de par son efficacité et sa rythmique plus calme mais aussi plus sombre et torturée. Enfin, on pourra se réjouir de voir le groupe partir vers du punk hardcore avec le titre Red White and Blue, où les chœurs masculins et virulents feront penser à une soirée entre mecs dans un bon groupe pub où la bière coule à flot. Très rapide et violent, le morceau ne laisse pas indifférent et affiche la volonté du groupe de quand même se renouveler un peu tout en gardant une ligne éditoriale nerveuse et grasse.
Au final, The Grinding Wheel, le dernier album en date d’Overkill, est plutôt plaisant et relativement réussi. Si on peut être déçu par le manque de renouvellement du groupe, il n’en reste pas moins l’une des figures majeures du thrash métal et il le prouve encore une fois avec un album impeccable, riche, long et varié qui peut faire trembler des formations plus importantes comme Metallica par exemple.
- Mean, Green, Killing Machine
- Goddamn Trouble
- Our Finest Hour
- Shine On
- The Long Road
- Let’s All Go to Hades
- Come Heavy
- Red White and Blue
- The Wheel
- The Grinding Wheel
- Emerald
Note : 17/20
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=GSbgxG-jLMU[/youtube]
Par AqME