novembre 9, 2024

Chevelle – The North Corridor

Avis :

Lorsqu’un groupe commence à durer, il est inévitable de voir sa musique évoluer et faire de menus changements. Il arrive même que le groupe passe par des phases étranges, s’essayant à des genres différents et se mettant une grosse partie de ses fans à dos. Ce fut le cas pour Linkin Park et sa phase électro dégueulasse ou encore pour Korn et son dubstep qui n’a pas fait l’unanimité. Il semblerait que Chevelle ait trouvé un bon compromis, réussissant là où d’autres ont échoué, à savoir faire évoluer sa musique, tout en trouvant toujours le juste équilibre pour plaire aux fans, jouant bien souvent sur l’énergie et les émotions. En faisant ainsi, le groupe ne s’est jamais mis d’aficionados à dos et la formation a su continuer sa route tranquillement. The North Corridor est le huitième album du groupe et il possède une aura particulière. Non seulement il fait suite à La Gargola qui fut un disque étrange entre morceaux aériens et riffs violents, mais aussi et surtout parce qu’il fait preuve d’une grande violence. En fait, le skeud fait suite au décès d’un fan lors d’un concert, faisant une mauvaise chute. Affecté par cet accident, le groupe décide alors d’exprimer sa colère à travers un disque pur, sans concession et qui montre que Chevelle mérite toutes les attentions du monde.

Le skeud débute avec Door to Door Cannibals et le groupe met tout le monde d’accord d’entrée de jeu. Démarrant sur les chapeaux de roue avec des riffs agressifs laissant énormément de place à la basse (ce qui sera une redondance sur tout l’album), le titre va trouver sa raison d’être dans un break d’une grande qualité et dans un refrain qui rentre immédiatement en tête. Long et puissant, ce premier morceau laisse deviner toute la colère du groupe, notamment dans une puissance vocale que le groupe n’avait pas montré depuis belle lurette. C’est puissant, technique et prouve que le groupe sait aussi faire des compositions plus complexes. Et si Enemies sera sur un moule plus traditionnel, il n’empêche que le morceau est hyper rythmé et se conclut de manière surpuissante. Néanmoins, le groupe confirme ses intentions de violence dans Joyride (Omen), un titre d’une noirceur profonde et qui envoie le pâté dès le refrain, n’hésitant pas à partir sur des chants criés et scandés, donnant une puissance significative au morceau. Rentrant immédiatement en tête, ce titre est certainement le meilleur de l’album, tant par sa force que par sa construction assez binaire mais qui fait mouche à chaque fois. Rivers sera un titre plus complexe, qui allie l’émotion avec l’énergie dans un titre presque bipolaire mais qui fonctionne à merveille avec de petites insertions hispaniques à la gratte qui ajoute un certain cachet au morceau.

Bien évidemment, d’autres morceaux seront tout aussi remarquables au sein de l’album de par leur violence ou de par leur construction qui laisse énormément de place à la basse, à l’image de Last Days, titre très efficace dans son refrain et sa rythmique, mais dans lequel on attend de façon très claire une basse lourde qui claque. Ce sera d’ailleurs la même chose pour le sympathique Warhol’s Showbiz, un morceau assez long et plutôt efficace, doté d’une construction classique avec un couplet en chant clair et un refrain très nerveux en chant crié. Cependant, le groupe n’oublie pas ses origines (l’Illinois) et propose un morceau presque country avec Got Burned, un titre qui flirte avec le Groove Métal par sa rythmique puissante et son sens du découpage. C’est bien simple, le titre donne rapidement envie de bouger la tête en rythme. Mais le plus surprenant, c’est que malgré tout, le groupe n’oublie pas aussi de fournir des titres plus aériens, plus dans l’émotion, à l’image de Punchline. Sorte de pause au sein du skeud, ce titre étrange est très porteur et planant et fait plus dans le rock new wave que dans le métal. A la fois posé et sombre, Punchline fait mouche et permet au chanteur d’exploiter sa voix si particulière dans un titre relativement novateur et prenant. On retrouvera cette sensation avec A Miracle (disponible uniquement dans la version de luxe), un titre plus calme mais tout aussi puissant que le reste de l’album par sa dimension tragique et les sentiments qu’il véhicule avec lui.

Au final, The North Corridor, le dernier album en date de Chevelle, est une réelle bonne surprise. Rompant avec un rythme plus calme présent dans La Gargola, le groupe fournit un disque brut, bourré d’énergie et de colère qui fonctionne à merveille et permet à la formation de faire partie des meilleures surprises de l’année dernière. Il est juste dommage que le groupe ne soit pas plus connu à l’étranger, car il mérite amplement tous les regards et surtout les oreilles.

  1. Door to Door Cannibals
  2. Enemies
  3. Joyride (Omen)
  4. Rivers
  5. Last Days
  6. Young Wicked
  7. Warhol’s Showbiz
  8. Punchline
  9. Got Burned
  10. Shot From a Cannon
  11. A Miracle

Note : 18/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=6mBLdvSUH9g[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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