De : Alex Proyas
Avec : Will Smith, Alan Tudyk, Bridget Moynahan, Chi McBride
Année: 2004
Pays : Etats-Unis
Genre : Science-fiction, Action
Résumé :
Nous sommes en 2035, et la technologie est devenue tellement évoluée, que l’on se perd à confondre humains et robots…
Le détective Spooner (Will Smith) enquête sur le suicide d’un professeur, spécialisé dans la recherche et le développement des robots. En 2035, la société est déjà bien évoluée technologiquement parlant. Les robots sont des parfaites effigies des humains : même corps, même ressemblance faciale, même langage, mêmes réflexes, même démarche… Ils ont été créés pour servir les moindres désirs des humains. Fervent partisan de l’ancienne technologie et de la méthode « humaine », le détective commence à croire que le suicide vient peut-être de la partie robotique de la Terre, ce qui n’est pas le cas de la majeure partie de son entourage.
Avis :
Le film en soi est attractif. L’atmosphère de science-fiction est réaliste, le scénario plutôt plausible, l’histoire bien faite et bien racontée. On ne s’ennuie pas. Sur le plan visuel, pas non plus de grands effets, mais c’est plaisant. Les jeux d’acteurs sont plaisants et on s’embarque volontiers dans l’atmosphère, mais ce n’est pas non plus le meilleur de Will Smith. Etonnamment, malgré ça, le film ne reprend pas les grands classiques (et c’est appréciable) : pas d’histoire d’amour ni de scène torride dans l’intrigue fantastique, le grand méchant n’est pas celui à qui on pourrait s’attendre si on réfléchit cinq minutes, et l’histoire est malgré tout originale.
Ce qui est plutôt fabuleux, au contraire, dans le film, et encore plus quand on le regarde 12 ans après sa sortie en salle, c’est tout simplement la réflexion entière sur la technologie qui l’accompagne au fur et à mesure. Déjà, on se permettra quelques petites remarques personnelles tout au long du film. Quand le détective fait glisser son téléphone sur le bar pour payer ses consommations qui s’affichent sur un compte personnalisé, on ne peut s’empêcher de se dire « tiens, c’est vrai que depuis peu on peut payer avec son téléphone… ». Même chose quand sa voiture se met en conduite automatique, lui permettant d’écouter de la musique en se relaxant : « dire que maintenant, les voitures se garent toutes seules ». On hésite encore à se demander si c’est très marrant ou très flippant.
« Pour protéger l’humanité, certains humains doivent être sacrifiés. Pour protéger votre liberté, d’autres doivent être supprimées. Nous, les robots, nous allons nous assurer que l’existence humaine perdure. Vous êtes comme nos enfants. Nous devons vous sauver de vous-même. » I, Robot, ou comment un simple petit bug dans un robot nous fait plonger dans une paranoïa et une réflexion ultra-philosophique sur notre environnement technologique ! Les robots deviennent tellement intelligents qu’ils développent le même raisonnement que les humains, à ceci près qu’ils n’ont pas d’émotions. On voit tout de suite le danger… Pire, le détective est le seul à penser raisonnablement qu’on ne peut pas se fier à la technologie.
Les robots ont enfermé le professeur suicidé dans une sorte de prison virtuelle, d’où il ne pouvait sortir. Mais nous, humains, scotchés à nos téléphones toute la journée, ne nous enfermons-nous pas déjà dans cette technologie virtuelle ? Le problème que vient souligner très justement le film, c’est que le robot ne doit pas devenir un humain. Le détective pose d’ailleurs cette question très fine : pourquoi vouloir constamment faire ressembler les robots à des humains, alors qu’ils n’en sont pas ? Avons-nous réellement besoin de faire des clones virtuels de notre espèce ?
Le film n’est pas un monument du cinéma, mais il pose des questions justes, et précises, et encore une fois, c’est appréciable. On peut même aller jusqu’à dire qu’il y a un parti pris contre la technologie, et finalement, ce n’est pas plus mal qu’un film de science-fiction nous fasse passer de tels messages, d’autant qu’on se rend compte que beaucoup de nos dernières trouvailles scientifiques peuvent se rapprocher de ce que l’on y voit. La morale est bien simple : la technologie, c’est une aide, mais on ne peut pas y substituer l’homme. Certaines compétences ne sont pas transmissibles à la technologie, et encore moins les émotions… Alors, feriez-vous confiance aux robots ?
Note : 15/20
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Par Betti