avril 23, 2024

La Disparition d’Eleanor Rigby – Lui

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Titre Original : The Disappearance of Eleanor Rigby : Him

De: Ned Benson

Avec James McAvoy, Jessica Chastain, Ryan Eggold, Viola Davis

Année : 2014

Pays : Etats-Unis

Genre : Drame, Romance

Résumé :

Eleanor aime Conor, et Conor aime Eleanor. Que se passe-t-il lorsqu’un couple vivant en parfaite harmonie se retrouve soudain confronté à un événement tragique? Les deux films composant The Disappearance of Eleanor Rigby racontent la même histoire d’amour, adoptant le point de vue de Conor dans Him et celui d’Eleanor dans Her, se renvoyant l’un à l’autre et s’emboîtant comme les pièces d’un puzzle.

Avis :

Ned Benson est un jeune réalisateur new-yorkais pour le moins ambitieux. Après trois courts-métrages, Ned Benson s’est lancé dans un sacré défi pour son premier film, puisque ce n’est pas un long-métrage, mais trois longs-métrages qu’il a filmé en même temps. Trois longs-métrages qui raconteront tous la même histoire, mais avec des points de vues différents (« Lui », « Elle » et « eux »). C’est donc une curiosité que le réalisateur nous offre là.

De plus, le réalisateur, pour ses premiers films, s’est lancé dans un sujet des plus difficiles, car « La disparition d’Eleanor Rigby » nous raconte le deuil de la perte d’un enfant et ce premier film, consacré aux ressentis de ce jeune père, est bouleversant.

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Conor est fou amoureux d’Eleanor. Quand le couple s’est rencontré, il y a sept ans, Eleanor a complétement bouleversé la vie de Conor. De leur amour est né un enfant, qui malheureusement n’a vécu que quelques mois. Le jeune couple, qui essaie de faire face à ce drame inimaginable, se fissure peu à peu, jusqu’au jour où Eleanor a disparu de la vie de Conor. Eleanor est partie sans laisser de traces pour se reconstruire loin de son mari. Si le jeune homme essaie de retrouver sa femme, il lui faut aussi continuer à vivre.

Ce premier film qui se base sur les émotions et les ressentis de Conor, personnage incarné par James McAvoy, est une très belle entrée en matière, que ce soit aussi bien pour l’histoire en elle-même, que pour le réalisateur et le début de sa carrière, puisqu’il réalise un sacré bouleversement, avec une histoire douloureuse et toute en nuances.

Ce qui est terrible avec ces trois films, c’est que Ned Benson est arrivé à rendre intéressant chaque point de vue, tout en nous racontant la même histoire et bien souvent les mêmes moments importants. Alors c’est vrai que dis comme ça, on pourrait rester dubitatif sur l’intérêt de raconter trois fois la même chose. Mais grâce à des scénarios parfaitement étudiés et très distincts les uns des autres, chaque personnage et chaque vue que l’on va suivre seront totalement différents et donc chaque film, pour raconter les différents points de vue, devient un film à part entière qu’on découvre et redécouvre parfois.

Ici, avec ce segment sur lui, Ned Benson offre un drame bouleversant, plein de souffrance, mais aussi de lumière et d’espoir. La perte d’un enfant est inimaginable et les réactions sont bien évidemment loin d’être les mêmes pour tous et la façon dont le personnage de Conor fait face à ce deuil est totalement bouleversante dans sa sincérité, sa retenue, sa souffrance bloquée à l’intérieur de lui. Le réalisateur nous fait entrer discrètement dans la vie de Conor. Il y a des moments de douleur, des moments de doute, mais aussi des moments de rire, d’humour où le personnage, sans qu’il s’en rende compte, se reconstruit. La façon dont Ned Benson nous raconte ces déboires reste simple. Conor ressemble à n’importe qui, et c’est de cette simplicité, cette proximité à laquelle on ne peut que s’identifier et être touché, qui fait qu’en ressort très ému.

Le film détient aussi quelque chose de l’ordre de l’enquête, puisque Conor se pose beaucoup de questions et cherche à savoir ce qu’est devenue son épouse tant aimée et il est peut-être le seul à vouloir relever ce couple de cette tragédie.

Puis enfin, plus que le segment sur « Elle« , ce film sur le point de vue de Conor est le plus romantique des deux, puisqu’on sent vraiment le personnage amoureux fou de sa femme. Ned Benson nous a imaginé et re-imaginé plusieurs scènes qui sont de toute beauté.

Avec « La disparition d’Eleanor Rigby« , on découvre aussi un bel auteur, qui a un bel œil. Ned Benson arrive sans aucun souci à nous transporter dans son histoire. Sa mise en scène est simple et intimiste. Rien n’est superflu et il ne tombe pas non plus dans le démonstratif. Il filme avec beaucoup de pudeur et de liberté cet homme qui fait face, essaie de se reconstruire, même si parfois les choix peuvent être mauvais.

Pour ses premiers films, Ned Benson s’offre un casting imposant dont James Mcavoy, grâce à son interprétation forte et touchante, s’en sort haut la main. C’est tout en retenu et en souffrance que l’acteur confirme encore une fois qu’il est un comédien bluffant capable de tout jouer. Jessica Chastain est elle aussi parfaite, et elle sera peut-être même plus forte en émotion dans cette partie-là que dans son segment. Même si le couple est déchiré et perdu, leur couple à l’écran fonctionne parfaitement. Ils sont beaux, ils sont simples, tristes et tendres en même temps et c’est ensemble, qu’ils nous bouleversent.

Je parlais de casting imposant, car en plus de se payer deux des acteurs les plus luxueux du moment, Ned Benson a réuni autour d’eux Ciarán Hinds, Isabelle Huppert, Bill Hader et Nina Arianda. L’autre partie, sur Jessica Chastain, nous réserve aussi bien des surprises du côté du casting.

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Ce « premier » film fut donc une très belle expérience. Ce segment basé sur le personnage joué par James McAvoy est tout à fait saisissant. On est touché, ému et bouleversé par toute cette douleur et cette envie de vivre, qui reste bloquée au fond du personnage. C’est donc sans tomber dans le glauque, le dépressif, ou encore le bavard que Ned Benson nous offre un film fabuleux. Un film, qui de par toutes les questions qu’il pose, invite à voir le deuxième d’urgence !

Note : 16/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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