avril 24, 2024

Wolfcop

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De : Lowell Dean

Avec Leo Fafard, Amy Matysio, Sarah Lind, Jonathan Cherry

Année: 2014

Pays: Canada

Genre: Comédie, Horreur

Résumé :

Lou Garou est un flic alcoolique qui a pris pour habitude de se réveiller dans les endroits les plus improbables avec une sérieuse gueule de bois. Rien de très surprenant en fait, jusqu’au jour où les scènes de crimes sur lesquelles il est appelé à enquêter commencent à lui sembler bien familières. Il réalise en outre que sa vue, son ouïe et son flair, ou plus exactement son odorat, sont tout à coup décuplés. Ayant compris qu’il est atteint de lycanthropie galopante, Lou Garou va tenter de devenir un homme meilleur le jour alors qu’il est un animal la nuit.

Avis :

Il y a des exercices de style qui sont plus complexes que d’autres. Si on peut facilement attacher la comédie avec le drame, il faut tout de même trouver un juste milieu pour que l’ensemble tienne la route et que l’un des deux genres ne piétine pas l’autre. Bien souvent, on trouve des réalisateurs qui veulent se lancer dans la comédie horrifique dès leur premier métrage, car cela semble facile de prime abord. Sauf que ce n’est pas le cas, car comme tout bon mélange, il faut trouver un juste équilibre pour que l’ensemble soit cohérent. Malheureusement, combien de comédies horrifiques sont réussies au profit d’autres complètement à la masse. C’est bien simple, récemment, on ne compte que deux comédies horrifiques très réussies, Shaun of the Dead et Bienvenue à Zombieland. Pour le reste, si on oscille avec le sympathique et le pas trop mal comme Doghouse, on trouve surtout des navets infâmes qui n’arrivent ni à faire sourire, ni à faire peur. Et ce sera exactement le cas pour Wolfcop.

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Nanti d’un budget minimaliste, on sent bien que le cinéaste fait avec ce qu’il a pour produire une comédie qui a un certain sens de la direction artistique. Malheureusement, quand on n’a pas le pognon, il ne faut pas viser plus haut, car la déchéance se voit à l’écran. Très clairement, entre ses deux décors miteux et son loup-garou de plastique, Wolfcop fait peine à voir. Se voulant profondément cool et badass, le film accumule les tares visuelles à un tel point que malgré ses 1h15 de durée, le film semble durer plus longtemps. Entre des images ternes, un bar moisi et un poste de police qui ne ressemble à rien, Wolfcop se roule dans la fange jusqu’à plus soif, atteignant son paroxysme de mauvais goût dans une fin rougeâtre inexplicable et complètement à côté de ses pompes. Déjà, dès le départ, le film part avec un handicap, l’incapacité de faire de belles images et d’imposer malgré tout une ambiance drôle mais aussi inquiétante. Le seul point qui est un peu travaillé ici, c’est la transformation en loup, mais encore une fois certaines incohérences baignent le film, comme lorsqu’une flic montre la peau du visage complète alors que la transformation scinde le visage en deux parties.

Outre le fait que l’on sent un certain relâchement dans la mise en scène et certains plans, Wolfcop souffre aussi d’un scénario d’une débilité profonde. Se voulant frénétique pour masquer l’anémie de l’histoire, le film oublie de présenter correctement ses personnages et ne peaufine même pas son personnage principal qui va devenir un loup très rapidement, mais qui va aussi rapidement contrôler sa force pour devenir un Punisher 2.0. Sans attachement auprès des personnages, il est impossible de ressentir quoi que ce soit et c’est le cas avec ce film puisque tout va trop vite et que seule Sarah Lind et sa sublime poitrine est mise en valeur à sa juste hauteur, à savoir pas plus haut de le torse. Et c’est bien là tout le problème de Wolfcop qui ne prend pas exemple sur ses modèles comme Shaun of the Dead où la première partie présente les personnages de façon drôle et attachante. Là, il n’y a rien, on brasse du vide et on aligne deux/trois scènes gores ou sexy pour remplir le cahier des charges des ados de service.

Alors certes, il y a certains passages assez cool, comme la transformation dans les chiottes du bar ou encore la bonne dose de gore pour satisfaire un appétit vorace, mais globalement, il n’y a pas de quoi sauter au plafond. D’ailleurs, même là-dedans il y a de grosses erreurs comme le costume du loup-garou qui est atroce ou encore des effets stupides qui se veulent drôles mais qui sont pathétiques comme lorsque le loup arrache le visage d’un homme et on ne voit plus que son squelette. Mais le pire de tout viendra de la fin, complètement bâclée, incohérente au possible et non expliquée (est-ce des extraterrestres ? des créatures fantastiques ?) avec ce qui va être le combat le plus anémique qui soit. Alors effectivement, on pourra imputer cela au budget maigrelet et à la volonté de faire quelque chose de pseudo badass, mais franchement, on est plus proche du n’importe quoi involontaire que de l’humour gore réfléchi.

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Au final, Wolfcop n’a pas du tout le capital sympathie que l’on peut espérer placer en lui. Mauvais du début à la fin, le film ne trouve jamais le bon ton pour faire peur et pour faire rire. C’est bien simple, le seul passage plaisant, c’est quand on voit les seins de la barman, et c’est bien peu à se mettre sous la dent. Bref, ni drôle, ni tendu, Wolfcop se fait faussement cool et espère revenir dans une suite qui, on l’espère, répondra à nos questions sans trop partir en eau de boudin afin que l’on puisse enfin s’attacher aux personnages.

Note : 06/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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