Titre Original : Event 15
De : Matthew Thompson
Avec Jennifer Morrison, Josh Stewart, James Frain, Stephen Rider
Année : 2013
Pays : Etats-Unis, Angleterre
Genre : Thriller
Résumé :
Trois soldats américains de retour au pays souffrent des effets du syndrome de stress post-traumatique, et suivent un traitement sous la supervision de médecins militaires à Washington. Le jour où ils quittent l’établissement médical, l’ascenseur qui les ramène à la vie normale se bloque et ils découvrent que la ville est sous la menace d’une attaque terroriste. Comment vont-ils faire face à cette nouvelle situation de danger ?
Avis :
Il y a certaines choses qui semblent donner beaucoup d’idées aux scénaristes, notamment les choses simples de la vie de tous les jours. Prenons un exemple tout simple, les chats. Donnez un chat à un scénariste et il va vous en faire un film d’horreur (Le Chat Noir de Fulci), un nanar (Le Clandestin), une comédie (Ma Vie de Chat de Sonnenfeld) ou encore un film d’animation (Le Manoir Magique). Mais le plus étrange, c’est que cela fonctionne aussi avec les ascenseurs même si ce dernier trouve plus sa place dans le cinéma d’horreur ou le thriller glauque. Les exemples fourmillent avec le célèbre Ascenseur de Dick Maas, mais aussi Black Out, Devil ou encore ce Trauma, qui a connu plusieurs nom dont Event 15 dans sa version originale.
Pour tenir une intrigue dans un lieu aussi contigu qu’un ascenseur, il faut avoir un script en béton et surtout des personnages sur lesquels on peut s’appuyer. En effet, l’action ne sera pas le fer de lance de ce huis-clos et il faut faire avec ce que l’on a sous la main, c’est-à-dire des protagonistes efficaces et attachants ou détestables. Et si Devil, produit par M. Night Shyamalan, placé le diable dans un ascenseur, Trauma préfère confronter trois soldats revenant du front et souffrant de stress post-traumatique (d’où le titre du film). Le métrage de Matthew Thompson aurait pu être sympathique s’il ne souffrait pas de scories en rapport avec son histoire, mais aussi et surtout à cause de sa mise en scène. Il faut dire que tout pue le low cost, du casting reprenant des têtes célèbres de série à une mise en scène minimaliste offrant des couleurs franchement dégueulasses. C’et le gros problème de ce film qui n’accroche pas le spectateur par une ambiance tenace et percutante.
Bien au contraire, le film s’attarde sur des relations superficielles avec un méchant que l’on trouvera de suite (mention spéciale à Josh Stewart qui a rarement été aussi mauvais) et sur un rapport de force homme/femme qui n’a pas lieu d’être. Mettant en avant des personnages peu travaillés et sans grande ampleur, le film piétine sur place et ne présente pas suffisamment d’éléments pour tenir en haleine le spectateur, même sur une petite heure et vingt minutes. En fait, il arrive un moment dans le film où l’on en a ras le bol des trois gugusses bloqués dans cet ascenseur et on tourne vite en rond, le réalisateur n’arrivant jamais à trouver le bon ton pour maintenir une pression constante. D’autant plus que les rôles sont déjà préétablis d’avance et que tout est cousu de fil blanc, la surprise ne sera pas au rendez-vous sur les intentions des trois personnages.
Mais finalement, ce qui choque le plus, c’est la minceur du scénario. Comment peut-on faire un huis-clos avec quelque chose d’aussi prévisible ? C’est bien simple, on devine tout dès le départ et cela annihile toute tension dramatique. Le film oscille entre des moments d’interview où les personnages racontent leur vie au combat, puis des moments dans l’ascenseur, coupant non seulement le rythme, mais montrant bien que ces trois soldats ne sont pas seuls. Et c’est là l’erreur du film, de ne pas savoir comment gérer un twist prévisible depuis la première minute. Néanmoins, on sent une bonne volonté derrière la caméra. Trauma n’est pas un vol à main armé, c’est juste un film à petit budget qui essaye de proposer quelque chose, mais qui n’y arrive pas. D’ailleurs, la réflexion que veut donner l’auteur autour des manipulations de l’armée et des projets secrets pour soigner des militaires afin de les renvoyer au front ne marche absolument pas, résonnant à la fin comme une mauvaise blague.
Le film manque aussi d’ambition. Dans ses efforts pour faire monter l’adrénaline, le film essaye divers trucages comme l’envoi de fausses informations sur les portables (qui sont censés ne plus passer) concernant une attaque terroriste sale et des retombées radioactives. Mais quand on utilise une machine à fumée de discothèque pour faire croire à des retombées, il y a de quoi rire. Tout comme lorsque le méchant militaire se prend une plaque sur la tête et qu’il essuie le sang sans avoir de cicatrice. Il y a pas mal de ratés dans ce métrage qui font que l’ensemble ne tient pas vraiment la route et ennuie plus qu’autre chose.
Au final, Trauma n’est pas une réussite et il ne fait pas partie des meilleurs films dont l’action se déroulant principalement dans un ascenseur. Le cinéaste loupe complètement le coche, n’arrivant pas à renvoyer une image anxiogène et proposant un scénario médiocre qui enfonce des portes ouvertes sans jamais être vraiment sulfureux. Trauma est un film ennuyeux, à la photographie hideuse et qui, finalement, même s’il demeure honnête, ne convaincra personne.
Note : 06/20
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Par AqME