octobre 14, 2024

Born to be Blue

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De : Robert Budreau

Avec Ethan Hawke, Carmen Ejogo, Callum Keith Rennie, Stephen McHattie

Année: 2015

Pays: Etats-Unis

Genre: Biopic

Résumé:

L’histoire vraie, et tragique, du trompettiste de jazz Chet Baker, depuis son comeback dans les années 70 jusqu’à sa disparition brutale…

Avis:

Robert Budreau est un producteur-réalisateur qui a commencé sa carrière dans les années 2000. Si sa carrière dans la production est très conséquente, principalement dans le domaine du court-métrage et du cinéma indépendant, en ce qui concerne sa filmographie dans le domaine de la réalisation, son expérience est plus restreinte, puisque « Born To Be Blue » n’est que son second film. Son premier long métrage datant quant à lui de 2006. Le réalisateur aura donc mis dix ans avant de repasser au format du long-métrage (car oui entre-temps, il a réalisé plusieurs courts-métrages) et ce retour se fait avec beaucoup de classe.

Pour son nouveau film, Robert Budreau a décidé de s’attaquer au célèbre musicien de Jazz Chet Baker. Musicien au talent incroyable et à la vie tumultueuse, Robert Budreau a choisi un moment précis de la vie de Chet Baker et livre un film captivant très intéressant dans le combat qu’il nous raconte. Emporté par un Ethan Hawke tout en retenu, « Born To Be Blue« , tout en étant « le traditionnel » biopic sur un énième artiste camé, arrive à offrir autre chose, aussi bien dans ce qu’il nous raconte que comment il nous le raconte.

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Chet Baker est un considéré comme le plus grand trompettiste de sa génération. Il est adulé et admiré de tous et sa musique est indémodable. Mais derrière les lumières, derrière le regard des gens, Chet est un artiste tourmenté qui sombre dans la drogue. Un soir, alors qu’il rentre d’une soirée de « flanneries » avec une actrice avec laquelle il partage la tête d’affiche d’un film, il se fait violemment agresser par un dealer à qui il doit de l’argent. L’homme en question lui a massacré le visage. La mâchoire fracturée, les dents cassées, après cette agression, Chet apprendra alors par ses médecins qu’il ne pourra plus jamais jouer de la trompette. Chet se voit alors lâché par tout le monde et il ne pourra compter que sur la présence de Jane, l’actrice du film dans lequel il tournait avant de se faire agresser. Malgré les moments difficiles qui s’annoncent, grâce à Jane, Chet va peu à peu se remettre à jouer de la trompette.

« Born to be blue » est donc un beau film dans tous les sens du terme. Beau de par ce qu’il nous raconte et mais aussi de par ce qu’il nous montre. Robert Budreau se lance dans un biopic et s’il est certes convenu et que l’on passe par les « obligations », séances de shoot, descente en enfer et résurrection, le réalisateur arrive à rendre son film intéressant tout le temps, notamment grâce un scénario solide qui s’appuie sur la force et le désir de ne jamais laisser tomber. « Born to be blue » est une écriture solide qui s’appuie sur l’histoire d’amour et l’entraide de ses personnages. Robert Budreau filme Chet et Jane avec beaucoup de complicité, de romantisme, de poésie et de détermination. On est touché par le regard qu’ils se portent l’un pour l’autre. On est touché par la force incroyable de cette femme qui se livre et soutient cet homme, tout en restant libre et active de son côté. « Derrière un grand homme se cache une grande femme », cette phrase célèbre peut parfaitement illustrer le film de Robert Budreau, car si le réalisateur livre un très bon film sur la résurrection de Chet Baker, il livre surtout un grand film sur cette femme de l’ombre. Cette femme qui a soutenu et aidé l’homme et l’artiste tant qu’elle a pu. Le scénario est beau et surtout malgré les moments noirs, laisse la place à quelque chose de léger. « Born to be blue » est un film qui est loin d’être déprimant malgré le tragique de l’histoire qu’il nous raconte.

Bien évidemment, « Born to be blue » abordera tous les thèmes récurrents que l’on s’attend à trouver dans ce genre de film et c’est avec plaisir et étonnement qu’il ne tombe pas dans le piège de quelque chose de cliché. Certes, ça reste convenu, mais en même temps Robert Budreau en tire des forces. Il arrive à surprendre dans la discrétion des moments évidents qu’il va nous raconter. Ainsi, quand il aborde la drogue, la désintox ou encore les tentations, malgré la trame linéaire du film, « Born to be blue » ne donne pas l’impression d’avoir un film déjà-vu.

« Born to be blue » est aussi un film qui est beau à regarder, car sans tomber dans le cucul ou le facile, Robert Budreau nous a offert un film superbe et intéressant dans ses plans et ses scènes. Encore une fois, malgré le côté sombre, « Born to be blue » dégage quelque chose de très romantique, de très amoureux. C’est un film très lumineux qui envoûte et fait du bien. Le réalisateur nous offre aussi de très belles scènes de concert et de musique.

« Born to be blue » est un film très bien tenu par ses acteurs qui sont tous excellents. Et au milieu de tous ces talents, c’est Ethan Hawke et Carmen Ejogo qui s’envolent et surplombent tout le monde. Le premier est génial dans le rôle de Chet Baker qu’il joue avec beaucoup de retrait. On notera qu’il est confondant de réalisme quand il est en train de jouer, c’est bluffant. En face de lui, un peu comme une révélation, Carmen Ejogo tient un rôle sublime, touchant, et même bouleversant dans ses dernières scènes. Un rôle plein de grâce, de sensualité, qu’elle emporte très loin. On est remué par l’amour et l’aide que cette femme apporte sans aucune contre-partie. Le duo fonctionne donc à la perfection et malgré la présence d’acteurs tels Callum Keith Rennie, Stephen McHattie, Janet-Laine Green, on ne retient qu’eux deux.

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« Born to be blue » est donc un très beau film. Classieux, prenant et touchant, Robert Budreau a réussi son défi en livrant un biopic solide que l’on prend plaisir à suivre. Entre romantisme, concert, problème du quotidien, chute de l’artiste et sa résurrection, on ne voit pas passer le film de Robert Budreau.

Note : 15,5/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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