avril 25, 2024

Alice de l’Autre Côté du Miroir – Les Tartelettes de la Discorde

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Titre Original : Alice in Wonderland 2 : Through the Looking Glass

De: James Bobin

Avec Mia Wasikowska, Johnny Depp, Helena Bonham Carter, Sacha Baron Cohen, Anne Hathaway

Année: 2016

Pays: Etats-Unis

Genre: Fantastique

Résumé:

Les nouvelles aventures d’Alice et du Chapelier Fou. Alice replonge au pays des merveilles pour aider ses amis à combattre le Maître du Temps.

Avis:

Si le monde du cinéma est perclus de suite, de trilogie ou parfois bien plus, ce n’est souvent pas pour les bonnes raisons. Si certaines œuvres ont été écrites pour tenir sur trois films ou plus, on va pouvoir y trouver une certaine cohérence dans l’univers, mais aussi dans le scénario. Cependant, le plus souvent, on retrouve des suites parce que le premier film a marché au box-office et a rapporté gros aux producteurs. Il va sans dire que l’argent faisant les beaux jours du cinéma, c’est sans conscience que les producteurs lancent des suites à tout va afin d’attirer le même public dans les salles et bien souvent pour des films de qualité moindre. Les exemples sont légions, mais le plus ironique dans tout ça, c’est que dans les trois quarts du temps, ces suites ne génèrent pas de bénéfices et coûtent plus chères qu’autre chose. Un bien pour un mal bien entendu, mais le fléau ne semble pas près de s’éteindre avec le spécialiste de la chose, Disney.

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Car si Alice a connu une suite, ce n’est pas grâce à Lewis Carroll, puisque le roman est une suite incohérente de petites histoires qui font partie de la vie de l’écrivain. C’est surtout grâce au succès du premier film réalisé par Tim Burton qui a généré de jolis bénéfices. Malheureusement, le film était l’un des plus mauvais de son réalisateur et une piètre adaptation du roman, ce qui n’explique pas son succès auprès du public. Effets spéciaux au rabais, acteur en perpétuel surjeu et surtout, une histoire linéaire et d’une simplicité déconcertante. Mais les raisons du public sont parfois impénétrables et c’est donc avec force frémissements et angoisse que l’on a droit à une suite directe, reprenant le titre du livre du romancier anglais. Et le constat est sans appel, ce n’est pas mieux que le film précédent, c’est pire!

On retrouve la belle Alice aux commandes du bateau de son père et l’on apprend qu’elle naviguait depuis plus d’un an pour découvrir le monde. De retour à Londres, elle se rend compte que sa mère a mis le bateau de son père à la vente afin d’obtenir une maison. Alors que la jeune femme est désemparée, elle est de nouveau appelée au pays des merveilles pour venir en aide au chapelier fou qui pense que ses parents sont toujours vivants. Cette installation de l’intrigue prend à tout casser une grosse demi-heure du métrage, pour ensuite essayer tant bien que mal de fournir une grosse heure de péripéties. Calibré à la seconde près, ce deuxième opus d’Alice est réellement sans surprise, surtout dans sa narration, et cela malgré le fait que la temporalité a une importance. En effet, dans ce film Alice va voyager dans le temps afin de découvrir la jeunesse du chapelier et ainsi lui sauver la vie. Cependant, il n’y aura jamais aucun paradoxe temporel et encore moins des effets néfastes sur le présent ou le futur. En fait, le film de James Bobin est d’une simplicité déconcertante et s’adresse principalement à un public jeune, voire enfantin (coucou Disney). Et c’est peut-être là que réside le principal défaut du film, celui de ne jamais prendre de risque, de faire simple, limpide et pour un film où la folie doit avoir une place prépondérante, c’est assez limite.

Mais ce n’est pas tout. Le réalisateur suit les pas artistiques de Burton pour présenter un univers coloré et magique. Seul problème, c’était déjà très moche dans le premier opus et ça l’est tout autant ici, le cinéaste n’apportant jamais un grain de nouveauté ou une patte identitaire. En fait, nous sommes face à un blockbuster hollywoodien transparent dans lequel le réalisateur n’a pas trop son mot à dire. Et c’est dommage car certaines idées sont vraiment bien trouvées comme le château du Temps et cette gestion des montres pour symboliser la vie et la mort. D’ailleurs, le Temps est le personnage le plus intéressant et le moins surjoué, par un Sacha Baron Cohen inspiré. Le film aurait pu aussi se rattraper sur le thématiques brassés comme l’amitié, la notion du temps qui passe ou encore le deuil, ais malheureusement, tout cela est très vite expédié au profit d’une action non-stop et de moments de bravoure qui n’en sont pas vraiment. Mais encore pire, le twist final réserve une surprise de taille, qui montre à quel point les enjeux dramatiques de ce film sont risibles. Sans spolier, on a vraiment l’impression d’être pris pour des débiles mentaux et il y avait vraiment matière à faire quelque chose de beaucoup mieux, de beaucoup plus intéressant et intelligent.

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Au final, Alice de l’Autre Côté du Miroir n’est pas spécialement une déception puisque l’on pouvait s’attendre à ce genre de métrage. Burton n’ayant plus qu’un rôle lointain de producteur et l’univers posé étant déjà moche, on savait pertinemment dans quoi on mettait les pieds. Cependant, la surprise ne sera pas présente, tout comme la prise de risque ou les enjeux dramatiques qui seront aux abonnés absents pour un film lénifiant où finalement rien n’a d’importance, pas même le temps.

Note: 05/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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