avril 26, 2024

Radiohead – A Moon Shaped Pool

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Avis :

Peut-on critiquer l’intouchable ? A-t-on le droit de dire du mal de quelque chose que tout le monde se soit d’aimer selon tous les médias ? C’est la question que l’on peut se poser à propos de Radiohead et de sa musique. Groupe majeur de la scène britannique, fondé en 1985, c’est presque dix ans plus tard que le groupe commence à se faire connaître grâce à leur premier album Pablo Honey et le hit Creep, qui montrait un amour inconsidéré pour les titres complexes et les riffs de grattes sauvages. Cependant, c’est surtout avec les trois albums suivants que le groupe aura une notoriété universelle avec notamment OK Computer et Kid A. Et la grande force du groupe, c’est d’avoir su exploser tout en changeant leur musicalité et en devenant une formation plus douce, plus lente et plus électro, délaissant un petit peu le rock. Ce changement de style ne sera pas épargné par leur label, ce qui n’empêchera pas le groupe de continuer en s’autoproduisant. Quoiqu’il en soit, la notoriété du groupe n’est pas en mettre en doute et il y a un réel talent dans Radiohead. Porté par son frontman charismatique Thom Yorke, le groupe revient alors avec un sixième album déjà adulé par les critiques et par les journaux du monde entier. Faut-il y voir un premier signe de mauvaise foi ou alors l’album est-il réellement bon ?

Le skeud commence avec Burn the Witch et avec un titre aussi accrocheur, on peut penser que Radiohead a décidé de passer à la vitesse supérieure et d’aller vers quelque chose de plus rock. Et malheureusement, ce ne sera pas le cas. Non pas que le titre soit mou du genou, c’est d’ailleurs l’un des meilleurs de l’album, mais il ne décollera jamais. Et pourtant, tout indiquait qu’il allait partir, que le titre allait s’envoler vers quelque chose de plus violent, mais on restera sur notre faim et sur une redondance rythmique presque pénible. Néanmoins, le titre est plutôt bien foutu même s’il manque d’énergie et on retrouvera un petit peu de cette rengaine avec Desert Island Disk et Ful Stop, qui annonce des démarrages tonitruants pour finalement tromper l’auditeur avec des morceaux hybrides mais qui n’arriveront jamais à vraiment décoller, laissant celui qui écoute sur le tarmac. C’est d’ailleurs assez gênant car on a comme l’impression d’une promesse non tenue et la frustration sera bien présente du début à la fin de cet album qui n’arrive jamais à varier les plaisirs et reste vraiment monolithique.

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C’est d’ailleurs ce mot qui reviendra en force tant A Moon Shaped Pool est difficile d’accès et n’arrive jamais à se rendre plus accessible, plus tout public. Alors certes, ce n’est pas plus mal, et on préfèrera ça à un album mercantile sans saveur, mais le groupe se renferme trop sur lui-même et n’arrive jamais à communiquer son univers, devenu trop obscur, trop ténébreux mais pas dans le sens dark, plutôt dans le sens tortueux. De ce fait, quasiment tous les titres sont du même acabit et aucun ne ressort vraiment du lot. En fait, en écoutant ce skeud, on a la sensation d’écouter onze fois le même titre avec de légères variations mais qui n’apportent à chaque fois rien du tout. C’est lent, c’est mou, c’est très chiant et si Radiohead reste fidèle à son nouveau crédo on regrette amèrement Creep et ses riffs agressifs. D’autant plus que l’album a vraiment du mal à communiquer ses émotions. Si Glass Eyes est mignon, on sent comme une grandiloquence inaccessible, comme si le groupe nous regardait de haut et jouait plus pour lui que pour un public. D’ailleurs, cet album sera très dur à jouer sur scène tant il manque d’énergie, d’envie et de grâce. Alors certes, on retrouvera des allégeances au jazz ou encore à l’électro, mais tout cela reste assez maigre dans les compositions qui se ressemblent toutes.

Au final, A Moon Shaped Pool, le dernier album en date de Radiohead, est une belle déception. Loin d’égaler le succès justifié des premiers albums du groupe, ce neuvième effort montre que le groupe ne fait plus la même musique et à décider de se reposer sur ses lauriers, livrant un skeud mou, chiant et dont la saveur s’avère trop difficile d’accès pour vraiment convaincre. Alors ce n’est pas extrêmement mauvais, c’est juste décevant de voir que le groupe délaisse le rock, le vrai, pour quelque chose de plus complexe mais pas foncièrement de plus réussi.

  1. Burn the Witch
  2. Daydreaming
  3. Decks Dark
  4. Desert Island Disk
  5. Ful Stop
  6. Glass Eyes
  7. Identikit
  8. The Numbers
  9. Present Tense
  10. Tinker Sailor Soldier Sailor Rich Man Poor Man Beggar Man Thief
  11. True Love Waits

Note: 07/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=yI2oS2hoL0k[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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