mars 28, 2024

Hackers

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De : Iain Softley

Avec Angelina Jolie Pitt, Jonny Lee Miller, Jesse Bradford, Matthew Lillard

Année : 1995

Pays : Etats-Unis

Genre : Thriller

Résumé :

Dade Murphy, un adolescent, est arrêté par les services secrets pour avoir créé un virus informatique et est condamné à ne plus utiliser un ordinateur jusqu’à son dix-huitième anniversaire. Quelques années plus tard, lui et ses amis découvrent qu’un virus très dangereux est en passe de se propager sur tout le réseau. Ils vont tenter de stopper son extension.

Avis :

Iain Softley est un réalisateur britannique qui ne fait pas grand bruit, d’une part par la qualité de son cinéma, qui peut être aussi excellent (« K-Pax« ) qu’il peut sombrer dans les abysses, comme avec « Cœur d’encre« , et d’autre part par sa présence, puisque le réalisateur réalise assez peu finalement, huit films en vingt-trois ans de carrière.

Après un premier film sorti en 1993, « Backbeat« , qui retraçait le début de carrière des Beatles, Iain Softley revenait deux après avec un film pour le moins ambitieux, puisque le réalisateur s’attaquait à la cyber-criminalité. Si le film est un peu grossier dans son récit, il faut noter tout de même que le film, visuellement, dégage une certaine originalité et aborde un sujet qui, pour l’époque, est très novateur, ce qui en fait un vrai film d’anticipation. Et le tout est bercé dans l’ambiance punk assez folle des années 90. Une ambiance aujourd’hui disparue.

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Dale Murphy est un adolescent de dix-sept ans qui vient d’emménager à New-York avec sa mère. Dale aurait pu être un ado comme les autres, mais il y a huit ans de cela, il a piraté et infecté la bourse de Wall Street, ce qui a engendré un sacré boxon. Très vite repéré, il a été condamné et n’était plus censé toucher un ordinateur jusqu’à sa majorité. Une restriction qu’il n’a bien évidemment pas tenu. Connu sous le nom de Crash Override, Dale va très vite se faire de nouveaux amis dans le milieu des pirates informatiques. Mais l’un d’eux va pirater le fichier d’une grande entreprise et bientôt le gang de pirates sera traqué par un autre pirate totalement cinglé et pervers. Un pirate qui répond au nom de La Peste. Un pirate qui a mis en place une machination pour détourner de l’argent et il compte bien faire porter le chapeau au groupe.

« Hackers » est le film que l’on regarde avec nostalgie, car il représente une époque, une petite révolution qui arrivait peu à peu dans les foyers, l’informatique. Alors certes, l’informatique était déjà présente, mais c’est à cette époque-là qu’elle commence à exploser. « Hackers » de Iain Softley, c’est un peu le film de cybercriminalité « parfait », dans le sens où il s’avère être en avance sur son temps et va parler de sujets qui font partie d’un quotidien aujourd’hui, même si, quand on va regarder le film, on voit bien que la technologie est bien dépassée ou encore que certaines choses n’existeront tout simplement pas, ou même que l’intrigue est finalement impossible. Mais pourtant, « Hackers » est un bon film d’anticipation pas si con que ça finalement.

C’est vrai que si l’on s’arrête dans les grandes lignes du scénario, « Hackers » est un film convenu et il n’apportera aucune surprise dans les relations entre les personnages ou encore le fait que les « gentils » ados diabolisés par une société mal informée s’en sortent et fassent finalement tomber le « méchant pirate » cupide, qui n’a d’autre but que de s’enrichir.

Mais si jamais on accepte ceci et que l’on se laisse bercer par cette ambiance si particulière et les sujets et autres idées que le réalisateur développe, alors on se rend compte que « Hackers » n’est pas si bête que cela et qu’il est même un excellent film qui parle bien d’une révolution dans la société.

Ce qu’on apprécie beaucoup dans « Hackers« , c’est la façon dont le film aborde l’informatique et le choc des générations. Il y a quelque chose de très naïf dans ce film et pourtant tout fonctionne plutôt bien et Iain Softley a très bien su mener l’enquête de son film, tout en offrant quelque chose qui aborde parfaitement le début de la cyberculture.

« Hackers« , c’est plein de petites choses que le film met parfaitement en place. De petits éléments de rien du tout, mais qui pour l’époque sont pointus et surtout s’avèrent presque prophétiques. Je pense par exemple aux différents moyens que les ados vont avoir pour « combattre » La peste. Des virus blagueurs, des coups de téléphone simplement pour avoir des mots de passe (oui, ça parait improbable aujourd’hui, mais à l’époque, ça marche), le fait de pourrir la vie de quelques personnes grâce à l’informatique ou encore l’utilisation d’internet pour faire passer un message. Le fait de « combattre » en communauté, de faire une entraide mondiale, c’est vraiment bien vu, et même très en avance sur son temps (le film étant sorti en 1995, surement filmé en 94), surtout qu’à l’époque, internet n’en est qu’à son début.

« Hackers« , c’est aussi un petit fourmillement d’idées dans la mise en scène. Une mise en scène qu’Iain Softley a bien su faire coller aux thèmes de son film. « Hackers » est donc bercé dans une ambiance colorée et acide en même temps. Les scènes de hacking, même si elles ne sont pas crédibles pour la plupart, restent quand même bien foutues et bien imaginées. De plus, Iain Softley a l’intelligence de faire un film à effets spéciaux, sans pour autant tomber dedans. Ces effets spéciaux sont au service de son histoire et non l’inverse et malgré le fait que ce soit irréel, on remarque qu’ils n’ont pas si mal vieilli.

L’univers de « Hackers« , c’est aussi ses costumes, improbables, kitschs et géniaux à la fois. Des costumes qui reflètent très bien l’époque dans laquelle le film évolue. Des costumes qui marquent et donnent un sacré caractère à ce film. « Hackers » est aussi bercé par une BO acide terrible. Une BO électro rock où l’on peut entendre du Prodigy, de l’Orbital, Massive Attack, Underworld ou encore Carl Cox. Bref, un petit bijou pour nos oreilles nostalgiques.

Puis « Hackers« , c’est aussi des acteurs caricaturaux et géniaux en même temps. Une belle brochette d’acteurs qui sont pratiquement tous connus aujourd’hui. Ainsi dans ce film, l’on pourra admirer une Angelina Jolie en punckette appelée Acide Burn. On pourra aussi admirer un Johnny Lee Miller tout de blond platine et pantalon en cuir. On trouvera le génial Matthew Lillard qui nous livre encore une fois un grand show de n’importe quoi. Le rôle du pourri est pour Fisher Stevens qui se vautre dans la caricature, si bien que le méchant du film finit par en être incroyable à chaque scène. Enfin Laurence Mason, Jesse Bradford, Marc Bathony, Felicty Hoffman, Lorraine Bracco ou Wendell Pierce viennent s’ajouter à la distribution.

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« Hackers » est donc un film qui a ses défauts, c’est vrai, mais qui a aussi beaucoup de qualité que le temps ne fait que développer. C’est un film tout droit sorti d’une époque révolue. C’est un film qui fourmille d’idées avec son univers cyber-punk. Donc rien que pour ces éléments et d’autres encore (idées de mise en scène, acteurs, BO, costumes) « Hackers » mérite d’être vu, et surtout, il mérite de ne pas tomber dans l’oubli. Et enfin, pour conclure, il ne mérite vraiment pas ce statut presque nanardesque qui lui colle à la peau.

Note : 13,5/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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