novembre 4, 2024

Bloodline Saison 1 – Vraie Fratrie et Faux-Semblants

Bloodline-Poster-Saison1

D’Après une Idée de : Todd A. Kessler, Daniel Zelman, Glenn Kessler

Avec Kyle Chandler, Ben Mendelsohn, Linda Cardellini, Norbert Leo Butz

Pays: Etats-Unis

Genre : Thriller

Nombre d’Episodes : 13

Résumé :

Les Rayburn sont des gens comme vous et moi : un hôtel prospère sur une île paradisiaque, une réputation à toute épreuve, une fratrie unie… à première vue, ils ont tout de la famille idéale. Oui mais voilà, les apparences sont parfois trompeuses et personne n’échappe à sa part d’ombre. Quand l’un des enfants perdu de vue depuis longtemps regagne le foyer, des secrets enfouis sous le poids des années menacent de refaire surface. Et si le sang qui coule dans les veines des Rayburn les soudait finalement moins que celui qu’ils ont sur les mains ?

Avis :

Avec l’arrivée de Netflix, beaucoup de monde a crié au scandale et à une soi-disante baisse de qualité dans les programmes. Comment une chaîne payante proposant juste des films et des séries déjà sortis pourrait-elle survivre face aux gros bonnets comme HBO, Showtime ou encore AMC. Il faut croire que ces chaînes avaient terriblement peur d’un ogre qui arrive maintenant à produire des exclusivités et des séries d’une grande qualité. Si récemment Daredevil ou Jessica Jones ont beaucoup fait parler d’elles, on va s’intéresser au cas de Bloodline, une série moins connue, mais qui vaut pourtant son lot de cacahuètes quand on voit la qualité d’écrire de chaque épisode et la richesse relationnelle qu’il y a dans cette famille pas si soudée que ça. Car oui, Bloodline n’est pas le récit d’un super-héros en devenir, mais bel et bien un drame familial teinté de thriller, où chaque personne a des secrets bien gardés qui peuvent coûter la vie à toute une famille.

bloodline-série-netflix-critique-saison-1-620x350

D’entrée de jeu, Bloodline pose un constat alarmant sur une famille qui paraît bien sous toutes les coutures, mais qui visiblement à un terrible squelette dans le placard. Entre de beaux enfants, des parents nageant dans le bonheur autour d’un hôtel de luxe au bord de l’eau, la série rentre rapidement dans le vif du sujet en abordant l’élément perturbateur, le frère paria qui a derrière lui un passé peu reluisant. Sauf que la série va très vite jouer sur les faux-semblants et les attitudes faux-culs. En effet, bien loin d’être manichéenne, la série veut tromper le spectateur, ou tout du moins l’induire en erreur sur chaque personnage. Et pour cela, elle parvient à créer en chacun des protagonistes une part ténébreuse et une autre radieuse, jouant perpétuellement sur deux tableaux afin que personne ne soit ou tout noir ou tout blanc. Entre une jeune sœur trompant son mari, un père de famille cachant un comportement violent, un frère qui va divorcer contre son gré à cause d’un comportement irresponsable, une mère se voilant la face ou encore le grand frère shérif de la ville mais qui se morfond à cause d’un secret familial datant de sa jeunesse, la série ne laisse personne sur le bas-côté. Mais le plus important dans tout ça, c’est que ces caractères sont tous crédibles et apportent une certaine réflexion sur la condition humaine.

Et c’est sûrement là le plus important dans la série. Grâce à une écriture intelligente et un montage en constant flashback, mais par pointes rapides, laissant suffisamment d’indices aux spectateurs pour fomenter des spéculations qui s’avèreront foireuses, chacun  va y aller de sa petite psychanalyse sur sa vie. En fait, la série est tellement tendue au niveau des relations entre les protagonistes que l’on se demande si dans notre entourage, certaines personnes ne seraient pas en train de nous mentir pour éviter une scission au sein de sa propre famille. Toujours dans un climat électrique, la série aborde aussi une évolution logique et jouissive de chaque acteur. La montée en tension se fait crescendo au fil des épisodes et on sent vraiment une apogée à la fin de l’avant-dernier épisode. Et si Bloodline comporte quelques soucis de rythme, s’appesantissant sur des points par forcément nécessaires au bon déroulement de l’intrigue, elle accroche le spectateur par son intelligence d’écriture et sa manière de capter l’attention. Parce qu’elle démarre par la fin, parce que l’on sait comment la série se termine, mais on ne sait pas comment ils en sont arrivés là, et c’est ça qui nous accroche rapidement.

D’autant plus que les acteurs sont formidables, Ben Mendelsohn en tête qui joue de façon incroyable un homme que l’on croit être. Tantôt attachant, tantôt détestable, il est le pilier de cette première saison, celui par qui tout arrive et qui bouffe littéralement l’écran et l’intrigue. D’autant plus que Bloodline se déroule dans un climat chaud, en dessous de Miami, renforçant une ambiance déjà chaude et tendue. Le fait que cela se passe sur un petit coin de paradis montre une certaine ironie, comme un gout de crime en éden, jouant sans arrêt sur une dissemblance entre ce qui se passe dans la vie des personnages et ce qu’il y a autour. On remarquera d’ailleurs l’évolution du décor au fil des épisodes, la météo se dégradant au fur et à mesure des relations familiales. Enfin, et c’est là toute la richesse de Bloodline, c’est que la série ne se contente de narrer les chroniques d’une famille de menteurs, mais elle intègre aussi tous les éléments d’un thriller hard boiled. Certes, cela ne prend pas le pas sur le fil rouge, qui est la destruction à petit feu d’une famille, mais c’est un excellent cliffhanger pour une saison 2 qui s’annonce encore plus tendue.

ob_e915d8_ustv-bloodline-season-1-still-09

Au final, la première saison de Bloodline est une réelle réussite et marque un point de plus en faveur de Netflix pour les séries de qualité. Se déroulant dans une ambiance particulièrement tendue, la série aborde aussi bien les méfaits du mensonge que le mal d’une erreur de jeunesse non résolue, et propose une vision de la famille parfaitement crédible et intéressante. Et si parfois la série est poil molle, notamment sur un dernier épisode pas forcément utile, elle n’en demeure pas moins une belle surprise qui mériterait d’être plus connue.

Note : 17/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=tRnS8FkcXNk[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.