avril 23, 2024

Megadeth – Dystopia – Le Post-Apo Selon Mustaine

Megadeth-Dystopia

Avis :

Qui a dit que les groupes du Big Four étaient finis ? Qui a annoncé la mort du thrash métal ? Personne et pour une raison toute simple, jamais les formations les plus emblématiques du métal n’ont été aussi présentes dans les sorties musicales. Entre un Slayer toujours énervé malgré le décès de Jeff Hanneman, avec Repentless et un Anthrax en grande forme avec son prochain album For All Kings, voilà que Megadeth revient en début d’année avec Dystopia, quinzième effort du groupe. Mais le fan a toutes les raisons du monde de craindre le pire surtout quand on connait les déboires précédents du groupe et le résultat tristounet des derniers albums. D’autant plus que lors de la préparation de cet album, le batteur et le guitariste ont décidé de partir, remplacés au pied levé par Kiko Loureiro et Chris Adler. De ce fait, Dystopia ne partait pas gagnant quant à sa qualité première. Mais c’est mal connaître Dave Mustaine et sa grande gueule, ainsi que son talent pour rebondir dans les pires moments. Mais ce quinzième album signe-t-il l’arrêt de mort de l’un des groupes les plus emblématiques du thrash métal ? Certainement pas, bien au contraire, la formation trouve un second souffle salvateur et livre ce qui pourrait bien être l’un des meilleurs albums de l’année.

Bien plus inspiré que pour Super Collider, le groupe annonce la couleur dès le départ, avec une intro arabique et une arrivée massive des guitares sur des riffs ultra rapides et d’une efficacité à rompre le cou au plus ardu des métalleux. Plongeant à cœur perdu dans un univers post-apocalyptique, le groupe donne tout ce qu’il a aussi, bien au niveau technique, qu’au niveau vocal. Il faut dire que la voix éraillée de Mustaine colle parfaitement au style et à l’ambiance choisie. Et si The Threat is Real démarre sur les chapeaux de roue, Dystopia continue sur cette lancée avec des riffs toujours aussi rapides et un solo final dantesque. La réussite du morceau provient aussi du refrain qui rentre immédiatement en tête et qui se révèle plus mélodique que d’habitude, rendant presque un ton désespéré. Ton que l’on retrouve dans tout l’album et notamment dans Fatal Illusion et sa fabuleuse ligne de basse. Car même si l’agressivité est plus prégnante et les riffs plus scandés et violents, il règne une sorte de désespérance là-dedans qui n’est pas déplaisante. Techniquement irréprochable, le groupe fournit aussi son lot de titres plus accessibles comme Death From Within, au refrain impeccable ou encore Bullet to the Brain et la rythmique diabolique où couplet et refrain sont bien marqués. On sent bien que le groupe s’est débarrassé de tous ses démons pour livrer quelque chose de plus pur, de plus simple, mais aussi et surtout avec une ligne conductrice qu’ils tiennent jusqu’au bout, sans jamais en déroger. Ainsi, Dystopia ne part pas dans tous les sens, il revient à l’essentiel et montre bien que le groupe n’est pas mort, bien au contraire.

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D’ailleurs le groupe va surprendre avec des compositions plus mélodiques et plus douces malgré des riffs rapides. Poisonous Shadows est résolument le titre le plus complet de l’album. Démarrant au piano assuré par le guitariste soliste, le morceau se réveille par la suite avec une double-pédale de folie. Mais la grande force de ce titre, c’est que le refrain, tout en étant puissant est résolument mélodique et touchant. Dans son ensemble, c’est le seul titre de l’album qui choisit l’axe de la douceur, tout en gardant toujours en arrière une énergie dévorante et une ambiance résolument désespérée. On notera aussi le puissant Conquer or Die, titre uniquement instrumental qui démarre à la guitare sèche, tirant son influence des morceaux hispaniques dans son intro. Par la suite, le titre ira vers quelque chose de purement violent et gras, tout en restant mélodique et bien lourd. C’est d’ailleurs cette dichotomie qui permettra au groupe de se renouveler, choisissant sans cesse de mettre le gras avec le fin, le lourd avec le plus aérien. Enfin, difficile aussi de ne pas citer Foreign Policy, un reprise du groupe Fear, qui résonne punk et qui fait office de petit clin d’œil pour le groupe, s’éloignant un petit temps du thrash.

Au final, Dystopia, le quinzième et dernier album en date de Megadeth, est une petite pépite qui signe le renouveau d’un groupe qui était tombé en désuétude depuis une paire de skeuds décevants. Brillant et arpentant un crédo que le groupe ne lâchera pas jusqu’à la fin, Dystopia permet au groupe de revenir sur le devant de la scène, montrant qu’il a combattu ses démons et qu’il est enfin prêt à renouer avec le succès et l’inspiration.

  1. The Threat is Real
  2. Dystopia
  3. Fatal Illusion
  4. Death From Within
  5. Bullet to the Brain
  6. Post American World
  7. Poisonous Shadows
  8. Conquer or Die
  9. Lying in State
  10. The Emperor
  11. Foreign Policy

Note : 19/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=3-d6LFLpBvw[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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