avril 25, 2024

Skunk Anansie – Anarchytecture

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Avis :

Dans les années 90, l’Angleterre avait réussi à remonter sur le sommet du monde du rock grâce à certaines formations talentueuses comme Blur ou encore Oasis. Bien loin d’un hard rock ou d’un métal salissant, ces groupes de rock avaient tout de même un côté sulfureux de par leurs attitudes ou leurs textes. En 1994, c’est Skunk Anansie qui se forme et commence à avoir de la renommée. Prônant une attitude plus virulente que ses confrères, lorgnant du côté du grunge américain, le groupe, emmené par sa chanteuse Skin et son crâne rasé, a su trouvé son public en enchaînant des tubes comme Hedonism ou encore Weak. Mais en 2001, c’est la surprise, car après trois albums et un succès dans toute l’Europe, le groupe annonce sa séparation. Chaque membre va faire sa carrière solo ou aller vers des featurings alléchants, comme le bassiste qui fera un album avec le grand Gary Moore. Mais en 2009, la rumeur d’une reformation circule et un quatrième album sort ne remportant que peu de succès en Angleterre, mais beaucoup en Italie. En 2011, Skunk Anansie signe la bande originale du film Sucker Punch de Zack Snyder puis un cinquième album qui sera le premier à sortir sous un label indépendant. Gardant depuis le début les mêmes membres, Skunk Anansie livre un sixième album assez discret, mais qui pourtant garde une énergie solaire et s’essaye encore à des ballades très touchantes.

Le skeud commence avec Love Someone Else, un morceau relativement rock qui montre que le groupe est toujours bien présent et qu’il n’a pas changé son crédo. Enfin, pas tout à fait. Car si le rock fait toujours partie de l’univers du groupe avec des guitares incisives, la formation se tourne de plus en plus vers des sonorités plus électro. Rien de bien méchant et rien qui dénature leur premier amour, mais on sent tout de même une différence avec ce que Skunk Anansie proposait auparavant. A titre d’exemple, ce premier morceau rock, mais qui possède des élans d’électro dans le refrain en appui de la batterie. Cela a pour but d’adoucir le riff, mais aussi d’apporter un soutien rythmique au titre. Par la suite, le groupe va retrouver ses premiers vœux avec Victim, un titre qui commence assez lentement, arpentant un refrain lancinant, pour partir ensuite en riffs plus incisifs, montant crescendo dans les tours pour ressembler à ce que pourrait faire Muse. Le groupe continue avec Beauty is Your Curse, un pur titre rock rapide et très rythmé, qui reste malgré tout très classique. On retrouve cette énergie dans d’autres titres comme In the Back Room ou encore Bullets et ses riffs très lourds qui marquent une vraie différence avec les autres morceaux de l’album.

skunkanansie2016

Mais le groupe trouve aussi d’autres ressources dans soit divers genres du rock, soit dans des ballades savamment dispatchées dans le skeud. That Sinking Feeling lorgne clairement du côté punk pour les couplets et du côté hard rock pour le refrain. Cette dichotomie très marquée en fait un titre presque incontournable de l’album, qui brille aussi par la voix si particulière de la chanteuse. Mais c’est au niveau des ballades que le groupe montre tout son talent. On le savait déjà avec le brillant Hedonism, mais le groupe arrive encore à satisfaire le côté mielleux des rockeurs avec notamment Death to the Lovers, une pièce très touchante et bien foutue, qui prend aux tripes, ou encore I’ll Let You Down, un titre de clôture assez touchant malgré le fait qu’il soit un poil trop lent et toujours sur le même tempo. Néanmoins, le titre réussit son pari de jouer sur les émotions et il ferme à merveille ce Anarchytecture qui sera fort satisfaisant. Mais il faut aussi trouver quelques menus défauts à ce sixième album qui n’est pas parfait. Certains titres sont un poil trop transparents, à l’instar de Without You ou We are the Flames et l’album est vraiment trop court, peinant à vraiment installer une certaine ambiance. Certes, ces défauts sont mineurs, mais sans ça, l’album aurait été vraiment intéressant et dans l’air du temps tout en gardant un aspect rétrograde relativement plaisant et loin des carcans commerciaux.

Au final, Anarchytecture, le sixième album de Skunk Anansie, est une franche réussite même s’il lui manque certaines choses pour être parfait. Continuant son évolution et sa mutation en même temps que les changements de la société, le groupe a su se renouveler sans jamais perdre de vue son enthousiasme et la musique qu’il aime, le rock, pur et simple. Il est juste dommage que le groupe ne soit pas plus mis en avant pour un retour à une réussite méritée.

  1. Love Someone Else
  2. Victim
  3. Beauty is Your Curse
  4. Death to the Lovers
  5. In the Back Room
  6. Bullets
  7. That Sinking Feeling
  8. Without You
  9. Suckers !
  10. We are the Flames
  11. I’ll Let You Down

Note : 15/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=3-Qh540VY8I[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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