avril 25, 2024

Je Suis un Cyborg

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Titre Original : Ssa-i bo-geu-ji-man-gwen-chan-a

De: Park Chan-Wook

Avec Lim Soo-Jung, Rain, Choi Hee-Jin, Joo Hee

Année: 2006

Pays: Corée du Sud

Genre: Comédie dramatique

Résumé :

Internée, Young-goon est persuadée d’être un cyborg. Elle refuse de s’alimenter préférant sucer des piles et parler aux distributeurs automatiques.
Il-Soon pense que tout va bien ! Grâce à son pouvoir qui lui permet de voler les qualités des gens qu’il observe, il est le seul à la comprendre. En tombant fou amoureux d’elle, il va tenter de la ramener à la réalité…

Avis :

Park Chan-wook est surement mon réalisateur asiatique préféré. À chaque fois que j’ai vu un film de ce maître, je n’ai jamais été déçu et chacune de ses œuvres fut pour moi un superbe moment. Bien sûr, je n’ai pas encore tout vu de lui, et sur les films qui me restent, il y avait celui-là, « Je suis un cyborg » et son pitch déroutant. Sur tous ceux qu’il me restait à voir de lui, c’est surement le film qui aiguisait le plus ma curiosité. Alors histoire d’assouvir mon envie, je me le suis pris, et c’est peut-être bien la plus belle idée que j’ai eue de mon année, car j’ai eu un très gros coup d’amour pour ce film, totalement déjanté et si triste en même temps, et même si mon achat m’a coûté les yeux de la tête, le film étant rare, je ne le regrette en aucun cas, bien au contraire.

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Young-goon s’est internée dans un hôpital psychiatrique. La jeune femme est persuadée qu’elle est un cyborg, et que sa mission, une fois que ses batteries seront à nouveau chargées, sera de tuer tous les aides-soignants de l’hôpital, pour aller apporter son dentier à sa grand-mère. Mais voilà, ses batteries refusent de se recharger car elle est pleine de compassion et tant que ce sentiment sera en elle, elle ne pourrait pas effectuer sa mission.

Il-Soon, lui, est schizophrène et est persuadé d’avoir un don incroyable qui lui permet de pouvoir voler ce qu’il veut, même les sentiments d’une personne. En regardant Young-goon, il est alors persuadé qu’il peut la sortir de cette folie et c’est avec des méthodes que lui seul a le secret qu’il va essayer de sauver la jeune femme.

Magique, irréel et euphorique, c’est un peu les premiers mots qui me viennent en tête pour définir ce film, signé par le père de « Old Boy » et plus récemment « Stoker« . « Je suis un Cyborg » est un film totalement fou, d’ailleurs, c’est pour moi l’une des définitions les plus poétiques que j’ai pu voir de la folie.

Après la dureté de sa trilogie sur la vengeance avec « Sympathy for Mr. Vengeance » « Old Boy » (que je considère comme un chef-d’œuvre) et « Lady vengeance« , Park Chan-wook a voulu revenir à quelque chose de plus coloré, de plus délirant et pourtant de tout aussi sérieux. C’est donc dans un asile de fous que le réalisateur Coréen a placé sa nouvelle intrigue.

À la découverte de ce film, je trouve que le scénario est tout simplement incroyable. C’est beau, c’est tendre, puis c’est délirant en même temps. Le film part à la conquête de la folie et nous offre une panoplie de personnages tous plus atteints les uns que les autres. « Je suis un Cyborg » est aussi bien un drame prenant sur une jeune femme qui sombre peu à peu, qu’une magnifique histoire d’amour entre deux écorchés de la vie et puis une vraie comédie avec des moments tellement décalés et improbables qu’ils m’ont fait sourire, même rire.

Avec ce film, j’ai trouvé que Park Chan-wook a parfaitement réussi à retranscrire la folie d’un établissement psychiatrique, sans tomber dans le misérabilisme.

L’ambiance de ce film est géniale du début à la fin et donne le sourire d’emblée. De suite, on pense à Tim Burton, ou alors Michel Gondry avec une petite touche d’Almodovar, pour les couleurs, le tout bien sûr en version asiatique.

Même si l’histoire est triste au possible, c’est un beau moment de tendresse, fait de plein de petites attentions, de petits gestes, de pensées, de regards, de libertés d’esprit, malgré l’enfermement. C’est très touchant, sincère et vrai.

Le réalisateur y apporte aussi une touche de bonne humeur qui fait que le film est un vrai bonheur à regarder. Il sait parfaitement mélanger la folie à la poésie et dans ce film, l’une ne va pas sans l’autre et je crois bien que c’est ça le coup de génie de ce film.

Son film regorge d’idées incroyables, de scènes aussi magiques, d’ailleurs, on y trouve l’une des plus belles scènes qui m’ai été donné de voir, une scène qui m’a profondément touché par sa poésie. Ce qui est terrible aussi, c’est que tout le film est soutenu par des effets spéciaux superbes qui sont au service du film et non l’inverse. Plusieurs éléments sont très bien incrustés et soutiennent ce que le réalisateur veut nous montrer ou nous faire ressentir. Il y en a beaucoup, mais le réalisateur ne tombe pas dans la surenchère.

À l’image du film, les comédiens sont tous aussi géniaux. Le film est tenu avec folie et légèreté par Lim Soo-Jung, qui joue à merveille la jeune femme possédée, convaincue que derrière son enveloppe corporelle se cache un Cyborg. L’actrice, magnifiquement filmée par la caméra de Park Chan-wook, est fabuleuse et convaincante. Pour incarner l’autre fou du film, c’est l’acteur Rain qui s’y colle et comme sa partenaire de jeu, il est incroyable. Et surtout très touchant. L’acteur nous fait passer sans aucun souci toutes les émotions que son personnage ressent. Les autres patients et médecins sont tenus par des acteurs qui sont tous aussi efficaces que les deux rôles principaux.

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Après la vengeance, c’est donc de la folie, mais aussi de l’amour que va nous parler Park Chan-wook. « Je suis un Cyborg » est donc un superbe film, qui m’a ébloui aussi bien dans son style que par la façon qu’a le réalisateur d’analyser la folie et de nous emporter dans son film, au plus près de ses personnages. J’en suis ressorti bouleversé, les paupières humides, le sourire aux lèvres et la frustration aussi de ne pas avoir vu ce film sur grand écran. Décidément, le cinéma de Park Chan-wook est surprenant et j’attends son prochain avec une impatience folle.

Note : 20/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=e2TurI_InEk[/youtube]

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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