avril 25, 2024

The Driver

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De : Walter Hill

Avec Ryan O’Neal, Isabelle Adjani, Bruce Dern, Ronee Blakley

Année: 1978

Pays: Etats-Unis

Genre: Policier

Résumé:

L’histoire se passe de nos jours. Il y a le meilleur chauffeur à gages que l’on puisse se procurer, toujours en compétition avec le meilleur détective, à qui personne ne peut échapper, sauf le conducteur.

Avis:

Walter Hill débute sa carrière comme deuxième assistant sur deux films cultes, puisqu’il s’agit de « Bullit » et de « L’affaire Thomas Crown« , tous deux réalisés par Norman Jewinson. Après ces expériences, il se dirige vers l’écriture et participe au scénario du premier « Alien« , il écrit pour Sam Peckinpah, pour John Huston ou Robert Culp. Puis c’est en 1975 avec « Le Bagarreur » qu’il passe à la réalisation. Un premier film emmené par Charles Bronson, qui jouit d’une belle réputation. Depuis 1975, Walter Hill a réalisé une vingtaine de films, dont les cultes « 48 Heures » et sa suite, « Double Détente« , ou encore plus récemment « Un seul deviendra invincible  » et « Du plomb dans la tête » avec un bon Stallone sur le retour.

Aujourd’hui, c’est sur le deuxième film de Walter Hill que l’on va s’arrêter. Un film qui vient de s’offrir une seconde jeunesse, puisqu’il vient de ressortir en DVD en version restaurée. Ce film, c’est « The Driver« , un bon polar bien made in 70’s. Alors qu’il s’apprête à fêter ses quarante ans d’ici deux ans, ce film de braquage et de bagnoles s’avère être une très belle découverte rétro qui reflète avec énormément de charme l’époque dans laquelle il a été conçu. « The Driver » est donc un film haletant, au rythme soutenu et l’on comprend aisément que le film ait pu inspirer bien d’autres réalisateurs, Nicolas Winding Refn en premier !

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Lui, c’est le chauffeur et ce n’est pas n’importe quel chauffeur. Si un braqueur veut faire un casse, il a plutôt intérêt à ce que cet homme soit derrière le volant, car il est le meilleur d’entre tous. La police a beau faire, rien ni personne n’arrive à le rattraper. Un flic a décidé de le coincer. Ce flic est têtu et aime jouer. Pour lui, il le sait, il finira tôt ou tard par arrêter son homme. Il a même un plan. Pour cela, il va faire chanter des braqueurs malchanceux et monter un faux casse pour le coincer.

« The Driver« , c’est le petit film très honnête et bien foutu qu’on ne voit pas arriver. C’est le petit film qui surprend et charme. Sur un scénario de Walter Hill lui-même, « The Driver » nous entraîne très bien dans ses courses-poursuites effrénées dans un Los Angeles à l’époque actuelle et aujourd’hui terriblement rétro.

Le scénario est très simple, sans fioriture, mais il est efficace. Trouvant le juste équilibre, Walter Hill nous donne tout ce que l’on avait envie de voir et il le fait de manière généreuse. L’intrigue policière se tient bien jusqu’au bout avec un très bon final. Le film jouit de rebondissements inattendus et bien vus. On appréciera beaucoup le jeu du chat et de la souris qui aujourd’hui rappelle clairement « Drive« . Le rapport entre les personnages est bien construit. Certains dégagent une part de mystère bienvenue, comme le personnage d’Isabelle Adjani. Walter Hill a eu l’excellente idée de ne pas leur donner de noms, ce qui fait que le film a un petit quelque chose mystérieux, un peu comme si ces personnages n’existaient pas, ou étaient des fantasmes du réalisateur.

Misant sur une mise en scène nerveuse et en même temps qui prend son temps pour nous exposer les relations et les tensions entre les différents personnages, le réalisateur offre d’excellents moments de cinéma. Tour à tour tendu, nerveux, noir et rétro, le film est vraiment beau à voir. Le Los Angeles des années 70, sa lumière, les looks des personnages, sa BO d’époque. Bref, on se répète, mais l’ambiance est belle et bonne. Le film détient des courses-poursuites qui ont vraiment de la gueule. Les cascades sont extraordinaires, il y a un vrai rythme effréné qui se dégage de ces scènes de poursuites. On sent vraiment qu’il y a quelque chose d’authentique qui se dégage des images. Quelque chose qu’on a bien du mal à retrouver aujourd’hui, surtout à l’heure de la surenchère hollywoodienne, et même si le film a quelque peu vieilli, il faut le dire, il reste bien mieux et plus intéressant dans son artisanat que ce que le cinéma nous offre en matière de film de course-poursuite et braquage.

Le film est porté par un trio d’acteurs brillants. Ryan O’Neal est génial dans un rôle froid, dur et maîtrisé, mais qui laisse émaner de lui une tendresse, une fragilité, presque un remord. C’est un acteur qui avait vraiment tout et c’est bien dommage qu’il n’ait pas été plus mis en lumière. En face de lui, dans un rôle étrange et fascinant, on trouve Bruce Dern. Le comédien joue le flic qui s’amuse autant qu’il s’agace à ne pas réussir à coincer O’Neal. Enfin, « The Driver« , c’est la première expérience d’Isabelle Adjani dans le cinéma outre-Atlantique et l’actrice s’en sort très bien dans un rôle énigmatique. Troublante, elle n’est pas là pour jouer la Française, et même si l’on en sera peu sur son personnage, l’actrice le fait exister.

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« The Driver » est donc un très beau coup de cœur. C’est un film qu’on n’a pas vu venir et c’est tant mieux, car c’est de là que naissent les meilleures surprises. Simple, honnête, efficace et bourré de charme, franchement, Walter Hill a tout compris et ce polar made 70’s devient une très belle référence.

Note : 17/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Bmn4GNfiCDs[/youtube]

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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