avril 19, 2024

Malena

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De : Giuseppe Tornatore

Avec Monica Bellucci, Guiseppe Sulfaro, Luciano Federico, Matilde Piana

Année: 2001

Pays: Italie, Etats-Unis

Genre: Drame, Romance

Résumé :

Au printemps 1940, Mussolini a déclaré la guerre à la France et à la Grande-Bretagne. La ville sicilienne de Castelcuto est en liesse. Renato Amoroso, un garçon de treize ans, est heureux pour d’autres raisons. Il vient de recevoir sa première bicyclette et de tomber sous le charme de Malena, une ravissante veuve de guerre qui fait tourner la tête à tous les hommes du village et attise la haine des épouses jalouses. Renato, littéralement envoûté, la suit partout avec son vélo. Mais Malena est victime des refoulements et des convoitises des habitants de Castelcuto. Le petit garçon va trouver le moyen de l’aider, et grâce à elle, il apprendra les leçons de la vie.

Avis :

Réalisateur du culte « Cinema Paradisio« , Giuseppe Tornatore est une pointure dans son domaine. Lauréat de plusieurs David di Donatello (l’équivalent de nos Césars), de plusieurs Ruban d’argent, d’un Bafta, d’un Grand Prix à Cannes et même d’un Oscar du meilleur film étranger, le cinéaste italien tourne discrètement mais séduit presque à chaque coup les critiques comme le public.

Alors qu’il vient commencer les années 2000 en pleine mer avec « La Légende du pianiste sur l’océan », un film où il dirigeait Tim Roth et Mélanie Thierry, pour sa deuxième réalisation dans ce nouveau siècle, le réalisateur a choisi de placer sa caméra dans l’Italie du début des années 40. Là, sous le soleil étouffant, il va filmer avec passion et discrétion l’éveil des sentiments amoureux chez un jeune garçon, envouté par le charme de « Malena ». Un film tendre et touchant sur fond de Seconde Guerre Mondiale.

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Alors que Mussolini vient de déclarer la guerre à la France et à la Grande-Bretagne, quelque part en Sicille, Renato, un jeune garçon de treize ans, s’apprête à vivre un très grand bouleversement. Alors que son père vient de lui offrir sa première bicyclette, il va faire la « connaissance » de Malena Scordia, une femme dont la beauté rend fou tous les hommes et fait jalouser toutes les femmes de la ville. Totalement sous le charme de cette femme à la beauté aussi belle que la tristesse et la solitude qu’elle affiche sur son visage, le jeune garçon de treize ans va alors l’épier et découvrir derrière toutes les rumeurs les plus dures qui est vraiment Madame Scordia.

Voici donc un joli coup de cœur, « Malena » est une fable moderne sur l’adolescence et la naissance des sentiments amoureux. Une fable aussi sensuelle que drôle et dure. Avec ce film, Giuseppe Tornatore va peindre un magnifique portrait de femme vu à travers les yeux d’un adolescent. Un portrait troublant et jalousé. Un portrait triste et bouleversant dont seul Renato et nous, spectateur, seront les vrais privilégiés de la vérité et du mystère qui entoure Malena. Avec ce film, Giuseppe Tornatore traite particulièrement la fascination, le désir, le fantasme (la scène dans le bordel est particulièrement bien tournée) et plus largement l’amour, le vrai, comme celui de Renato qui est finalement le seul à connaitre vraiment cette femme.

Le scénario est très astucieux dans ce sens et la façon de filmer le désir, l’amour et les sentiments est rudement bien mise en scène. Découvrir Malena à travers les yeux de Renato est un véritable petit plaisir. Tornatore filme magnifiquement le corps de Monica Bellucci. Bourrée de fraicheur, « Malena » se révèle être simple, juste et drôle. Le réalisateur nous réserve des scènes qui peuvent aussi bien nous faire sourire et rire (surtout celle dans le cercle familial où Giuseppe Tornatore s’amuse à tourner au ridicule les sentiments de ce gamin et les réactions démesurées de son père) que nous toucher, et même bouleverser avec cette relation belle mais frustrante. Frustrante, car de manière incroyablement subtile et intelligente, Malena ne restera qu’un fantasme, presque un regret dans les souvenirs de ce garçon. Cette séduction que le petit garçon s’imagine et s’invente est magnifiquement décrit et mise en scène, aussi bien dans son imaginaire, (les scènes sont même trippantes) que dans la réalité où Renato n’arrivera jamais vraiment à parler à Malena. C’est avec beaucoup d’élégance, mais aussi de drôlerie et de panache que ce jeune garçon nous renvoie à notre propre adolescence, car au fond, chacun de nous a eu un jour où l’autre sa propre Malena. Une personne qui, d’un coup, par sa présence, sa beauté, son charme, son charisme et d’autres détails que le film explore si bien, nous a marqué pour un très long moment et peut-être même jusqu’à la fin.

« Malena« , ce n’est pas seulement le regard d’un gamin fou amoureux, car le film explore et développe plus que ça. Giuseppe Tornatore explore aussi une époque aujourd’hui révolue. Une époque pleine de jugement, d’envie ou la vertu peut être remise en cause et juger sur de simples jalousies, sur des « on dit ». Ici, Malena est une femme sans histoire victime de sa beauté renversante. Une femme perdue, solitaire, dont la beauté pourrait presque être une malédiction.

On appréciera aussi l’excellente reconstitution des années 40. Les scènes de guerre sont bien filmées. On appréciera la photographie qui sans être exceptionnelle est jolie. « Malena » jouit d’une jolie mise en scène à la fois pudique, tendre et rythmé. Puis le film est divinement parcouru par les notes d’Ennio Morricone, qui signe une bande originale belle, envoutante et nostalgique.

Enfin, « Malena » c’est Monica Bellucci dans un de ses plus beaux rôles. Malena est touchante, envoutante, c’est la femme fatale parfaite sans le vouloir. Mais c’est aussi une femme triste, fragile, seule et l’actrice embrasse son personnage comme elle l’a rarement fait. Renato est joué avec beaucoup d’humour et de passion par le jeune Guiseppe Sulfaro et on peut dire que le jeune garçon s’en sort très bien puisqu’il tient toute l’histoire sur ses petites épaules et il arrive parfaitement à nous communiquer le moindre de ses désirs, mais aussi de ses peurs et de ses frustrations. Une belle mention de Luciano Federico qui incarne le père de Renato et qui est franchement à mourir de rire.

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« Malena » est donc un film sublime sur le désir, l’adolescence, l’amour et la survie. Le réalisateur nous livre le très beau, mais aussi très dur et triste, portrait d’une femme admirable et d’un jeune garçon terriblement touchant dans son amour inconditionnel qu’il lui porte sans jamais lui dire.

Note : 16/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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