Alors, vous avez passé de Joyeuses Fêtes de Noël ? Vous vous êtes bien empiffré, vous avez bu jusqu’à plus soif en racontant des blagues en famille ou entre amis ?
Et le Papa Noël, il vous a bien gâté ?
Ah, ce bon vieux Père Noël, chaque année on l’attend avec impatience, il fait la joie des petits enfants, dans les cœurs comme sur les écrans. Dans les pays anglo-saxons, on l’accueille même avec un verre de lait et des cookies (si toutes les familles font la même chose, je vous raconte pas l’état du bonhomme en rouge à la fin de sa tournée).
Pourtant, Santa Claus, comme ils l’appellent là-bas, n’est pas toujours le papi jovial qu’on voudrait avoir à sa table, et dans certains cas c’est avec plaisir qu’on le laisserait sur le pas de la porte.
Transformé en pochtron qui vomit sur la crèche par les joyeux lurons Oldelaf et Monsieur D dans leur chanson éponyme, c’est surtout au cinéma qui lui arrive de faire les 400 coups, voire de devenir carrément dangereux.
Retour sur 5 Pères Noël qui nous donnent envie de boucher la cheminée.
1/ Le Psychopathe de Noël
Le Film : 3615 Code Père Noël, de René Manzor
Imaginez. Vous êtes un charmant bambin de 9 ans, passionné par Rambo et l’informatique (si si, c’est possible), pourri gâté par ses ultra-riches parents, qui a transformé son manoir en immense terrain de jeux et, en l’absence de sa mère, attend impatiemment le Père-Noël. Seulement quand celui-ci pénètre dans les lieux, il faut se rendre à l’évidence, quelque chose ne vas pas. S’il arbore bien le costume et l’inimitable barbe blanche, son regard ne donne pas envie d’aller s’asseoir sur ses genoux avec une liste de cadeau. Et pour cause, il vient de se faire licencier de son travail de père-noël par la mère de Thomas, et il est bien décidé à se venger.
3615 Code Père Noël, en plus d’être un film finalement peu connu et un véritable bijou de mise en scène et d’ambiance, est le plus pur cauchemar que puisse craindre un bambin. Coincé dans sa maison avec un tueur qui revêt le costume de celui en qui les enfants ont le plus confiance. Mutique, les yeux fous, increvable, ce père-noël là ne porte même pas de nom, et va faire passer thomas de l’enfance à l’adolescence en quelques heures éprouvantes. Après cette nuit là, une chose est sûre, il ne croira plus au Père Noël…
2/ Willie T. Soke
Le Film : Bad Santa de Terry Zwigoff
Willie, c’est l’antithèse du Père Noël. Il fume, il boit, il jure, il baise, il vole, et ce sans la moindre espèce de remord. Et pourtant, son boulot il le passe au centre commercial, tout de rouge vêtu avec une barbe blanche, à écouter des enfants lui babiller dans les oreilles. Le tout entre deux cuites bien entendu. Et le pire, c’est qu’il décide de cambrioler le magasin qui l’emploie, et se retrouve avec sur les bras le petit Thurman… qui pense qu’il est vraiment Papa Noël.
Certes, personne n’est tué dans ce film, et le Père Noël ne poursuit pas les petits enfants avec une hache. Tout au plus il manque de leur vomir dessus, avant d’aller lutiner sa collègue de travail dans une voiture crasseuse au son des « fuck me santa, fuck me santa ! »
N’empêche qu’avec Willie (impayable Billy Bob Thornton), le mythe prend un sacré coup dans la gueule. C’est même celui qui ressemblerait le plus au vieux monsieur décrit par la chanson d’Oldelaf : « Père Noël t’es le seul ami des enfants, qui ait toujours au moins 3 grammes dans le sang, Père Noël tu reviens pour tous les marmots, même si t’es vraiment pas un cadeau. »
Un Père Noël qui rote, qui vole et qui fait des doigts, celui-là pas question de lui laisser des cookies et un verre de lait, il serait capable de le couper au whisky !
3/ Billy Chapman
Le Film : Douce Nuit, Sanglante Nuit de Charles E. Sellier Jr
Triste histoire que celle de Billy Chapman. Petit garçon comme tous les autres, rien ne le prédestinait à devenir un serial killer. Encore moins un serial killer déguisé en père noël. Mais quand vos parents se font assassiner sauvagement par un criminel qui porte ce costume, juste après avoir entendu votre grand-père vous expliquer que « Le Père-Noël punit ceux qui ont été vilains », il y a de quoi être traumatisé. Ajoutez à ça une enfance passée dans un orphelinat à la discipline proche de la torture, où la Mère Supérieure vous oblige à venir voir un Papa Noël qui vous terrifie, et vous comprendrez la facilité à péter un boulon.
Pour Billy cela arrivera à ses 18 ans, lorsqu’on le forcera à revêtir un costume rouge et blanc et une barbe comme costume de travail. Il lui suffira de voir une tentative de drague un peu violente, et son esprit partira en vrille. À partir de là, plus personne n’est à l’abri, et la définition de « gens qui ont été vilains » devient très très large, des ados qui niquent aux religieuses qui lui rappellent son enfance douloureuse.
Contrairement au psychopathe de 3615 Code Père Noël qui recherche un gamin en particulier, Billy Chapman ratisse large. Imaginez un sadique déguisé en Père Noël se baladant dans les rues avec des objets contondant, prêt à vous faire découvrir sa notion toute personnelle du mauvais comportement…
C’est son frère Ricky qui reprendra le flambeau du Père Noël en mode Père Fouettard hardcore dans les deux suites directes, tandis que les épisodes 4 et 5 n’auront plus rien à voir avec le Bonhomme en rouge.
4/Satan Claus
Le Film : Very Bad Santa de David Steinman
Pire qu’un psychopathe licencié revanchard, pire qu’un serial killer traumatisé, qu’est-ce qu’il peut y avoir ? Satan lui même bien sûr !
Ou plutôt son fils en l’occurrence, vu que dans Very Bad Santa on apprend que le Père Noël était initialement l’Antéchrist, né d’une vierge et du diable, qui une fois par an venait faucher les humains comme les blés, jusqu’à ce qu’en 1005, un pari perdu contre un ange l’oblige à endosser une défroque plus joyeuse et à distribuer des cadeaux pendant mille ans.
Quand le film commence, nous sommes en 2005, les 1000 ans sont passés, et tout le monde a intérêt à faire un grand feu dans la cheminée, car le Père Noël, le vrai, va pouvoir recommencer à tuer !
Incarner par l’ancien catcheur Bill Goldberg, ce « Satan Claus » là peut être considéré comme l’anti-Père Noël ultime. Plus dangereux encore que le fou de 3615 Père Noël ou que Billy Chapman, il ne cherche même plus à savoir qui a été vilain cette année, et se contente de trucider au maximum en cherchant à être le plus varié possible.
Fourchette et couteau pour le patriarche (James Caan dans un petit caméo), noyade dans le lait de poule, étoile de Noël plantée dans le dos, candélabre, tout y passe dans cette comédie noire, pour le plus grand plaisir du spectateur.
Plaisir, certes, quand on regarde ces atrocités se perpétrer à travers l’écran, mais dans l’absolu, pour rien au monde on ne voudrait que ce mythe inventé pour le film ne soit vrai. Un Père-Noël qui tue au lieu d’offrir des cadeaux, le cauchemar absolu !
5/Fred Claus
Le Film : Frère Noël de David Dobkin
Bon, là on triche un peu.
Effectivement, Fred n’est pas le Père Noël, mais son frère. Et contrairement aux précédents, ce n’est pas un maniaque de l’homicide prêt à transformer le quidam en bûche de Noël. Dans Frère Noël, Fred (interprété par Vince Vaughn) est le frangin mal-aimé resté dans l’ombre du grand Nick Claus (Paul Giammatti), le vrai, l’unique. Et quand Fred a besoin d’aide, son frère lui offre de se porter à son secours à condition qu’il vienne donner un coup de main à la fabrique de jouets.
Loin de remplacer un vrai Papa Noël ou de terrifier les petits enfants comme les énergumènes ci-dessus, Fred Claus est pourtant ce qui se rapproche le plus d’un père noël looser. Incapable, feignant, frustré et jaloux, il saisit les biens que son frère offre, croule sous les dettes et provoque des catastrophes partout où il passe.
En ce sens il se rapproche de Willie de Bad Santa, sauf que Willie est un humain, un faible humain anonyme. Fred lui a toute une famille à représenter, il se doit d’être irréprochable et non pas dilettante, maladroit et égoïste !
Si son frère Nick (pour Nicholas, vous l’aurez deviné) venait à disparaître, vous le voyez reprendre le flambeau ? Gaffeur comme il est, il aurait tôt fait d’inverser les cadeaux, de se tromper d’adresse, ou faire brûler le sapin, si tant est qu’il ait la motivation pour faire le bien et aller faire sa tournée le jour dit. Bientôt Noël ne tournerait plus rond et l’entreprise familiale tournerait à la catastrophe !
Non, décidement, voilà, si ce n’est LE Père-Noël, un membre de la famille Claus qu’on n’aimerait pas avoir sur le pas de la porte avec une hotte douteuse et un air blasé…
Par Corvis